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    Message par ecotone Dim 6 Sep - 22:17

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    A l'heure où impuissance et résignation l'emporte, le travail de Noam Chomsky est un antidote radical pour tous ceux qui veulent en finir avec la fabrique de l'impuissance et ses chiens de garde intello-médiatiques. Inlassable, inclassable, implacable, "l'intellectuel le plus populaire et le plus cité au monde" poursuit la mise à nu des mécanismes de domination avec une étonnante vitalité. Mais pas d'hagiographie, pas de prêt à penser. Souvent l'intellectuel est celui qui veut nous faire penser comme lui. Au contraire, Chomsky nous incite a développer par nous même en pensée critique contre les différentes formes de pouvoir et les idéologies qui les justifient. Il montre que les changements sociaux sont à notre portée.


    Pour voir le film

    Partie 1

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    Message par yunolo Lun 7 Sep - 1:16

    Si nous avions encore un doute sur la liberté de la presse! Il suffit de regarder tes 2 vidéos Ecotone!!!!!
    Quand je dis que mes opinions je me les forge par moi-même:!
    Pas besoin d'en lire des tonnes!
    Pas besoin de leçons de morale non plus de gens calfeutrés dans leur appart ! et qui signent ou aimeraient signer des pétitions!
    J'aime les actes! DES ACTES!
    J'aime les mots aussi! Je les aime pourvu qu'ils soient accompagnés d'actes véritables!!!! A VOIR!
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    Message par yunolo Lun 7 Sep - 1:33

    D'ailleurs la planète ne se réchauffe pas! Qui a vu çà !
    Il n'a jamais autant plu et il n'a jamais fait aussi froid à Brest cet été!
    Bizarre! Bizarre!!!
    C'est vrai qu'il fallait compter avec l'histoire des 13 lunes (dixit les marins)!!!! (Il n'y en a pas ailleurs sûrement!)
    J'ai envie d'espérer! Pas trop les moyens financiers pour m'évader! Alors l'été prochain en Bretagne sera caniculaire! Vous êtes prévenus!!!!!
    Descendez dans le sud pour trouver un peu de fraîcheur!
    bye
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    Message par bye Jeu 10 Sep - 7:09



    J'ai visionné le 1° film traitant de la manipulation, de la domination par les médias, notamment, chère Ecotone; Dès que j'ai un peu de temps, je regarde le 2°. Ci-dessous, infos et vidéos allant dans le même sens.





    DE LA SERVITUDE MODERNE (vidéo)
    Article rédigé le 23 août 2009, par Mecanopolis
    « Mon optimisme est basé sur la certitude que cette civilisation va s’effondrer.
    Mon pessimisme sur tout ce qu’elle fait pour nous entraîner dans sa chute. »

    La servitude moderne est une servitude volontaire, consentie par la foule des esclaves
    qui rampent à la surface de la Terre. Ils achètent eux-mêmes toutes les marchandises
    qui les asservissent toujours un peu plus. Ils courent eux-mêmes derrière un travail
    toujours plus aliénant, que l’on consent généreusement à leur donner, s’ils sont suffisamment sages.
    Ils choisissent eux-mêmes les maitres qu’ils devront servir.
    http://www.mecanopolis.org/?p=9315
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    Message par yunolo Sam 12 Sep - 0:33

    Je suis une vieille de la vieille!
    Je me donne et je me suis toujours donnée pour accomplir mon "SERVICE PUBLIC"! J'Y CROIS TOTALEMENT!
    Vous imaginez comment votre avenir aujourd'hui vous les profs? Avez-vous en tête que vous avez un savoir à faire passer ? Savez-vous seulement écrire français correctement ? (vu les CV que je reçois... j'en doute fortement!)
    Franchement je plains ma Yuna, Mes Nolan et Loris!
    La plupart des jeunes que je côtoie ont UN COCOTIER DANS LA PAUME DE CHAQUE MAIN! Ce sont des POUX! DES TANGUY! EFFRAYANT!
    INACCEPTABLE!
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    Message par yunolo Dim 13 Sep - 19:56

    Et quand on s'est bien gorgé de tous ces mots BYE!!!!! ON FAIT QUOI ??????
    C'est toujours l'après qui est difficile à gérer!
    Ce n'est pas tout de dire "Y'a qu'à! Faut qu'on!"!!!!!
    Les "pseudos"intellectuels me fatiguent! DES CONS SANS BRAS NI COUILLES! Surtout incapables de voir, de se battre, de combattre, la politique de leur pays!
    Y'a bobo ici et boubou là!...Ok! Je vais peut-être aller marcher!
    VOUS N'EN AVEZ PAS MARRE DE CETTE PUREE DE CONNERIE?
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    Message par Rabasse du sud Dim 13 Sep - 21:04

    ecotone et bye toujours au top de l'actu !!!


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    Message par Rabasse du sud Dim 13 Sep - 21:05

    ecotone et bye toujours au top de l'actu !!!


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    Message par ecotone Dim 13 Sep - 21:15

    yunolo a écrit:Et quand on s'est bien gorgé de tous ces mots BYE!!!!! ON FAIT QUOI ??????
    C'est toujours l'après qui est difficile à gérer!
    Ce n'est pas tout de dire "Y'a qu'à! Faut qu'on!"!!!!!
    Les "pseudos"intellectuels me fatiguent! DES CONS SANS BRAS NI COUILLES! Surtout incapables de voir, de se battre, de combattre, la politique de leur pays!
    Y'a bobo ici et boubou là!...Ok! Je vais peut-être aller marcher!
    VOUS N'EN AVEZ PAS MARRE DE CETTE PUREE DE CONNERIE?

    Je sais pas si tu parles de Chomsky, le pseudo-intellectuel, celui qui se bat, et sur le terrain aussi, toute sa vie…
    Il ne dit pas qu’il faut se gorger de ses mots, mais tout le contraire. Il dit, comprenez le monde dans le quel vous êtes, développer votre sens critique et faites-vous votre opinion.
    Juste il nous décode quelques mensonges sur l’utilisation des médias dans le politique, les mensonges sur les guerres, pour éviter de prendre les purées de conneries comme un repas nutritif!

    Puis, je crois pas que quiconque ait dit «Y’aka – faucon!»
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    Message par yunolo Dim 13 Sep - 23:34

    Les "y'a qu'à- faut qu'on" ont été ajoutés par moi! Evidemment qu'ils n'étaient pas inscrits plus haut! Mais ils sont tellement d'actualité! chaque jour de notre vie!
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    Message par Rabasse du sud Lun 14 Sep - 10:06

    Chomsky et Cie Noam_Chomsky_4
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    Message par Rabasse du sud Lun 14 Sep - 10:18

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    Message par Rabasse du sud Lun 14 Sep - 10:18

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    Message par bye Sam 27 Mar - 13:05

    Noam Chomsky sur la politique étrangère d’Obama, sur sa propre histoire
    et sur l’importance de faire entendre son opinion (Democracy Now !)
    http://www.legrandsoir.info/Noam-Chomsky-sur-la-politique-etrangere-d-Obama-sur-sa-propre-histoire-et-sur-l-importance-de-faire-entendre-son-opinion.html

    AMY GOODMAN : le ministre de la Défense Robert Gates a rencontré des
    dirigeants des Emirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite la semaine
    dernière pour obtenir leur soutien à une nouvelle série de sanctions
    contre l’Iran et son programme d’enrichissement d’uranium. Tandis que
    l’administration Obama intensifie ses efforts pour obtenir l’appui de la
    Russie et de la Chine pour durcir les sanctions, la France et la
    Finlande on laissé entendre que l’Union Européenne pourrait prendre des
    mesures unilatérales contre l’Iran si aucune résolution n’était adoptée à l’ONU.

