Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul

Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul

Pierric Marissal | humanite.fr | lundi 7 janvier 2013

mardi 8 janvier 2013



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Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul
Pierric Marissal | humanite.fr | lundi 7 janvier 2013

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C’est un rapport étonnant, un mea culpa chiffré et analysé, que deux éminents économistes du FMI ont publié. Il dit clairement que l’austérité est une erreur. La faute à la mauvaise conception d’un modèle informatique de prédiction économique.

Ils justifient globalement d’avoir plongé 26 pays dans une mortelle crise austéritaire par une erreur de modèle mathématique. Ces économistes sont restés persuadés que leur domaine est une science dure, donc qu’on peut prédire et démontrer avec des équations. Et ils se sont éminemment trompés. Ils reconnaissent ainsi dès l’introduction que leur modèle n’a pas pu prévoir ni le niveau des taux d’intérêts ni l’effet de l’austérité sur la consommation intérieure. Confrontés à la réalité, ils reconnaissent également que leur modèle a grandement sous-estimé la hausse du chômage. Et donc toute la prédiction est biaisée, des investissements privés aux recettes fiscales des états.

Pardon pour les morts, c’était une erreur de calcul

“Forecast Error of ΔYi,t :t+1 = α + β Forecast of ΔFi,t :t+1|t + ε i,t :t+1” Voilà à quoi ressemble l’équation qui a été incapable de faire le lien entre coupe budgétaire des Etats - les fameuses "économies" exigées sous la menace - et baisse de rentrée fiscale. C’est le « multiplicateur fiscal », outil économique qui a plus ou moins montré qu’il fonctionnait entre la seconde guerre mondiale et 2008, mais qui est incapable de prévoir l’ampleur des effets d’une panique généralisée ou d’une franche baisse de moral des populations.
Le FMI avait déjà constaté une faute dans les modèles appliqués à la Grèce. Il remet en cause désormais tous les modèles appliqués à 26 pays européens.

Une erreur qui ne sert pas de leçon

Si reconnaître l’erreur, ou plutôt ouvrir les yeux et se confronter à la réalité, reste une avancée pour le FMI, l’institution ne tire pas les leçons de son erreur. Les économistes ne remettent pas fondamentalement en cause l’austérité, juste son intensité, ils restent convaincus qu’il suffit d’adapter leur modèle de calcul, finalement en accroissant la variable « facteur humain ». Ils ne voient pas l’absurdité que c’est d’imposer par la menace des politiques globales à des pays sur simple résultat d’un algorithme.

"Ce que nous voulons simplement rappeler, c’est que les décisions humaines engageant l’avenir sur le plan personnel, politique ou économique ne peuvent être inspirées par une stricte prévision mathématique, puisque la base d’une telle prévision n’existe pas" disait un certain Keynes en 1936.
•Frédéric Lordon et son analyse du capitalisme par le prisme de Spinoza est précieux et urgent à ce sujet.
Lire notamment : La force des idées simples. Misère épistémique des comportements économiques
•La Grèce plongée en récession pour une erreur de calcul du FMI
Dette grecque  : un allégement pour peser... toujours plus lourd
Grèce : Le FMI tente d’imposer une nouvelle vague de licenciements de fonctionnaires

Pierric Marissal

http://www.humanite.fr/social-eco/le-fmi-le-confirme-l-austerite-etait-une-erreur-de-512240

Il faut commencer par dire qu' au début des années 80,Reagan et Thatcher, ont commencé par virer tous les experts keynésiens du FMI et de la Banque Mondiale.

Ce n'était pas un hasard : cela voulait dire que les gouvernements qui tomberaient entre leurs griffes, ne devraient plus avoir d e politique économique. Ils devraient donc tout privatiser, laisser les multinationales piller leurs ressources naturelles, et laisser dériver les inégalités.

Stiglitz dans ses ouvrages a démontré qu' en Amérique du Sud et en Afrique des pays entiers ont été mis à genoux par ces politiques et des peuples plongés dans une misère encore bien pire que celle qu'ils connaissaient.

De véritables crimes contre l'humanité ont été commis. Etant imprescriptibles je suis partisan que tous les dirigeants du FMI soient traduits devant le Tribunal Pénal International.

A commencer par Camdessus le bourreau de l'Amérique du Sud et de l'Afrique.

Si le TPI n' a pas encore la compétence juridique, qu'on la lui donne.

Quant aux pays dits riches, le FMI est tout aussi coupable. Les politiques d'austérité préconisées sont économiquement idiotes et politiquement suicidaires.

Le FMI, c'est Diafoirus, le médecin de Molière ! Purgare, purgare !

Au lieu de transfuser le malade, qui est anémié et exsangue, on le saigne !

Toutes les " mesures " d'austérité diminuent le pouvoir d'achat des peuples. La récession est automatique. Le chômage de masse, voulu par les marchés de droit divin, déjà à un niveau inacceptable, va encore s'aggraver.

Nous sommes dans une spirale d' appauvrissement qui fait boule de neige et va se transformer en une avalanche de misère.

Il n' y pas besoin d'être " expert " pour comprendre ça ! Un peu de bon sens suffit !

Le but de tout ça, la mise en place d'un ultra libéralisme poussé au maximum, était clair : inverser la recette du pâté d'alouette.

Entre 45 et 75, dans toutes les démocraties, il y avait un cheval de richesses produites pour les travailleurs (salariés et non salariés) de l'économie réelle et une alouette pour les spéculateurs et rentiers divers.

