Pour faire suite à tout ce marasme, je vous copie/colle ce mail que j'ai reçu. On le sait bien sûr, mais il y a tellement d'aveugles...
La Dette Noire
(source : Moneyweek)
Cher lecteur,
Henry Paulson. Marco Draghi.
Ces noms vous disent-ils quelque chose ?
Ils devraient.
Parce qu’à eux deux, ils vont vous coûter beaucoup d’argent. Dont une bonne partie de ce que vous espériez garder pour votre retraite. Comment est-ce possible ?
Commençons par Henry Paulson. Vous savez sans doute qu’il était Secrétaire au Trésor US du 3 juillet 2006 au 20 janvier 2009. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il a également été président de Goldman Sachs entre 1999 et 2006.
Pratique, non ? Pendant qu’il était à la tête de Goldman, il a contribué à créer la bulle de dette hypothécaire subprime. Excellent pour les affaires de Goldman. Au plus haut de la bulle, en 2005, les employés de Goldman Sachs ont gagné en moyenne 521 000 $ par an — secrétaires comprises — soit 58 fois le salaire minimum européen. Paulson lui-même a gagné 38 millions de dollars cette année-là. Puis la dette des subprime a explosé... causant une réaction en chaîne dans le monde de la finance qui a effacé l’équivalent de 30 000 milliards de dollars d’actifs.
Mais chez Goldman Sachs, on s’en est sorti comme... eh bien, comme des bandits. Tout en vendant de la dette subpirme à ses clients — dont des hopitaux, des universités et des fonds de pension — Goldman a utilisé son propre argent pour parier contre cette dette. Autant vendre une voiture pleine de défauts dangereux à une vieille dame... pour ensuite prendre une assurance-vie dessus.
Puis, lorsque l’un des paris de Goldman a mal tourné — AIG — Paulson est intervenu depuis son poste de Secrétaire au Trésor US, et a mis en place un renflouage de 85 milliards de dollars pour la banque, dans le cadre d’un plan de sauvetage plus vaste encore, à 700 milliards de dollars. Goldman s’en est sorti plus riche et plus puissant que jamais. Le deuxième homme vous est peut-être moins familier. Il s’agit de Mario Draghi, actuellement à la tête de la Banque centrale italienne. L’an prochain, il pourrait diriger la Banque centrale européenne, lorsque Jean-Claude Trichet quittera son poste de président. Et là encore, vous ne savez peut-être pas que Draghi a sa propre histoire avec Goldman, en toute discrétion. Il était à la tête du développement économique de Goldman de 2002 à 2005. Rappelons que Goldman a joué un rôle crucial dans l’organisation des prêts cachés à la Grèce en 2002 . La banque aurait gagné jusqu’à 300 millions de dollars de commissions pour aider la Grèce à s’endetter plus lourdement encore. Puis, lorsque la dette a mal tourné, pensez-vous que Goldman en ait souffert ? Pas du tout. La presse nous informe que Goldman avait parié aussi contre cette dette !
Est-ce que vous commencez à voir un schéma ? Moi oui. Les plus grands banquiers et les plus puissantes autorités politiques et économiques se révèlent souvent être les mêmes personnes. Ils gagnent des millions durant leur carrière privée — en vendant de la dette. Puis , durant leurs carrières publiques, ils s’assurent que leurs anciens employeurs s’en sortent indemnes. A eux tous, on estime qu’ils ont ajouté 15 300 milliers de milliards d’euros aux dettes publiques de la planète ces trois dernières années. Quelqu’un va devoir payer ces dettes en souffrance. Devinez qui ? Ah, vous n’allez pas aimer ce que vous êtes sur le point de découvrir. Vous pourriez même être tenté d’ignorer mon message, comme la majorité des investisseurs, qui préfèrent jouer les autruches plutôt que de regarder la réalité en face.