    Tandis que les Etats-Unis, l’Union Européenne et Israel renforcent leurs
    pressions sur l’Iran, nous avons passé une heure en compagnie du
    linguiste et dissident mondialement connu, Noam Chomsky, dont la
    dernière conférence commence par une analyse critique de la politique
    des Etats-Unis à l’égard de l’Iran. (…)



    Nous commençons par un extrait de sa conférence prononcée au Harvard
    Memorial Church à Cambridge, Massachussets.

    NOAM CHOMSKY : Il y a quelques jours, mon quotidien préféré, le London
    Financial Times, a identifié l’Iran comme le principal problème actuel
    en matière de politique étrangère pour Obama. L’article a été publié à
    l’occasion de l’échec d’Hillary Clinton à convaincre le Brésil de se
    joindre aux appels des Etats-Unis pour un durcissement des sanctions et
    de l’insistance du Président Lula à promouvoir les relations avec
    l’Iran, des relations commerciales, etc, en déclarant que l’Iran avait
    le droit d’enrichir de l’uranium pour produire de l’énergie nucléaire,
    comme tous les signataires du Traité de Non Prolifération.

    Bien entendu, l’article a aussi présenté la position de Lula comme une
    sorte d’anomalie. Pourquoi ne se joint-il pas à la communauté
    internationale, au reste monde ? C’est une coutume intéressante, très
    caractéristique de l’emprise de la culture impérialiste, car que désigne
    le terme de « communauté internationale » ? Si on regarde les choses de
    près, on se rend compte que la « communauté internationale » désigne en
    fait les Etats-Unis et tous ceux qui sont d’accord avec eux. Tous les
    autres ne font pas partie du reste du monde. Ils sont ailleurs.

    Il se trouve que dans le cas présent, la position de Lula correspond à
    celle de la majorité de la planète. Vous pouvez être d’accord avec ou
    pas, mais c’est la position, par exemple, des anciens pays du mouvement
    des non-alignés, de la majorité de pays du monde et de la grande
    majorité de leurs populations. Ils ont vigoureusement répété et défendu
    le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium pour des objectifs
    pacifiques, en rappelant que ce pays est signataire du Traité de Non
    Prolifération, ce qui lui accorde ce droit. Mais ils ne font pas partie
    du reste monde.

    Un autre groupe qui ne fait pas partie du reste monde est la population
    des Etats-Unis. Les derniers sondages que j’ai vus, publiés il y a deux
    ans, montraient qu’une grande majorité d’Américains pensaient que l’Iran
    avait le droit de développer une énergie nucléaire, mais pas une arme
    nucléaire, évidemment. En fait, selon ce sondage, sur tout un ensemble
    de sujets, les opinions exprimées par les Américains étaient
    pratiquement identiques à celles des Iraniens. Lorsque le sondage a été
    présenté à Washington lors d’une conférence de presse, le présentateur a
    fait remarquer que si les peuples avaient la possibilité de décider de
    la politique, les tensions et les conflits seraient probablement résolus.

    C’était il y a deux ans. Depuis, il y a eu une énorme masse de
    propagande autour de la menace iranienne, etc. Je suppose que si le
    sondage était effectué aujourd’hui, les chiffres seraient différents.
    Mais c’était en 2007, il y a trois ans. A un moment donné donc, les
    Américains ne faisaient pas partie du reste du monde. La majorité de la
    population mondiale n’en faisaient pas partie et Lula, en exprimant une
    opinion largement partagée, n’en faisait pas partie non plus. On
    pourrait rajouter aussi qu’il est probablement la personnalité politique
    la plus populaire de la planète, mais cela non plus n’a pas d’importance.

    Alors, que dire du conflit avec l’Iran et de la menace iranienne ? Une
    personne sain d’esprit ne voudrait pas voir l’Iran fabriquer des armes
    nucléaires. Personne, en fait. Sur cette question, l’accord est donc
    général. Et il y a effectivement un réel problème de prolifération
    d’armes nucléaires. C’est une affaire sérieuse. Et le discours d’Obama
    mentionne et insiste sur la nécessité de stopper la prolifération
    d’armes nucléaires et de réduire, et éventuellement éradiquer, de telles
    armes. Voilà pour le discours. Maintenant, voyons les faits.

    Tout est devenu clair il y a quelques mois. Une fois de plus, le Conseil
    de Sécurité (des Nations Unies) a adopté une résolution, le numéro 1887
    - je crois que c’était au mois d’Octobre – qui critiquait l’Iran pour
    n’avoir pas respecté les exigences du Conseil de Sécurité et qui
    appelait tous les états à signer le Traité de Non Prolifération et à
    résoudre leurs conflits sans proférer des menaces de recourir à la
    force. Cette dernière partie de la résolution n’a pas vraiment fait la
    une des journaux pour une raison bien simple : elle s’adressait à deux
    pays, les deux pays qui menacent régulièrement de recourir à la force, à
    savoir les Etats-Unis et Israël. La menace de recourir à la force est
    une violation de la Charte des Nations Unies, pour ceux qui lui
    accordent encore la moindre importance. On n’en parle jamais. Mais
    pratiquement tout le monde – et je parle là de toutes les tendances
    politiques – emploie la phrase rituelle de « toutes les options sont
    envisageables ». Ce qui constitue une menace.

    Et la menace n’est pas une menace en l’air. Par exemple, Israël envoie
    ses sous-marins nucléaires, qui sont pratiquement indétectables, dans le
    Golfe, à distance de tir de leurs missiles nucléaires - Israël a
    beaucoup d’armes nucléaires – sur l’Iran. Les Etats-Unis et leurs alliés
    effectuent des exercices militaires dans la région, des exercices
    clairement dirigés contre l’Iran. Mais il y a un petit grain sable,
    parce que la Turquie refuse d’y participer, mais ils essaient de la
    convaincre. Nous avons donc affaire à des menaces, verbales et
    politiques. Israel envoie des sous-marins nucléaires et d’autres navires
    de guerre par le canal de Suez, avec l’accord tacite de l’Egypte, de la
    dictature egyptienne, un autre état de la région soumis aux Etats-Unis.
    Ce sont des menaces – répétées, verbales et concrètes.

    Ces menaces ont pour effet d’encourager l’Iran à développer un moyen de
    dissuasion. Qu’ils soient en train de le faire ou pas, je n’en sais
    rien. Peut-être qu’ils le sont. Mais s’ils le sont, la raison, et je
    crois que tout analyste sérieux serait d’accord, ce n’est pas parce
    qu’ils auraient l’intention d’utiliser des armes nucléaires. S’ils
    s’avisaient à ne serait-ce qu’armer un missile avec une tête nucléaire,
    c’est une hypothèse, le pays serait vitrifié en cinq minutes. Et
    personne ne croit que les religieux au pouvoir, quelle que soit
    l’opinion qu’on peut en avoir, ont des tendances suicidaires et veulent
    voir tout le pays, la société entière et tout leurs biens avec, partir
    en fumée. En fait, les hauts responsables des services de renseignement
    US, qui se sont exrpimés, estiment que la probabilité de voir l’Iran
    utiliser un jour une arme nucléaire est d’un pour cent, c’est-à-dire si
    faible qu’on ne peut pas vraiment l’estimer. Mais il est possible qu’ils
    développent de telles armes comme un moyen de dissuasion.

    Un des historiens les plus importants en Israel, Martin van Creveld, il
    y a quelques années, après l’invasion de l’Irak, a écrit dans la presse
    internationale qu’il ne voulait bien sûr pas voir l’Iran se doter de
    l’arme nucléaire, mais que s’ils ne le faisaient pas, a-t-il dit, ils
    seraient fous. Les Etats-Unis venaient d’envahir l’Irak en sachant que
    le pays était sans défense. C’est une des raisons pour lesquelles ils se
    sont sentis en position de le faire. C’est facile à comprendre. Les
    dirigeants iraniens aussi le comprennent. Alors, pour citer van Crevels,
    « s’ils ne sont pas en train de développer une arme de dissuasion
    nucléaire, ils sont fous ».

