Dans la perspective des débats sur la Loi de Santé à l’Assemblée Nationale le 31 mars 2015, Médecins du Monde interpelle les pouvoirs publics sur les enjeux de santé pour les plus précaires.
Le projet de loi proposé par Marisol Touraine comporte des avancées pour les personnes les plus vulnérables mais reste en deçà des objectifs de la Stratégie Nationale de Santé et de la réalité des besoins. Médecins du Monde avance les recommandations suivantes pour que cette loi ait un "réel impact sur le quotidien des patients et des professionnels de santé" [1].
SIMPLIFIER L'ACCÈS AUX DROITS ET AUX SOINS : POUR UNE COUVERTURE MÉDICALE VRAIMENT UNIVERSELLE, SEULE GARANTIE D’UNE POLITIQUE DE SANTÉ PUBLIQUE EFFICACE
Près de 90% des personnes accueillies pour la première fois dans un centre de soins MdM ne disposent d’aucune couverture maladie alors que près des 3/4 pourraient y avoir accès[2]. Pour faire valoir leurs droits, les patients sont confrontés à de nombreuses difficultés. La médiation sanitaire et l’interprétariat doivent être favorisés. Une attention toute particulière doit être portée à la formation du corps médical sur les problématiques de la précarité.
Si la généralisation du tiers payant est une réelle avancée, le texte ne simplifie pas suffisamment l’accès aux droits et aux soins.L’absence de couverture maladie entraîne retards et renoncements aux soins[3], qui affectent directement l’état de santé des patients concernés. En 2013, 36% des personnes reçues en consultation médicale présentaient un retard de recours aux soins. Il est nécessaire de fusionner l'Aide médicale d'État dans le dispositif CMU. Le seuil d'attribution de la CMUC (complémentaire) doit être relevé au niveau du seuil de pauvreté.
© Benoît Guénot
UNE POLITIQUE DE RÉDUCTION DES RISQUES PLUS VOLONTARISTE
Médecins du Monde salue le tournant engagé dans la politique de réduction des risques qui va doter les acteurs de terrain d'outils nouveaux. Il s’agit là d’un changement dans la stratégie de lutte contre les risques liés à l’usage de drogues que MdM demande depuis plus de 20 ans.
L’approche éducative et individuelle, qui a déjà fait ses preuves pour les usagers de drogues, doit se généraliser à l'ensemble des CAARUD. Des séances d'éducation aux risques liés à l'injection (ERLI) doivent y être partout proposées.
Médecins du Monde appuie aussi la mise en place à titre expérimental des salles de consommation à moindre risque même si elles seront en nombre limité sur le territoire et auront donc un impact réduit.
L'OUVERTURE D'UN DÉBAT PUBLIC SUR LE MODE DE FIXATION DU PRIX DES MÉDICAMENTS
Le 10 février 2015, Médecins du Monde a déposé une opposition au brevet sur le sofosbuvir, traitement contre l’Hépatite C au prix exorbitant. C’est l’illustration caricaturale d'un système de fixation des prix qui met en danger les patients et notre système de soins solidaire. La loi présentée ne prépare en rien à l’arrivée d’innovations que notre système de santé ne pourra pas financièrement supporter sans effectuer un tri arbitraire parmi les patients qui pourraient en bénéficier.
Avec l’arrivée de nouveaux traitements au coût prohibitif, un débat public sur la fixation des prix s’impose pour garantir à la fois la transparence des mécanismes et le respect des principes élémentaires de démocratie sanitaire.
TERRITOIRES ULTRA-PÉRIPHÉRIQUES : LA FIN DU SYSTÈME D'EXCEPTION À MAYOTTE
A Mayotte, département français depuis 2011, le système de sécurité sociale n’est ouvert qu’aux seuls Français et étrangers majeurs en situation régulière. Un quart de la population en est exclu.
Les enfants de personnes sans-papiers ou mineurs isolés n'ont aucune forme de protection maladie. MdM réclame à minima l'accès effectif aux soins de tous les mineurs à Mayotte et l’harmonisation du droit mahorais sur le droit français en matière de couverture sociale
Médecins du Monde appelle les parlementaires à faire évoluer ce texte de loi pour le rendre véritablement conforme aux objectifs de la Stratégie Nationale de Santé et contribuer ainsi à un renforcement effectif et nécessaire de l’égalité devant la santé.