Mais c’est vital. Parce que d’ici à ce que vous ayez terminé de lire cette lettre, votre argent aura quitté votre compte pour payer des dettes que vous ne saviez même pas que vous aviez . Des dettes cachées créées par Goldman Sachs... et d’autres grandes banques. Des milliers de milliards d’euros de dettes hors bilan que quelqu’un va devoir payer — vous.
Vous avez entendu parler de la manière dont Goldman Sachs a aidé la Grèce à dissimuler plus d’un milliard d’euros de dette — empochant au passage la coquette commission de 300 millions de dollars. Mais la Grèce n’est que la pointe de l’iceberg. Partout dans le monde, les grandes banques... travaillant main dans la main avec des politiciens plus soucieux de garder leur poste que d’assainir les finances publiques... ont créé des milliers de milliards d’euros d’obligations financières, en grande partie cachées au public. Il est essentiel que vous soyez prévenu. Parce que c’est votre compte en banque qu’on est en train de dépouiller. Votre assurance-vie. Votre épargne-retraite. […]
Une addition à 1 227 milliards de dollars... ... et c’est avec votre argent qu’elle est payée
C’est à l’été 2007 que la situation a commencé à dégénérer. A l’époque, rappelez-vous, la crise des subprime a éclaté. Des millions de ménages américains ont fait défaut sur le paiement de leurs dettes. Cela a mis en difficulté les banques, qui avaient vendu des prêts inutiles à des gens qui ne pouvaient pas les rembourser. Et elles ne s’étaient pas arrêtées là : elles avaient aussi fait jouer l’effet de levier sur ces prêts, les avaient transformés en produits dérivés opaques, s’étaient livrées à toutes sortes de trafics entre banques, jouant avec les devises, les taux, les marchés — bref, créant toutes les conditions pour une crise d’une ampleur sans précédent.
Évidemment, ça n’a pas raté : à l’automne 2008, nous avons assisté à une crise généralisée du système bancaire. A l’époque déjà, ce sont les investisseurs comme vous et moi qui avaient payé : plus de 50 000 milliards de dollars étaient partis en fumée en quelques semaines... et je ne parle là que des dégâts boursiers !
Devant la débâcle, qui s’est rapidement muée en crise économique comme on n’en avait plus vu depuis la Grande dépression, les autorités mondiales ont décidé d’intervenir en urgence. Elles ont mis en place des plans de relances gigantesques :
• En France, le gouvernement a promptement débloqué 26 milliards d’euros sur deux ans.
• Au niveau de l’Union européenne, ce sont 200 milliards d’euros qui ont été consacrés au renflouage des banques et de l’économie.
• Aux Etats-Unis, plus de 7 700 milliards de dollars en tout ont été consacré à la relance de la croissance et du système bancaire.
Mais avec des déficits qui se montaient déjà en 2008 à des sommes record de l’ordre de 438 milliards de dollars pour les Etats-Unis ou encore 49 milliards d’euros en France... Où les gouvernements ont-ils trouvé l’argent nécessaire pour financer ces relances astronomiques ? Simple... ils se sont endettés. Et c’est de là qu’est parti le cercle vicieux dans lequel se trouve entraîné votre argent durement gagné aujourd’hui.
De votre compte en banque... ... à la Fed américaine
Lorsqu’il se retrouve à court de ressources, un gouvernement est forcé d’aller emprunter de l’argent — chez ses propres citoyens, ou à l’étranger. Pour cela, il émet des obligations, qu’il propose à l’achat — et c’est là qu’entrent en scène les "primary dealers" et autres "SVT". C’est là aussi que se joue le sort de l’argent que vous pensez bien au chaud dans votre assurance-vie ou votre épargne. Derrière ces noms barbares se cachent en fait les interlocuteurs de tout Etat cherchant un financement. On les appelle primary dealers aux Etats-Unis, SVT (spécialistes des valeurs du Trésor) en France, et d’autres noms encore selon le pays. Leur rôle est simple : acheter les obligations émises par les Etats... et les revendre ensuite aux enchères au plus offrant. Dans le cas de l’Europe, par exemple, c’est la BNP Paribas , la Barclays, la Deutsche Bank et RBS Greenwich Capitals qui sont chargées d’acheter la dette US à la Fed, puis de la proposer en Europe. Et à qui les primary dealers proposent-ils ces obligations ? Aux investisseurs institutionnels... aux banques... aux fonds de pension... aux assureurs... bref, à ceux-là même que vous avez chargés de faire fructifier votre épargne.