    Qu’ils soient effectivement en train de le faire ou non est un autre
    débat. Mais il ne fait aucun doute que la position hostile et agressive
    des Etats-Unis et d’Israel constituent un facteur important pour les
    hauts dirigeants iraniens, pour décider ou non de développer une arme de
    dissuasion.

    (fin de l’extrait de la conférence)


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    Chomsky et Cie Empty Re: Chomsky et Cie

    Message par bye Sam 27 Mar - 13:08

    AMY GOODMAN : Nous sommes avec le professeur Noam Chomsky que nous avons
    interviewé au Harvard Memorial Church à Cambridge, Massachusetts. Ma
    première question porte sur son analyse de la politique étrangère du Président Obama

    NOAM CHOMSKY :
    Lorsqu’Obama a pris ses fonctions, ou lorsqu’il a été
    élu, un haut fonctionnaire de l’administration Bush – je crois qu’il
    s’agissait de Condoleezza Rice – a prédit que sa politique étrangère
    serait dans la continuation de celle du deuxième mandant de Bush. Le
    deuxième mandat de Bush était différent du premier. Le premier mandat
    était agressif, arrogant, envers le monde entier, y compris les alliés,
    et il a produit un effet assez négatif – à cause de sa politique mais
    aussi à cause de son style – sur le prestige des Etats-Unis, qui est
    tombé plus bas que jamais auparavant. Ce qui portait atteinte aux
    intérêts de ceux qui décident de la politique étrangère – les milieux
    d’affaires et les sociétés privées, les décideurs, etc. Il y a donc eu
    beaucoup de critiques de leur part au cours du premier mandat. Le
    deuxième mandant était quelque peu différent. D’abord, les personnages
    les plus extrémistes ont été débarqués. Rumsfeld, Wolfowitz, quelques
    autres, ont été envoyés se mettre au vert. Ils n’ont pas pu se
    débarrasser de Cheney, parce que Cheney était le gouvernement, et ils ne
    pouvaient pas se débarrasser du gouvernement. Mais beaucoup d’autres
    sont partis, et la politique est retournée à la norme, une norme plus ou
    moins centriste. C’est-à-dire qu’on parlait un peu plus de négociations,
    un peu moins d’agressions, ce genre de choses. Et on a adopté une
    attitude plus polie envers les alliés. Notre politique n’avait pas
    vraiment changé, mais elle était devenue plus présentable. C’était ça,
    la prédiction sur la politique d’Obama. Et c’est bien ce qui est arrivé.

    En fait, il y a un exemple pour illustrer ce phénomène. Un peu
    anachronique, mais je crois qu’il s’applique. En 1962, au moment de la
    crise des missiles à Cuba, lorsque le monde a dangereusement frôlé le
    bord du précipice – le moment le plus dangereux de l’Histoire a dit
    Arthur Schlesinger, conseiller de Kennedy – au summum de la crise des
    missiles, les décideurs US envisageaient de prendre des mesures qui
    pouvaient détruire l’Europe, et la Grande-Bretagne en particulier, et
    ils le savaient. Ils étaient là, le plus sérieusement du monde, en train
    d’échafauder des scénarios qui se concluaient par la destruction de la
    Grande-Bretagne. En fait, non seulement ils prenaient ça au sérieux,
    mais ils prenaient même des mesures qui poussaient dans ce sens. Mais
    ils se sont bien gardés de le dire à la Grande-Bretagne. La
    Grande-Bretagne est censée entretenir une relation spéciale avec les
    Etats-Unis. Les Britanniques à l’époque étaient plutôt mécontents parce
    qu’ils n’arrivaient pas à savoir ce qui se tramait. Tout ce que le
    premier Ministre, MacMillan, arrivait à savoir, c’était ce que ses
    services de renseignement lui transmettaient. On en était donc là, avec
    l’élite parmi l’élite du pays qui dressait des plans qui pouvaient
    aboutir à la destruction de la Grande-Bretagne, sans les tenir informés.

    C’est à ce stade qu’un haut conseiller de l’administration Kennedy – je
    crois qu’il s’agissait de Dean Acheson – est entré dans la discussion,
    et il a précisé la notion de « relation spéciale ». Il a dit que la
    relation spéciale avec la Grande-Bretagne signifiait que la
    Grande-Bretagne était notre lieutenant ; le terme de rigueur est «
    partenaire ». Et les Britanniques, bien sûr, aiment bien entendre ce
    mot. Eh bien, c’est ça la différence entre Bush et Obama. Bush leur
    disait simplement « vous êtes notre lieutenant. Si vous ne faites pas ce
    que l’on vous dit de faire, vous n’êtes plus utiles ». En fait, ce sont
    les termes que Colin Powell a employés à l’ONU, je crois. « Faites ce
    que nous vous disons de faire. Vous n’êtes que notre lieutenant, sinon
    oubliez... » C’est quelque chose de désagréable à entendre. On préfère
    entendre « vous êtes notre partenaire. » Vous savez, dans le genre « je
    vous aime ». Ensuite, discrètement, en coulisses, nous les traitons
    comme des lieutenants, mais ce n’est pas grave. Je pense que c’est là
    que réside la différence principale.

    AMY GOODMAN : qu’en est-il du mouvement anti-guerre aux Etats-Unis ?
    Vous en avez fait partie, vous avez été très actif, depuis la guerre au
    Vietnam jusqu’à ce jour. Comment voyez-vous les choses par rapport à une
    personne pour laquelle beaucoup d’entre eux ont consacré d’énormes
    efforts à faire élire ?


    NOAM CHOMSKY : Mon opinion, qui n’est pas très répandue, est que le
    mouvement anti-guerre est bien plus puissant aujourd’hui qu’il ne l’a
    été dans les années 60. Dans les années 60, il y eut un moment, en 1969,
    où le mouvement contre la guerre du Vietnam était très puissant. Mais il
    faut se souvenir que la guerre a commencé, qu’elle est devenue une vraie
    guerre ouverte, en 1962. A cette époque, 70.000 ou 80.000 personnes
    avaient déjà été tuées sous le régime fantoche du Sud Vietnam. Mais en
    1962, Kennedy a lancé une guerre ouverte, en faisant bombarder le Sud
    Vietnam – les avions portaient les couleurs du Sud Vietnam, mais tout le
    monde savait de quoi il retournait et ça se disait ouvertement même – en
    autorisant le recours au napalm, l’utilisation d’armes chimiques pour
    détruire les cultures et la végétation. Il a lancé un programme qui a
    chassé des millions de personnes des campagnes qui se sont retrouvées
    regroupées dans ce qu’il faut bien appeler des camps de concentration
    pour, selon les termes employés, les « protéger de la guérilla » qui
    avait l’appui de la population, chose que le gouvernement savait
    parfaitement. On peut voir la même chose aujourd’hui en Afghanistan, si
    vous prenez la peine de lire entre les lignes les histoires sur la
    conquête de la ville de Marjah. Nous avons poussé la population vers des
    camps de concentration pour les protéger de ceux, les guérilleros,
    qu’ils soutiennent. Il s’agit d’une guerre, vous savez, d’une vraie guerre.

