Seconde journée de rencontre du Collectif national de résistan ce à base élève : “tous fichés... les enfants d’abord !”
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Compte rendu de la 2e journée du CNRBE, reçu sur la liste antidélation de Toulouse :
Le Collectif national de résistance à Base élèves a organisé le 25
avril 2009, sa seconde journée nationale de rencontre, à Bourg-lès-Valence (Drôme). Une centaine de personnes provenant de différentes régions – les départements les mieux représentés, outre la Drôme, étant l’Isère, l’Aveyron et l’Hérault – ont participé à des échanges marqués par une volonté de poursuivre les actions entreprises et d’y associer d’autres organisations.
Nous reprenons ci-dessous le communiqué publié à l’issue de cette
journée.
Au delà des nombreuses actions concernant Base élèves – la résistance de directeurs d’école, les plaintes en justice de parents d’élèves, les recours devant le Conseil d’État, la saisine d’un organisme des Nations unies – cette rencontre a révélé chez les participants une inquiétude grandissante devant l’extension du domaine du fichage, et notamment du fichage des enfants.
Cette journée a été marquée par une volonté d’ouverture. Deux
associations de psychiatres, l’Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile (API), et Delis Santé Mentale Rhône Alpes, étaient représentées par leurs présidentes – la présidente de l’API représentant également le collectif
Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans [1].
Un grand nombre des participants, militants de différents syndicats
d’enseignants, d’associations de parents d’élèves, ou d’autres
organisations – notamment de la Ligue des droits de l’Homme – ont
exprimé le souhait que ces organisations s’associent au CNRBE.
Communiqué du CNRBE
Le Collectif National de Résistance à Base Elèves (CNRBE) a réuni
le 25 avril 2009 à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, une centaine de personnes représentant des collectifs locaux opposés au fichage des enfants.
Sa réflexion rejoint les préoccupations d’autres organisations
qui dénoncent le fichage généralisé qui se développe de façon
systématique dans notre société, dans les domaines de la santé, du social, de la protection de l’enfance, de l’insertion professionnelle comme de la vie publique et associative. Autant d’atteintes aux droits fondamentaux des personnes que le Collectif tient à dénoncer.
Le CNRBE rappelle qu’il a déposé récemment un rapport à l’ONU
auprès du Comité des droits de l’enfant. Suite à cette intervention, jugée recevable, le gouvernement français devra s’expliquer publiquement, le 26 mai à Genève, sur les questions formulées par le Comité.
Le CNRBE apporte son soutien aux enseignants et aux directeurs
d’école qui, en refusant Base élèves, désobéissent aux demandes
institutionnelles, malgré les menaces et les sanctions de leur
hiérarchie.
A l’issu de cette journée de travail, le Collectif demande au
Ministre de l’Éducation Nationale :
* de renoncer au recueil et au traitement centralisé de données
personnelles contenus dans Base élèves 1er degré, dans Sconet (son équivalent pour le second degré), et dans tout autre fichier
centralisé du même ordre ;
* de renoncer à la base nationale des identifiants élèves (BNIE),
qui permet de multiples interconnexions actuelles et futures avec
d’autres bases administratives ;
* de retirer toutes les sanctions prises contre les directeurs
d’école qui n’ont pas mis en œuvre « Base Elèves premier degré ».
Le CNRBE demande finalement une vraie protection des données
relatives aux enfants et à leurs proches recueillies dans le cadre de leur scolarité ; ces données nominatives ne doivent donc pas sortir des établissements.
Compte tenu des nombreuses plaintes adressées à la CNIL, le
Collectif demande à son président, comme la loi informatique et libertés lui en donne la possibilité [2], de faire cesser le traitement « Base Elèves premier degré » et de procéder à la destruction des données irrégulièrement collectées.
Le Collectif invite tous les citoyens et les organisations
syndicales, associations ou partis politiques, à soutenir son action et à signer la pétition de soutien aux directeurs d’école [3].
A Bourg-lès-Valence, le 25 avril 2009.
Au cours de la journée, Maître Jean-Jacques Gandini, membre du barreau de Montpellier, représentant le Syndicat des avocats de France, a longuement évoqué la désobéissance civique.
Un représentant des Big Brother Awards (BBA) a pu remettre en mains propres, aux directrices et directeurs présents, le trophée des BBA, qui matérialise l’un des prix de la Vigilance attribués cette année. Il sera désormais hébergé dans une école de l’Aveyron.