Le mécanisme est simple... et ahurissant :
Les actifs toxiques des banques ont été rachetés par les gouvernements — Etats-Unis en tête. Pour sauver le système financier, renflouer les banques en difficulté et relancer l’économie, les gouvernements se sont endettés... venant emprunter les sommes qui leur manquaient — aux banques ! Lesquelles engrangent au passage de jolis profits — qui viennent gonfler non pas votre compte épargne... mais les bonus de fin d’années de leurs dirigeants. Et Goldman Sachs en est l’exemple le plus frappant.
Le problème, c’est qu’en agissant ainsi, on n’a pas fait disparaître les dettes et les mauvaises créances. Au contraire ! Elles ont juste changé de mains — elles sont passées du secteur privé au secteur public. Par le biais des émissions obligataires et des primary dealers, elles sont venues contaminer toute l’épargne mondiale.
Et vous allez voir que ce n’est que la première phase de ce gigantesque cambriolage économique et monétaire. […]
A l’époque, les marchés étaient encore en plein marasme boursier — avec un plus bas atteint en mars 2009 pour le CAC 40. Mais comme je le disais à mes lecteurs, nous n’en étions qu’au début d’une crise qui compterait trois phases... et se solderait par une arnaque financière d’une ampleur sans précédent.
La première phase, nous l’avions vue venir depuis bien longtemps : la crise des subprime à l’été 2007 puis l’effondrement des marchés en 2008. Nous avons su nous y préparer en investissant dans l’or dès le début des années 2000. Cela nous a permis de multiplier notre capital par quatre.
La deuxième phase est en train de prendre fin : il s’agit d’un rebond fictif qui a attiré des centaines de milliers dans un piège sur le point de se refermer — celui de la fausse croissance et de la reprise économique inventée de toutes pièces par nos dirigeants. […]
... la troisième phase — qui commence tout juste. Elle pourrait se terminer par une catastrophe à côté de laquelle le krach de 2008 — et la récession actuelle — sembleront être une partie de plaisir. Et comme je vous le disais plus haut, cette catastrophe est non seulement connue des autorités financières et politiques de la planète entière — elles y participent activement.
Il ne reste plus qu’une seule solution...
Nous sommes actuellement à un point de rupture. Rappelez-vous la manière dont les événements s’enchaînent : 1. Crise bancaire en 2008 : les Etats interviennent massivement pour sauver les banques et relancer l’économie.
2. Ce faisant, ils s’endettent dans des proportions dantesques. La relation quasi-incestueuse entre banques et politiques se resserre, les banques "renvoient l’ascenseur" : elles prêtent aux gouvernements l’argent que les gouvernements leur ont versé !
3. La dette gouvernementale continue d’augmenter, étouffant peu à peu les Etats ; avec la chute de la Grèce, on commence à entendre des craquements et des grondements inquiétants dans les fondations du système économique mondial.
Les chiffres sont clairs. Le total des engagements du gouvernement américain se monte à 1 150 milliards de dollars. A 12 000 milliards de dollars, la dette publique américaine représente déjà plus de 70% du PIB national... et les Américains sont dans la dette jusqu’au cou au niveau individuel.
Et ne croyez pas que ce soit mieux en Europe ! En Angleterre, le ratio dette/PIB est de près de 50%... En Italie, on est à plus de 103%, tandis qu’en France, on en est déjà à 67% du PIB !
Comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessus, qui montre le ratio dette/PIB des divers pays du monde, les économies occidentales basculent dans le rouge... et la situation ne va pas s’améliorer dans les années qui viennent, bien au contraire. Le G20 se retrouvera bientôt avec plus de dette que de PIB. Ne vous y trompez pas. C’est là une menace gigantesque qui pèse sur l’économie mondiale. Mais il existe un moyen de vous en protéger... et même de la transformer en gains. […]
La situation est simple : le système bancaire et financier mondial tout entier utilise les obligations d’Etat comme réserves bancaires et base monétaire.
Ca fonctionne... tant que personne ne fait faillite.
Le problème, c’est que nous nous trouvons désormais au pied du mur. Les banques et l’économie ont été renflouées par les Etats. Puis, lorsque les petits états, écrasés par cet effort de sauvetage, se sont trouvés en difficulté, les pays plus grands sont intervenus pour leur sauver la mise.
Mais ils sont eux aussi en train de perdre pied, noyés dans des déficits qui vont en s’accroissant. La Grèce n’était qu’un avant-goût de ce qui attend les grandes nations du monde. Des fissures apparaissent. Les agences de notation commencent déjà à émettre des doutes sur la qualité de la dette anglaise, espagnole, portugaise... et même américaine. Les investissements étrangers diminuent aux Etats-Unis.
Qui leur sauvera la mise ?
C’est inévitable : dans les années — sans doute dans les mois qui viennent — nous allons assister à un krach obligataire. La faillite des gouvernements ne pourra que se généraliser — d’autant que, comme nous le verrons dans quelques lignes, les autorités, dans cette situation désespérée, auront recours à remède encore pire que le mal. Et une fois encore, c’est des Etats-Unis que viendra le coup fatal. […]
Quand les gouvernements ont recours à l’arme ultime...
Les Américains ne sont pas idiots. Ils savent qu’ils ne peuvent pas financer éternellement des emprunts aussi colossaux. S’ils essayaient, cette immense demande d’argent ferait certainement grimper les taux d’intérêt — ruinant ainsi tous leurs efforts. En fait, les prêteurs étrangers réduisent déjà leurs engagements ; la proportion de dette US entre des mains étrangères chute rapidement. Mais les Américains réservent une bien mauvaise surprise à leurs créanciers. Devant la dette qui enfle démesurément, ils ont une réponse aussi évidente que dangereuse : l’inflation. Le gouvernement américain a déjà commencé à faire marcher la planche à billets, augmentant sa masse monétaire à une vitesse record.
Et à partir de là, c’est inéluctable : plus il y a de monnaie en circulation, plus la valeur individuelle de chaque billet et de chaque pièce diminue. Et au rythme où la masse monétaire mondiale augmente en ce moment, ce ne sera pas les 2% qu’on veut nous faire gober actuellement... pas 5%... pas même les 14% connus dans les années 70... mais des taux insensés — pensez à l’Argentine en 2002... au Zimbabwe en 2008... à la République de Weimar dans les années 30. Rappelez-vous que le moteur de ce phénomène est aux Etats-Unis... et qu’il a une raison claire et évidente de créer de l’inflation : c’est un moyen d’échapper à ses dettes.
Les investisseurs du monde entier perdront aussitôt toute confiance dans le système financier, et dans toutes les formes de richesse papier (ou électronique). Aucune autre devise n’est vraiment prête à prendre la place du dollar en tant que devise de réserve mondiale. Durant un sérieux effondrement du billet vert, selon toutes probabilités, toutes les devises perdraient leur valeur. Il en résulterait une hausse fulgurante des prix mondiaux des actifs tangibles. L’hyperinflation se répandrait au reste de la planète comme une traînée de poudre. […]
Paul : Notre monde, plonge inexorablement dans l’inconnu...