    Il n’y a eu aucune protestation, littéralement. Il a fallu des années
    avant de voir les premiers signes de protestation. Ceux d’entre vous qui
    sont assez vieux se rappelleront peut-être qu’à Boston, une ville
    progressiste, au mois d’octobre 1965 – ça faisait déjà trois ans que des
    centaines de milliers de soldats US étaient occupés à ravager un pays,
    que la guerre s’était étendue à Nord Vietnam, et ainsi de suite – il y a
    eu la première tentative de manifestation publique contre la guerre.
    C’était en octobre 1965. Je devais y prendre la parole. Je n’ai pas pu
    dire un mot. La manifestation fut violemment dispersée. Beaucoup
    d’étudiants ont marché pour tenter de disperser la manifestation et il y
    avait aussi des centaines de policiers. Le lendemain, le Boston Globe,
    le quotidien le plus progressiste du pays, a consacré toute sa première
    page à dénoncer les manifestants, pas ceux qui les ont attaqués. Ils ont
    publié en plein milieu de la page la photo d’un soldat blessé, ce genre
    de choses. C’était au mois d’octobre 1965, il y avait des centaines de
    milliers de soldats là-bas, la guerre prenait de l’ampleur. Finalement,
    des années plus tard, en 1968, on a vu surgir un mouvement anti-guerre
    d’une certaine importance, vers 67, 68. A cette époque, le Sud Vietnam
    n’existait déjà plus. Le pays avait été virtuellement détruit. Et
    c’était la même chose pour une bonne partie du reste de l’Indochine. La
    guerre s’est poursuivie pendant encore de longues années, avec toutes
    les conséquences terribles, mais nous ne voulions pas voir la réalité en
    face, nous ne voulions même pas en parler. Cela dit, le mouvement
    anti-guerre a obtenu quelques résultats, mais bien plus tard.

    Comparons à présent avec l’Irak. Il y a eu d’énormes manifestations
    avant même le déclenchement officiel de la guerre. Nous savons à présent
    que Blair et Bush mentaient tout simplement lorsqu’ils disaient qu’ils
    cherchaient une solution diplomatique. Ils avaient déjà déclenché la
    guerre. C’est ce qui ressort des fameux rapports de Downing Street
    (Downing Street Memos) en Angleterre. Il y a eu d’énormes
    manifestations. Et je crois qu’elles ont eu au moins un effet. La guerre
    américaine en Irak était déjà terrible. Elle a fait probablement un
    million de victimes, et chassé quelques millions d’autres hors du pays.
    C’était assez horrible. Mais cela aurait pu être bien pire. Ils auraient
    pu faire en Irak ce qu’ils avaient fait au Sud Vietnam. Ca n’a pas été
    le cas. Il n’y a pas eu de tapis de bombes sur tout le pays par des B52,
    il n’y a pas eu d’armes chimiques et ainsi de suite. Et je crois que
    c’est grâce au mouvement anti-guerre. La population était devenue plus
    civilisée. Je crois que c’est une des tristes réalités des années 60.

    AMY GOODMAN : Et l’Afghanistan ?

    NOAM CHOMSKY : L’Afghanistan est un cas intéressant. Cette guerre nous a
    été vendue comme une riposte « juste » - mais toutes les guerres sont «
    justes » - pour combattre le terrorisme, comme une riposte à une attaque
    terroriste. Cette idée est tellement ancrée qu’il me faudrait plus de
    temps pour en parler. L’important ici est que ce n’était pas là le
    véritable objectif de cette guerre.

    Si l’objectif de cette guerre était d’isoler Al Qaeda, d’éradiquer le
    terrorisme, il y avait des moyens plus directs pour y arriver. Si vous
    retournez dans le passé, le mouvement djihadiste était très critique
    envers les attaques du 11 Septembre. Des fatwas étaient prononcés par
    les religieux les plus radicaux, de l’université Al Azhar par exemple,
    le principal centre théologique, qui condamnaient Al-Qaeda, Oussama Ben
    Laden et les attaques terroristes. Ils disaient que ce n’était pas
    musulman, qu’ils n’auraient jamais fait une chose pareille, etc. Alors,
    si on voulait réellement éradiquer le terrorisme, la chose la plus
    évidente à faire aurait été d’isoler Al-Qaeda, de tenter de gagner du
    soutien, y compris celui du mouvement djihadiste, et bien sûr celui de
    la population qu’ils essaient de mobiliser. Vous savez, les terroristes
    se voient comme une sorte d’avant-garde. Ils essaient de mobiliser les
    gens à leur cause. Tous les spécialistes du terrorisme le savent. On
    aurait donc pu le faire à ce moment-là, et on aurait pu procéder à
    l’identification des coupables ce qui, soi-dit en passant, était
    impossible parce qu’ils n’en savaient rien, chose qu’ils ont admis après
    coup. Mais ils auraient pu essayer de les identifier, les présenter à la
    justice – avec de vrais procès, sans tortures – ce qui aurait fortement
    réduit, sinon éradiqué, le terrorisme islamique.

    Eh bien, ils ont fait tout le contraire. Ce qu’ils ont essayé de faire,
    c’est de mobiliser la population et le mouvement djihadiste en faveur
    d’Al-Qaeda. C’est exactement l’effet produit par l’invasion de
    l’Afghanistan suivie plus tard par celle de l’Irak. C’est aussi l’effet
    produit par Guantanamo et Bagram et d’autres centres de torture. Tous
    ceux qui y ont participé savent parfaitement qu’ils ont crée des
    terroristes.

    AMY GOODMAN : Pensez-vous qu’Obama devrait faire juger les prisonniers
    de Guantanamo à New-York ?

    NOAM CHOMSKY : Ca dépend si vous voulez faire partie des pays civilisés
    ou être un état voyou. Si vous voulez être un état voyou, faites ce qui
    vous plait. Vous pouvez torturer, tuer, tout ce que vous voulez. Si vous
    voulez faire partie du monde civilisé, et si vous voulez diminuer
    l’attrait du mouvement djihadiste extrémiste, alors faites les juger par
    des tribunaux civils.

    En fait, le fait même qu’ils se trouvent à Guantanamo constitue un
    scandale. Cest quoi, Guantanamo ? Guantanamo a été volé à Cuba par la
    force des armes, il y a un siècle. Ils ont dit « donnez-nous Guantanamo,
    sinon… ». Cuba était alors sous occupation militaire. Ils appellent ça
    un traité, et le traité de Guantanamo, si vous voulez l’appeler ainsi,
    autorisait les Etats-Unis à l’utiliser comme base navale. Mais ce n’est
    pas à ça qu’elle sert. Elle a d’abord servi pour parquer les réfugiés
    haïtiens. Lorsque les haïtiens fuyaient les dictatures soutenues par les
    Etats-Unis, les Etats-Unis leur refusaient l’asile politique. On disait
    qu’ils n’étaient que des réfugiés économiques. Les gardes-côtes
    tentaient de les intercepter, et si certains arrivaient à passer, on les
    envoyait à Guantanamo. Voilà à quoi servait cette base.

    En fait, la base sert à fabriquer des terroristes. Ce n’est pas mon
    opinion, c’est l’opinion de ceux qui y ont mené les interrogatoires,
    comme Matthew Alexander, qui a écrit un article à ce sujet. Il a dit que
    c’était un moyen très efficace pour fabriquer des terroristes. Un moyen
    qui inspire, qui transforme beaucoup de gens en terroristes, notamment
    ceux qui ont été arrêtés quelque part pour une raison quelconque.

    Alors oui, si vous le voulez vraiment, si votre objectif est de réduire
    la menace du, disons, terrorisme islamiste, et si vous voulez faire
    partie du monde civilisé, vous devez les juger devant un tribunal civil.
    Mais la plupart de ceux qui sont à Guantanamo… c’est vraiment
    scandaleux... on y trouve des gamins de quinze ans qui ont été arrêtés
    parce qu’ils portaient un fusil au moment où le gouvernement des
    Etats-Unis envahissait leur pays. C’est ce qu’on appelle un terroriste.
    Et c’est probablement le cas pour l’écrasante majorité des prisonniers à
    Guantanamo. Si le but était d’être civilisé et de réduire la menace
    terroriste, on aurait du les enfermer dans une prison aux Etats-Unis. Ce
    n’est pas un problème de sécurité. Ils ne vont pas s’évader d’une prison
    de haute sécurité, et ils n’ont pas de pouvoirs magiques pour aller
    répandre un poison ou je ne sais quoi. Evidemment, une telle option
    n’arrangeait pas le gouvernement des Etats-Unis parce qu’il n’avait pas
    de preuves contre eux.

