« Les engagements de revalorisation exceptionnelle décidés dans le plan pauvreté de janvier 2013 pour le RSA, le complément familial et l'allocation de soutien familial sont confirmés. Mais ces revalorisations seront décalées d'une année ». Même ampoulée, la formule est simple : la hausse décidée en 2013 est annulée, et elle aura peut-être lieu en 2015. Ah très bien,... enfin on s’en prend aux pauvres, et à leurs insupportables privilèges. Nous sommes fiers de ce gouvernement de combat.
Il était temps de frapper les pauvres au porte monnaie, car leur nombre ne fait qu’augmenter, ce qui montre à quel point ce sort est enviable. A la fin 2013, 2,3 millions de foyers percevaient le RSA, soit 7,2% de plus qu'un an plus tôt, selon les chiffres publiés par la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf). + 7,2% : une croissance à faire pâlir les Chinois…
Le gros morceau, c’est le « RSA socle » versé aux foyers ne bénéficiant d'aucun revenu d'activité. Leur nombre a augmenté de 7,5%, pour atteindre 1,79 million, y compris 253.000 qui le cumulent avec le « RSA activité ». Les foyers bénéficiaires du seul RSA activité sont 505.000.
Et combien le RSA ? Au 1er janvier 2014, le RSA socle s'élevait à 499,10 euros par mois pour une personne seule et 748,97 euros pour un couple sans enfant. Oki ? Pour le coup de pouce, ces nantis attendront, et bien sûr, le gouvernement va renforcer la lutte contre la fraude…
Lamentable.
A côté de ces deux données – l’augmentation des bénéficiaires et la faible montant de l’aide – la vraie question est en fait le « non recours », phénomène qui mine les politiques de solidarité.
Le phénomène a pris une telle ampleur qu’a été créé un Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENORE). Un phénomène bien connu. Philippe Warin, cofondateur de l’ODENORE est coauteur de « L'Envers de la "fraude sociale". Le scandale du non-recours aux droits sociaux » (La Découverte, 2012).
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D’après l’ODENORE, les prestations en général font l’objet d’un taux de non recours moyen de près de 33%, et certaines prestations connaissent des taux de non recours très forts : 68% des personnes éligibles au revenu de solidarité active (RSA) activité ne le demandent pas et 73% des personnes ayant droit à l’aide au paiement d’une assurance complémentaire de santé (ACS) ne la sollicitent pas.
L’observatoire a identifié trois causes de non recours : la méconnaissance des aides, la complexité des démarches et des freins psychologiques, tels que la peur de la stigmatisation ou le refus de l’assistanat...
Vis-à-vis du RSA, la grande question est donc : comment amener tous les gens qui ont droit au RSA à le percevoir ? Le gouvernement ne le fait pas, assumant de voter des lois sociales - notre génial modèle républicain - en espérant qu’elles seront mal appliquées. Et en plus, on refuse les ajustements.
Le gouvernement de la nouille casquée, qui n'a comme ennemi que les puissances de l'argent, renonce à tout effort dans la lutte contre la pauvreté, et va faire payer les pauvres. Je le note, ça m'intéresse.
http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2014/04/17/combat-contre-la-pauvrete-ou-combat-contre-les-pauvres-896617.html
Il était temps de frapper les pauvres au porte monnaie, car leur nombre ne fait qu’augmenter, ce qui montre à quel point ce sort est enviable. A la fin 2013, 2,3 millions de foyers percevaient le RSA, soit 7,2% de plus qu'un an plus tôt, selon les chiffres publiés par la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf). + 7,2% : une croissance à faire pâlir les Chinois…
Le gros morceau, c’est le « RSA socle » versé aux foyers ne bénéficiant d'aucun revenu d'activité. Leur nombre a augmenté de 7,5%, pour atteindre 1,79 million, y compris 253.000 qui le cumulent avec le « RSA activité ». Les foyers bénéficiaires du seul RSA activité sont 505.000.
Et combien le RSA ? Au 1er janvier 2014, le RSA socle s'élevait à 499,10 euros par mois pour une personne seule et 748,97 euros pour un couple sans enfant. Oki ? Pour le coup de pouce, ces nantis attendront, et bien sûr, le gouvernement va renforcer la lutte contre la fraude…
Lamentable.
A côté de ces deux données – l’augmentation des bénéficiaires et la faible montant de l’aide – la vraie question est en fait le « non recours », phénomène qui mine les politiques de solidarité.
Le phénomène a pris une telle ampleur qu’a été créé un Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENORE). Un phénomène bien connu. Philippe Warin, cofondateur de l’ODENORE est coauteur de « L'Envers de la "fraude sociale". Le scandale du non-recours aux droits sociaux » (La Découverte, 2012).
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D’après l’ODENORE, les prestations en général font l’objet d’un taux de non recours moyen de près de 33%, et certaines prestations connaissent des taux de non recours très forts : 68% des personnes éligibles au revenu de solidarité active (RSA) activité ne le demandent pas et 73% des personnes ayant droit à l’aide au paiement d’une assurance complémentaire de santé (ACS) ne la sollicitent pas.
L’observatoire a identifié trois causes de non recours : la méconnaissance des aides, la complexité des démarches et des freins psychologiques, tels que la peur de la stigmatisation ou le refus de l’assistanat...
Vis-à-vis du RSA, la grande question est donc : comment amener tous les gens qui ont droit au RSA à le percevoir ? Le gouvernement ne le fait pas, assumant de voter des lois sociales - notre génial modèle républicain - en espérant qu’elles seront mal appliquées. Et en plus, on refuse les ajustements.
Le gouvernement de la nouille casquée, qui n'a comme ennemi que les puissances de l'argent, renonce à tout effort dans la lutte contre la pauvreté, et va faire payer les pauvres. Je le note, ça m'intéresse.
http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2014/04/17/combat-contre-la-pauvrete-ou-combat-contre-les-pauvres-896617.html