Keynes avait dit " Il faut euthanasier la rente " !

Après 1980, le dosage a été inversé : un cheval pour la rente, pour l'économie virtuelle de casino, une alouette pour les travailleurs de l'économie réelle.

Le problème c'est que le cheval, de plus, au fil des années, est devenu un mammouth et puis un dinosaure (genre Diplodocus).

A force de faire se rapprocher les travailleurs ( encore une fois salariés et non salariés) de l'esclavage, ceux ci n'ont plus les moyens de consommer les biens et services qu'ils produisent !

Faut pas être prix Nobel pour comprendre ça !

Il est bien temps de dire maintenant " désolé, je m' ai gourré ! " .

Il est désolant par ailleurs que la dictature médiatique ait à ce point lavé le cerveau de tant de nos semblables, que la critique qui aurait dû fuser depuis bien longtemps sur ces politiques lamentables, ne puisse venir que de l' institution elle même.

C'est le signe qui ne trompe pas. Quand on en arrive là c'est que nous vivons dans des démocraties formelles qui ne sont plus que des coquilles vides !

NB : je ne suis pas partisan de dire " Keynes a géré ou sauvé le capitalisme " sous entendant qu'il n' a aucun intérêt et qu'il n' y qu'une sorte de capitalisme, ce qui est faux.

On peut bien évidemment travailler et même rêver à un autre type d'organisation économique, sociale et écologique.

Mais dans cette attente, il vaut mieux vivre avec un boulot, des services publics de qualité, des inégalités contenues, que dans la jungle et la sauvagerie actuelle.

Franco, Hitler, Mussolini,Pétain, Pinochet, Roosevelt, Léon Blum, Mendès France c'est toujours le système capitaliste

Soyons honnête, si on nous disait vous préférez vivre votre vie dans quel pays, étant précisé qu'ils sont tous capitalistes ? Qui choisirait Hitler ou Pinochet ?

C'est bien la preuve, même si on rejette ce système, qu' il y a des formes de capitalisme, en attendant mieux, qui sont à peu près supportables et d'autres absolument horribles.

Je n'oublierai jamais que si Keynes avait dirigé l' Allemagne entre 1929 et 1933
les nazis ne seraient pas arrivé au pouvoir.

Il n'aurait pas supprimé le capitalisme, instauré un socialisme idéal, mais évité 50 millions de morts.

Ca aurait valu le coup, non ? Tout cela pour dire que, sans renoncer à ses idées, et même à son idéal, il n'est pas absolument nécessaire de lui cracher dessus ou de balayer d'un revers de main éxpéditif et injuste toutes les analyses et solutions qu'il a avancé et qui peuvent éviter bien des drames et des injustices insupportables.

Tout à fait d'accord, Charpal.

Je lis en ce moment " le prix de l'inégalité " de Stiglitz.

Il met en évidence tous les facteurs, acteurs, lobbys,.. , qui ont œuvré et oeuvrent toujours pour creuser encore plus les inégalités, aux USA principalement; mais ce constat est valable ailleurs.

Mais néanmoins, Keynes et quelques autres sont souvent appelés au chevet du malade: Sarkozy qui n'était pas un chantre du cercle vertueux a remis de l'argent public dans Alsthom quand l'entreprise privée a connu des difficultés, a injecté de l'argentpublic dans les banques, baissé provisoirement quelques tranches d'impôt,..de manière à renforcer les coussins d'amortissement du système.

L'exploitation petite, grande, énorme est inacceptable: c'est une atteinte flagrante à la vie des hommes, à leurs conditions, leur culture, leur espérance de vie,..
Au pire, elle fomente la misère, la guerre, la malnutrition; au mieux, c'est l'inégalité, la chance pour les uns, la poisse pour les autres, la malvie, la malbouffe, les petits boulots ( quand ils en ont ) et au nom de quoi ? Du mérite, de l'effort,..? Non, du hazard, de la loterie de la naissance essentiellement.

Il n'y a pas de prolétaire heureux: le capitalisme offre aux puissants économiques, toutes les armes, les moyens, instruments,..pour consolider leur rente, leur monopole.
Il n'y a pas de capitalisme supportable, car foncièrement c'est un système de et pour voyous: on l'a encore vu dernièrement en France où le Medef a fait pression et obtenu un coup mortel contre le Code du travail, qui s'ajoute au fameux plan de compétitivité où les mêmes se sont fait octroyer 20 milliards de crédit-impôt!

Comment peut-on défendre un système où un individu doté de plus de capacités qu'un autre a le droit de vivre plus confortablement,plus longtemps qu'un autre qui n'a pas ces capacités ? Quelle injustice!
Pourquoi ne mesure-ton pas tous les facteurs qui favorisent les uns, et ceux dont manquent les autres, avant de faire tomber la sanction économique , s'il faut mesurer les hommes, leur "qualité de vie" ou de survie ?
Regarde-t-on les statistiques des résultats scolaires des enfants issus de quartiers défavorisés, par rapport à ceux qui ont la chance d'avoir des assises plus "saines" avant de faire tomber le couperet ?

Ce système ne vit que d'injustice; elle est son principal moteur. C'est parce que certains savent qu'il leur permet de créer des différences avec l'Autre, donc de s'enrichir décemment ou non, qu'ils sont prêts à monnayer leur soi-disant intelligence, leur soi-disant sens stratégique, mais leur vrai mépris, leur distinction de classe.