    Ils ont été envoyés à Guantanamo avec l’idée de les soustraire aux
    droits garantis par les lois américaines. Vous pouvez toujours faire
    semblant qu’ils n’étaient pas sous la juridiction des Etats-Unis, et que
    les lois américaines ne s’appliquaient donc dans leur cas. Finalement,
    la Cour Suprême, après de longues hésitations, a fini par concéder
    qu’ils avaient bien des droits. L’administration Bush a accepté la
    décision. Pas Obama. L’administration Obama tente actuellement de faire
    annuler un jugement rendu par un juge de droite, nommé par Bush, qui a
    dit que la décision de la Cour Suprême s’appliquait aussi à la prison de
    Bagram, le centre de torture en Afghanistan. L’administration Obama
    tente de contrer ce jugement, ce qui signifie que la décision de la Cour
    Suprême n’est qu’une farce. Si vous voulez torturer quelqu’un, ne
    l’envoyez pas à Guantanamo parce que la Cour Suprême a déclaré qu’on ne
    pouvait pas torturer à Guantanamo ; alors vous l’envoyez à Bagram. Alors
    si vous arrêtez quelqu’un au Yémen, ou n’importe où, et que vous voulez
    le soustraire au droit international, au droit US par la même occasion,
    OK, pas de problème, envoyez-le à Bagram. C’est ça la position
    officielle de l’administration Obama.

    C’est pour ces raisons que même les plus virulents spécialistes de
    l’anti-terrorisme, comme Michael Scheuer, disent que les meilleurs
    alliés d’Al Qaeda et d’Oussama Ben Laden sont les Etats-Unis, parce que
    nous faisons exactement ce qu’ils veulent que nous fassions. Ce qu’ils
    veulent, c’est vendre leur croisade au monde musulman, en disant qu’il y
    a des types qui cherchent à les tuer et qu’ils faut se défendre. Oui,
    vraiment, nous faisons tout ce qu’ils demandent.

    AMY GOODMAN : (…) que pensez-vous de l’administration Obama et du
    conflit Israélo-palestinien ?

    NOAM CHOMSKY : Le conflit israélo-palestinien est un cas facile. Il y a
    un consensus international quasi-total depuis 35 ans maintenant sur ce
    qu’il convient de faire pour résoudre le problème – du moins à court
    terme - à savoir : deux états avec des frontières reconnues par toutes
    les parties, avec, selon les termes employés, « des modifications
    mineures et acceptées par les deux parties ». C’était d’ailleurs la
    politique officielle des Etats-Unis jusqu’à ce qu’ils décident un jour
    de s’évader du monde réel, au début des années 70. Et c’est un point de
    vue très largement partagé. En 1976, il y a même eu une résolution du
    Conseil de Sécurité appelant à une solution à deux états. Les Etats-Unis
    ont opposé leur veto. Et ça n’a pas cessé depuis. Je ne vais pas passer
    toute l’histoire en revue, mais si on en arrive directement au présent,
    le consensus est désormais quasi-total. Autour de ce consensus, on
    trouve tous les états arabes, et ce depuis longtemps. On trouve l’Iran,
    l’Organisation des Etats Islamiques. On trouve le Hamas. En fait, on
    trouve tout le monde sauf les Etats-Unis et Israël.

    Que dit l’administration Obama ? C’est intéressant. Obama a cette grande
    vision, mais si vous regardez les choses de plus prés, en oubliant la
    vision et en examinant les faits, les choses changent. D’un côté, il
    demande poliment aux Israéliens de ne plus étendre leurs colonies, ce
    qui n’a pas de sens, parce que le problème, c’est l’existence même des
    colonies, pas leur extension. De plus, ces mots n’ont aucun sens. Il ne
    fait que répéter les propos de Bush. En fait, il cite ce que l’on
    appelle la Feuille de Route, le soi-disant accord officiel pour aller de
    l’avant. Il ne fait que le citer. Ca n’a aucun sens, mais ça fait malgré
    tout partie de sa grande vision.

    D’un autre côté, et qui est plus intéressant, peu de temps après sa
    prise de fonction, il a donné son premier et jusqu’à présent son unique
    discours sur le conflit israélo-palestinien. C’était au moment où il
    présentait George Mitchell comme son négociateur, ce qui est un bon
    choix, si on lui donne les moyens de réussir. C’est à ce moment-là
    qu’Obama a expliqué ce qu’il avait l’intention de faire. C’était au
    moment de la main tendue vers le monde musulman. Il a dit, en parlant de
    la proposition de paix arabe, eh bien voilà ce que j’appelle une
    proposition constructive – c’était sa façon à lui de flatter les auteurs
    de la proposition. Puis il a enchainé, en déclarant, « Il est temps que
    les Arabes se conforment à leur proposition de paix et commencent à
    normaliser leurs relations avec Israël. » Obama est un homme instruit,
    intelligent. Je suppose qu’il choisit ses mots avec soin. Il savait
    parfaitement que ce n’était pas la proposition de paix arabe. La
    proposition de paix arabe reprenait les termes du consensus
    international et disait, dans l’éventualité de deux-états, que les états
    Arabes iraient même au-delà d’une normalisation des relations avec
    Israël. Obama en a extrait le corollaire, mais a omis la substance, ce
    qui est une façon comme une autre de déclarer que les Etats-Unis
    allaient se cantonner dans leur position de refus. Il n’aurait pas pu
    être plus clair.

    Avec cet appel à cesser l’expansion des colonies, il a été un peu plus
    loin – pas lui, personnellement, mais ses porte-paroles lors des
    conférences de presse. On leur a demandé si l’administration allait
    faire quelque chose si Israël refusait. Ils ont répondu « non, c’est
    purement symbolique ». En fait, ils ont explicitement dit que
    l’administration ne ferait pas ce que George Bush père, lui, avait fait.
    George Bush père avait quelques petites punitions qu’il distribuait
    lorsqu’Israël s’entêtait à désobéir aux Etats-Unis. Clinton les a
    adoucies et Obama les a supprimées. Il a dit, « non, c’est juste
    symbolique. » Ce qui revient à dire à Benjamin Netanyahu « allez-y,
    faites ce que vous voulez. Nous dirons que nous sommes mécontents mais
    nous le ferons avec un clin d’œil complice, alors allez-y. En attendant,
    nous participerons, en vous envoyant des armes. Nous vous accorderons un
    soutien diplomatique et une participation active. » C’est cela, sa
    vision. Difficile d’être plus clair.

    Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons essayer de faire en sorte que les
    Etats-Unis rejoignent le monde réel. Dans ce cas précis, ce serait
    rejoindre le reste du monde. Rejoignez le monde réel et acceptez le
    consensus international et cessez de participer activement à son viol,
    c’est-à-dire aux actions de l’état d’Israël. J’aurais pu dire aux
    actions de l’état d’Israël et des Etats-Unis. Ce qu’Israël et les
    Etats-Unis sont en train de faire à Gaza et en Cisjordanie, c’est de
    détruire l’espoir d’une réalisation de ce consensus international.

    Et je crois qu’il n’y pas beaucoup d’alternatives. En fait, de nombreux
    militants palestiniens eux-mêmes vont jusqu’à dire qu’il faut abandonner
    la solution de deux états et laisser Israël s’emparer de tous les
    territoires, éventuellement les annexer, pour ensuite passer à une lutte
    pour les droits civiques et une lutte similaire à celle contre
    l’apartheid. Ceux qui disent ça sont aveugles. Cela n’arrivera jamais.
    Les Etats-Unis et Israël ne laisseront pas faire. Ils continueront de
    faire exactement ce qu’ils sont en train de faire : étrangler Gaza, le
    détacher de la Cisjordanie, en violation des accords internationaux et,
    en Cisjordanie, s’emparer de tout ce qui les intéresse.

    AMY GOODMAN : Pouvez-vous nous parler de votre carrière, des moments où
    vous avez eu à faire des choix, à prendre des risques en quelque sorte.
    Que diriez-vous aux gens, aux jeunes notamment, sur la notion de courage
    en politique ?


    NOAM CHOMSKY : Je n’aime pas trop parler de moi. Cela n’a pas
    d’importance. Mais puisque vous me posez la question… J’ai été un
    militant toute ma vie, depuis mon enfance. Mais j’ai commencé à faire
    des choses concrètes lors de mon engagement dans le mouvement
    anti-guerre, vers 1962. En 1962, on voyait bien ce qui se passait. Ce
    n’était pas vraiment caché. Et j’ai décidé de m’impliquer en organisant
    le mouvement anti-guerre. Il n’y avait pas vraiment de risques, mais ça
    voulait dire qu’il fallait sacrifier pas mal de choses. Ce sont des
    combats dans lesquels on ne peut pas s’engager à moitié. Il faut s’y
    engager à fond, c’est une occupation à temps plein.

    AMY GOODMAN : Etiez-vous déjà (un professeur) titularisé à l’époque ? En
    1956 vous étiez enseignant au MIT (Massachussetts Institute of Technology)


    NOAM CHOMSKY : 1955. Je ne me souviens plus de l’année. Ca peut vous
    paraitre étrange aujourd’hui, mais le MIT à l’époque avait deux
    caractéristiques intéressantes. La première était qu’il était
    entièrement financé par le Pentagone. Je travaillais dans un laboratoire
    qui était financé à 100% par trois corps d’armée différents. La deuxième
    était que c’était le centre principal de résistance du mouvement
    anti-guerre. Je ne parle pas de critique ou de protestation, je parle de
    résistance, c’est-à-dire l’organisation d’activités de résistance, des
    activités illégales. Et le Pentagone s’en fichait parce que,
    contrairement à ce que beaucoup de gens croient, l’une des principales
    fonctions du Pentagone est de camoufler le mode de fonctionnement de
    l’économie. Les gens aiment à répéter qu’il s’agit d’une économie de
    marché libre, mais la plupart des inventions sont produites par le
    secteur public, les ordinateurs, l’internet, les avions, tout ça. En
    réalité, c’est le secteur public qui prend en charge les coûts de
    développement et qui assume les risques, et si quelque chose finit par
    marcher, on en fait cadeau au secteur privé. C’est ce qu’ils appellent
    le marché libre. Lorsque l’économie était tirée par les produits
    électroniques, c’est le Pentagone qui servait de couverture. On nous
    disait de faire ceci ou cela parce que les Russes allaient débarquer. En
    réalité, ils s’en fichaient.

    J’ai commencé à m’impliquer en 1962. A l’époque, ça voulait dire que
    lorsque je donnais une conférence dans une église, c’était généralement
    devant 4 personnes, le prêtre, l’organisateur, un ivrogne qui était
    entré par hasard et un type qui voulait me tuer.

    En 1966, 1965, j’ai tenté d’organiser – avec un ami , décédé depuis -
    une résistance nationale anti fisc. Nous avons obtenus quelques
    résultats. Nous avions donc pris quelques petits risques. Mais en 1966
    une résistance plus sérieuse a commencé à s’organiser.

    AMY GOODMAN : vous faisiez la grève de l’impôt ?

    NOAM CHOMSKY : je n’ai pas payé mes impôts pendant des années. Dans mon
    cas, le fisc n’aurait eu aucun mal à se faire payer, il leur suffisait
    de le déduire de mon salaire. Mais les réactions du fisc étaient assez
    aléatoires pour ce que j’ai pu en juger. Certains pouvaient se voir
    confisquer leur maison. D’autres sont allés en prison. On peut donc dire
    qu’il y avait une sorte de risque liée à notre activité. Mais plus grave
    était le soutien direct à la résistance, soutenir les résistants, les
    déserteurs, etc. Cela a commencé en 1966 pour devenir public en 1967.
    Là, il y avait un véritable risque. Mon épouse et moi avions trois
    enfants. Elle est retournée à ses études, dix-sept ans après, parce que
    nous estimions que je pouvais finir en prison. Et je n’en suis pas passé
    bien loin. Le procès avait été programmé pour 1968 et j’étais le
    principal accusé. J’ai été sauvé, avec tous les autres, grâce à
    l’offensive du Têt. L’offensive du Têt a été déclenchée en janvier 1968
    (offensive militaire décisive vietnamienne - NdT), et les milieux
    d’affaires US ont décidé que les Etats-Unis devaient se retirer, que la
    guerre devenait trop couteuse.

    AMY GOODMAN : de quoi étiez-vous accusé ?

    NOAM CHOMSKY : de conspiration pour échapper à la conscription, ou pour
    renverser le gouvernement ou quelque chose comme ça. Je pourrais vous
    parler de ces procès pour conspiration, c’est intéressant. Il m’arrivait
    d’en parler, mais cette fois-ci, c’était du concret, du réel. Si
    l’offensive du Têt n’avait pas été déclenchée, j’aurais probablement
    passé quelques années en prison.

    AMY GOODMAN : vous êtes passé en procès ?

    NOAM CHOMSKY : les procès ont été annulés au lendemain de l’offensive du
    Têt. Il y avait un procés qui avait déjà commencé, le procès Spock, où
    il n’y avait que des innocents sur le banc des accusés. Le jugement a
    été annulé en appel, mais surtout à cause de l’offensive du Têt. Les
    milieux d’affaires se sont contentés de dire « faites gaffe ». En fait,
    en 1968, ils ont envoyé un groupe de soi-disant « sages » - quelques
    hauts dirigeants de Wall Street – à Washington où ils ont remis au
    président ce qu’il faut bien appeler une liste de consignes. C’était un
    véritable jeu de pouvoirs. Ils ont dit au président Johnson « arrêtez
    les bombardements. N’essayez pas de vous faire réélire. Entamez les
    négociations et le retrait des troupes. » Et il a suivi les consignes au
    pied de la lettre. Puis Nixon est arrivé et a changé de méthode. La
    partie visible de l’escalade militaire a décliné. Je dis visible parce
    que les pires atrocités de la guerre ont été commises après, en 1969,
    puis la guerre s’est étendue au Cambodge et au Laos, où elle a empiré.
    Mais tous ces développements étaient plus ou moins cachés. Et ils le
    sont encore de nos jours. Mais la tension dans le pays est retombée et
    une de leurs décisions a été l’annulation des procès, parce que le
    gouvernement voulait faire la paix avec les étudiants. Ca aussi c’est
    une histoire intéressante. Toujours est-il que les procès ont été annulés.

    Il y avait donc bien quelques risques. La désobéissance civile n’est pas
    une partie de plaisir. On peut se faire tabasser ou quelque chose dans
    ce genre, passer quelques jours en prison, ce qui n’est jamais agréable,
    mais ce n’est tout de même pas non plus le genre de risques que peuvent
    prendre des dissidents dans d’autres pays.

    C’est une décision à prendre et qui vous appartient, parce qu’on ne peut
    pas y entrer qu’à moitié. Soit c’est sérieux et vous y allez carrément,
    soit vous participez à une manifestation, vous oubliez et vous retournez
    à votre travail et rien ne change. Les choses ne changent que par un
    travail dévoué et consciencieux.

    Il parait qu’on n’a pas le droit de dire des choses gentilles sur le
    Parti Communiste, n’est-ce pas ? C’est comme une sorte de règle établie.
    Pourtant, une des raisons pour lesquelles le « New Deal » a fonctionné,
    qu’il a eu un impact, c’est parce qu’il y avait des gens qui étaient là,
    présents tous les jours, sur tous les fronts. Sur celui des droits
    civiques, du droit du travail, en train d’organiser, de faire ce qu’il y
    avait à faire, ils étaient là, prêts à faire tourner les machines à
    ronéotyper – il n’y avait pas d’internet à l’époque - et à organiser des
    manifestations. Ils avaient une mémoire. Le mouvement avait une mémoire,
    chose qu’elle n’a plus aujourd’hui. Aujourd’hui, tout le monde doit
    recommencer à partir de zéro. Mais à l’époque, le mouvement avait une
    mémoire, une sorte de tradition, et les gens étaient toujours présents.
    Et en examinant les choses de plus prés, vous constaterez que le
    mouvement était largement dirigé par le Parti Communiste. Ils ont fini
    par le détruire, et c’est ce qui manque aujourd’hui, ce genre
    d’individus dévoués qui comprennent qu’ils ne gagneront pas dés demain,
    qu’il va falloir travailler, qu’ils connaîtront de nombreuses défaites,
    qu’ils vivront des moments agités, et qu’il se passera beaucoup de
    choses désagréables, mais que s’ils persistent, ils arriveront à quelque
    chose. C’est grâce à ça que nous avons connu le mouvement pour les
    droits civiques et le mouvement ouvrier, et ainsi de suite.

    Il y a une leçon à en tirer. Dans les années ’70, il y avait une
    coupure, très nette, très visible, entre l’opinion élitiste – les
    journaux, les universitaires d’Harvard, etc - et l’opinion publique. Je
    dis bien l’opinion publique et pas seulement le mouvement anti-guerre.
    Chez ces élites, celles qui ont le droit de s’exprimer – et que vous
    pouvez lire, c’est donc facile à vérifier – la condamnation la plus
    extrême de la guerre qu’on pouvait trouver était qu’il s’agissait d’une
    erreur qui s’est finalement révélée trop coûteuse. C’était la
    condamnation la plus ferme qu’on pouvait trouver chez ces gens-là. Quant
    à l’opinion publique, environ 70%, selon les sondages, disaient que ce
    n’était pas une « erreur », que la guerre était fondamentalement
    mauvaise et immorale. La coupure était donc très nette.

    Je crois que la leçon à retenir, c’est par exemple, lorsqu’Obama était
    admiré pour son opposition à la guerre, parce qu’il trouvait que c’était
    une erreur. Là nous aurions du lui rappeler les généraux nazis, après la
    bataille de Stalingrad, qui, eux-aussi, trouvaient que c’était une
    erreur que de se battre sur deux fronts à la fois. Or, la question n’est
    pas de savoir si s’agit d’une erreur ; la question est de savoir si
    c’est fondamentalement mal et immoral. C’est ça la leçon que nous devons
    tirer. L’opinion publique le comprend déjà, mais il faut arriver à en
    faire quelque chose et à s’organiser.

    AMY GOODMAN : je vais conclure avec une citation dont je n’arrive pas à
    retrouver l’auteur. « je revois ma vie et toutes les fois où je pensais
    avoir été trop loin, et à présent je réalise qu’en fait je n’avais pas
    été assez loin. »


    NOAM CHOMSKY
    interviewé par AMY GOODMAN

    Traduction VD pour le Grand Soir. Précision du traducteur : s’agissant
    d’une interview, le traducteur a tenu à gommer les hésitations du
    "parler" pour rendre la lecture un peu plus fluide. Merci de signaler
    les erreurs et coquilles car errare humanum est. - Version du 30/3 après
    quelques corrections signalées par les lecteurs. Merci à eux.

    TRANSCRIPTION ORIGINALE EN ANGLAIS
    http://www.democracynow.org/2010/3/15/noam_chomsky_on_obamas_foreign_policy
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    CHARPAL


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    Message par CHARPAL Mar 30 Mar - 0:57

    Lecteur du Diplo, je connais depuis pas mal d'années Noam Chomsky. Cette longue déclaration, très intéressante, me confirme dans certaines de mes appréciations personnelles concernant les Etats-Unis.
    La première, c'est que dans tous les peuples il y a des gens très bien. Chomsky, citoyen américain, est de ceux là. Ils sont bien plus nombreux que l'on ne croit, ceux qui aux Etats-Unis connaissent et condamnent l'impérialisme américain et le capitalisme sauvage, même s'ils ne sont pas au pouvoir, ni assez puissants pour compenser vraiment l'influence des très riches pour qui "fric = pouvoir politique".
    Mais ils ont une capacité d'analyse, de critique et de proposition qui n'est pas négligeable et est source d'espoir.
    La seconde, c'est qu'il y a une pesanteur historique très lourde des constantes impérialistes de ce pays, qui persiste dans certaines pratiques odieuses. La politique vis à vis d' Israêl et des pays arabes est une caricature à cet égard. Le reste du monde n'est rien pour eux. Un tel cynisme, véritable tradition et culte du mépris des autres, est enraciné dans leur inconscient collectif ( est-il d'ailleurs si inconscient que ça ?).
    La troisième c'est qu'Obama, intelligent certes, ne peut être vraiment considéré comme progressiste. Il est, à l' évidence, "moins réactionnaire" que les Bush, pères et fils, et donc "moins antipathique", mais il n'est pas vraiment un homme de gauche sur lequel on peut compter, pour infléchir réellement la politique américaine dans le bon sens d'un renoncement franc et clair à l'impérialisme américain.
    On pouvait dire la même chose de Kennedy. Dans un pays où les forces réactionnaires de l' extrême droite et de la droite extrême sont chroniquement et potentiellement majoritaires et de plus très actives pour ne pas dire activistes, on ne peut guère être au-delà du centre droit sans être considéré comme "communiste", c'est à dire suspect et dangereux.
    Il n' y a pas de vraie gauche contestataire et progressiste aux Etas-Unis. Et Obama, même s'il le voulait, ( mais le veut-il vraiment ?) ne pourrait pas en l'état actuel des rapports de force, faire renoncer aux constantes réactionnaires et dominatrices qui caractérisent la politique étrangère de son pays depuis sa création.
    bye
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    Message par bye Ven 2 Avr - 6:13

    "Noam Chomsky continuait de parler même quand il n'y avait plus de pellicule dans la caméra"
    http://www.telerama.fr/cinema/noam-chomsky-continuait-de-parler-meme-quand-il-n-y-avait-plus-de-pellicule-dans-la-camera,54284.php



    Ne l'appelez pas Michael Moore... Car pour tirer son ambitieux portrait du néolibéralisme, le Québécois Richard Brouillette a donné la parole à des pointures de l'anti-pensée unique tels Noam Chomsky, Ignacio Ramonet ou Oncle Bernard. A l'arrivée, "L'Encerclement" est un film "politique mais pas militant", qu'il nous présente à partir de trois extraits.


    Richard Brouillette, 40 ans, a commencé à 18 ans comme critique de cinéma dans une revue québécoise. Un an plus tard, il réalisait son premier documentaire, Trop, c'est assez, un portrait du réalisateur québécois Gilles Groulx, socialiste, nationaliste et avant-gardiste. Egalement producteur, Richard Brouillette a passé des années à se documenter pour réaliser L'Encerclement, un film ambitieux qui dresse, en deux heures quarante, le portrait de l'idéologie néolibérale.

    Ignacio Ramonet

    "Cet extrait correspond au tout premier plan du film. C'était logique de commencer par Ignacio Ramonet, dans la mesure où tout a commencé après la lecture de son édito. Début 96, lorsque je me suis lancé dans mon deuxième projet de documentaire, j'avais d'abord songé à partir de la réflexion d'Alain Finkielkraut dans son essai La Défaite de la pensée. Le philosophe y évoque l'abandon de valeurs fondamentales héritées des Lumières, ainsi qu'une certaine dérive de l'éducation, dérive qui me semblait particulièrement frappante au Québec d'ailleurs. Plus je me documentais sur le sujet, plus s'intégraient à mon scénario les idées développées un an avant par Ignacio Romanet dans son édito du Monde Diplomatique : "La Pensée unique". Ce texte m'avait beaucoup marqué, et finalement j'ai décidé de faire un film sur la monopolisation de la pensée politique, économique et philosophique par l'idéologie néolibérale. L'analyse d'Ignacio Ramonet constitue une très bonne entrée en matière, car il synthétise parfaitement l'itinéraire hégémonique du capitalisme après la chute des régimes communistes. En expliquant que cette pensée unique a pénétré toutes les strates de notre vie, il annonce toutes les problématiques qui vont ensuite être creusées dans le film. Le néolibéralisme s'est imposé partout, jusqu'à nous encercler.

    Filmer les interlocuteurs dans le cadre de leur lieu de travail était l'un de mes partis pris originels. Ces piles de bouquins, ces feuillets entassés parlent bien plus que des lieux anonymes ou des contextes artificiels. Mes interlocuteurs sont des intellectuels, ils accumulent les documents, bouffent du texte à longueur de journée. Mais, parmi les intervenants du film, il y aussi Normand Baillargeon [auteur du Petit cours d'autodéfense intellectuelle, NDRL], que j'ai filmé chez lui, parmi ses guitares et ses plantes vertes, ou le libertarien Martin Masse [directeur du web-magazine Le Québécois libre, NDRL], avec ses objets de design danois... Toutes les personnes que j'ai contactées ont accepté d'intervenir dans le film, sauf le directeur d'un think tank montréalais. Pierre Bourdieu avait lui aussi accepté. Il a dû se désister à la dernière minute, car il était déjà très malade. J'ai fait environ vingt-cinq interviews, il en reste treize dans le film. Certains écrivaient mieux qu'ils ne parlaient, d'autres s'intéressaient à des sujets trop éloignés du fil rouge du film. Noam Chomsky, lui, continuait de parler même quand il n'y avait plus de pellicule dans la caméra... Cette idée de laisser libre cours à la parole était présente dès le début du projet. Une façon de s'opposer au schéma télévisuel habituel, qui consiste à fragmenter la parole, à la "dynamiser" en ayant systématiquement recours à ce "lubrifiant visuel" que sont, par exemple, les images d'archives. J'avais des modèles en tête : L'Héritage de la chouette, de Chris Marker, une série télévisée magnifique sur l'héritage contemporain de la Grèce antique, ou L'Abécédaire de Giles Deleuze, de Pierre-André Boutang. »

    Chapitres et musique
    " Le noir et blanc, d'abord, je trouve ça beau. Tout simplement. Cela confère également un caractère d'intemporalité au film, d'autant plus nécessaire que je l'ai tourné sur plusieurs années. Quant au choix du 16mm : j'aime travailler avec le matériau film, et puis cela impose la discipline de l'économie. Comme ce format coûte cher et que les bobines durent seulement onze minutes, il faut s'astreindre à tourner peu, à être précis et concis. Les chapitres se sont imposés au montage, car il fallait distinguer les thèmes abordés, très nombreux. Les intertitres sont venus plus tard, du besoin d'expliciter certaines notions sans recourir à la voix off. Je sentais aussi qu'il fallait établir des chevilles entre les chapitres, d'où l'idée des intertitres.

    Pour la musique, je suis parti d'une idée rigolote d'EriK Satie, qui avait composé trois pièces regroupées sous le titre "Musique d'ameublement". Une musique qu'on écoute sans trop l'écouter... Habituellement, Eric Morin, le compositeur de la musique du film, qui est aussi mon meilleur ami, crée une musique beaucoup plus dense et foisonnante. Là il s'est limité, car je ne voulais pas qu'elle soit trop présente. Il est parti de certains accords de Debussy et Schönberg dont je lui avais parlé. A chaque fois qu'il y a un changement de carton, la musique change : c'est une manière d'accompagner le propos sans déranger la lecture.

    Je suis conscient que l'austérité et la radicalité formelle de mon film peuvent rebuter beaucoup de gens, mais je suis parti de deux principes. D'abord, si les gens sont intéressants, il faut les écouter, d'autant plus s'ils expliquent des choses complexes. Ensuite, comme j'ai eu la chance de financer le film sans la télévision et, donc, de ne pas avoir à faire de compromis pour toucher un public cible, j'ai pleinement profité de cette liberté dans le temps, la forme et le contenu. Pour moi, ce film est un peu dans la lignée de ce qu'expliquait le cinéaste québécois Gilles Groult au sujet de sa vocation : "Je me sens le devoir de faire le métier que les journalistes ne font pas ou plus." Au Québec, et ailleurs, la situation des médias se dégrade régulièrement depuis les années 70, avec une concentration accrue, une précarisation incroyable des journalistes, etc. »


    Oncle Bernard
    Dans cet extrait, Oncle Bernard [Bernard Maris, actuellement chroniqueur économique sur France Inter, NDLR] explique à sa façon la théorie de "la main invisible", dominante chez les libéraux. Voilà un interlocuteur très cinégénique : sa gestuelle est impressionnante. C'est un type plein d'humour, un mec "pissant" comme on dit au Québec, mais aussi un grand économiste et un analyste brillant. Je lisais Charlie Hebdo toutes les semaines depuis sa reparution. Oncle Bernard tenait la rubrique économique et je ne manquais jamais une seule de ses chroniques. Pour moi, sa présence dans le film était incontournable. Au tournage, il était fantastique, totalement déchaîné. Il y a un plan que j'ai beaucoup regretté de devoir couper au montage : pendant sept minutes, Oncle Bernard exposait sa vision des fonds de pension. Un grand moment...

    Au montage, j'ai toujours veillé à tenir mon cap initial, c'est-à-dire le décryptage d'une idéologie et de son hégémonie. Aujourd'hui, tout le monde a accepté le triomphe de cette pensée unique : les partis politiques comme les syndicats. J'ai monté le film par thèmes. C'est d'ailleurs comme cela que le titre s'est imposé : l'encerclement est une tactique militaire particulièrement efficace.

    Je ne me définis pas comme un réalisateur militant, non que je n'apprécie pas ce cinéma, au contraire, mais, selon moi, il ne relève pas de la même démarche. Le cinéma militant, c'est tourner caméra au poing, dans la rue, sur le terrain. C'est très loin de ce que j'ai fait. En revanche, L'Encerclement est un film politique, avec un point de vue totalement assumé. Le film est sorti en salles à Montréal, et paradoxalement ce sont les médias de droite qui en ont le plus parlé...

    Pour mon prochain film, j'envisage d'ailleurs de donner la parole aux tenants de la droite et aux promoteurs du néolibéralisme. Je voudrais notamment me pencher sur le phénomène anglo-saxon des think tanks, ces clubs d'idées très influents aux Etats-Unis. Il s'agirait là encore de leur donner la parole et non pas de les ridiculiser ; je ne m'appelle pas Michael Moore. C'est Susan George, la présidente d'Attac, qui m'a soufflé l'idée. Quand je suis allé l'interviewer chez elle, elle m'a accueilli avec ces mots : "Nos adversaires sont beaucoup plus intéressants, vous savez..." »
    .

    Propos recueillis par Mathilde Blottière
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    Message par CHARPAL Ven 9 Avr - 1:42

    La Lettre d' information du Monde Diplomatique nous apprend que Chomsky va venir à Paris le 29 mai prochain à la Mutualité. A cette occasion sort un DVD qui paraît tout à fait intéressant "Chomsky et Cie". Chomsky est présenté comme un " grand intellectuel américain libertaire". Voilà qui ringardise l' expression "les américains". En effet de qui parle t-on ? Des néocons ( qui sont en fait des archéocons ) ou de ces américains progressistes et anti impérialistes ?
    Chomsky donne des raisons d' espérer ou en tout ces de ne pas désespérer du genre humain, car partout il y a des gens qui entretiennent la petite flamme de la Resistance à toutes les formes d'oppression.
    bye
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    Message par bye Jeu 14 Oct - 17:27

    erreur de manipulation- sorry-

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