[1] Ministère des Affaires sociales, de la santé et des Droits des FemmesProjet de loi de santé, changer le quotidien des patients et des professionnels de santé, Dossier de Presse du 15 Octobre 2014
[2] http://www.medecinsdumonde.org/index.php/Publications/Observatoire-2014-de-l-acces-aux-droits-et-aux-soins-telechargez-le-rapport
[3] http://www.medecinsdumonde.org/index.php/Publications/Observatoire-2014-de-l-acces-aux-droits-et-aux-soins-telechargez-le-rapport
[4] http://www.medecinsdumonde.org/Presse/Communiques-de-presse/France/Usagers-de-drogues-Une-nouvelle-strategie-pour-reduire-les-risques-infectieux
FÉVRIER 2015
http://www.medecinsdumonde.org/Presse/Loi-de-sante-2015-Ne-manquons-pas-l-occasion-d-ameliorer-la-sante-pour-tous?utm_source=Newsletter&utm_medium=email&utm_term=Lire&utm_campaign=20150225_Newsletter_f__vrier_2015&utm_content=5895786_1_1993706
Le projet de loi proposé par Marisol Touraine comporte des avancées pour les personnes les plus vulnérables mais reste en deçà des objectifs de la Stratégie Nationale de Santé et de la réalité des besoins. Médecins du Monde avance les recommandations suivantes pour que cette loi ait un "réel impact sur le quotidien des patients et des professionnels de santé" [1].
SIMPLIFIER L'ACCÈS AUX DROITS ET AUX SOINS : POUR UNE COUVERTURE MÉDICALE VRAIMENT UNIVERSELLE, SEULE GARANTIE D’UNE POLITIQUE DE SANTÉ PUBLIQUE EFFICACE
Près de 90% des personnes accueillies pour la première fois dans un centre de soins MdM ne disposent d’aucune couverture maladie alors que près des 3/4 pourraient y avoir accès[2]. Pour faire valoir leurs droits, les patients sont confrontés à de nombreuses difficultés. La médiation sanitaire et l’interprétariat doivent être favorisés. Une attention toute particulière doit être portée à la formation du corps médical sur les problématiques de la précarité.
Si la généralisation du tiers payant est une réelle avancée, le texte ne simplifie pas suffisamment l’accès aux droits et aux soins.L’absence de couverture maladie entraîne retards et renoncements aux soins[3], qui affectent directement l’état de santé des patients concernés. En 2013, 36% des personnes reçues en consultation médicale présentaient un retard de recours aux soins. Il est nécessaire de fusionner l'Aide médicale d'État dans le dispositif CMU. Le seuil d'attribution de la CMUC (complémentaire) doit être relevé au niveau du seuil de pauvreté.
© Benoît Guénot
UNE POLITIQUE DE RÉDUCTION DES RISQUES PLUS VOLONTARISTE
Médecins du Monde salue le tournant engagé dans la politique de réduction des risques qui va doter les acteurs de terrain d'outils nouveaux. Il s’agit là d’un changement dans la stratégie de lutte contre les risques liés à l’usage de drogues que MdM demande depuis plus de 20 ans.
L’approche éducative et individuelle, qui a déjà fait ses preuves pour les usagers de drogues, doit se généraliser à l'ensemble des CAARUD. Des séances d'éducation aux risques liés à l'injection (ERLI) doivent y être partout proposées.
Médecins du Monde appuie aussi la mise en place à titre expérimental des salles de consommation à moindre risque même si elles seront en nombre limité sur le territoire et auront donc un impact réduit.
L'OUVERTURE D'UN DÉBAT PUBLIC SUR LE MODE DE FIXATION DU PRIX DES MÉDICAMENTS
Le 10 février 2015, Médecins du Monde a déposé une opposition au brevet sur le sofosbuvir, traitement contre l’Hépatite C au prix exorbitant. C’est l’illustration caricaturale d'un système de fixation des prix qui met en danger les patients et notre système de soins solidaire. La loi présentée ne prépare en rien à l’arrivée d’innovations que notre système de santé ne pourra pas financièrement supporter sans effectuer un tri arbitraire parmi les patients qui pourraient en bénéficier.
Avec l’arrivée de nouveaux traitements au coût prohibitif, un débat public sur la fixation des prix s’impose pour garantir à la fois la transparence des mécanismes et le respect des principes élémentaires de démocratie sanitaire.
TERRITOIRES ULTRA-PÉRIPHÉRIQUES : LA FIN DU SYSTÈME D'EXCEPTION À MAYOTTE
A Mayotte, département français depuis 2011, le système de sécurité sociale n’est ouvert qu’aux seuls Français et étrangers majeurs en situation régulière. Un quart de la population en est exclu.
Les enfants de personnes sans-papiers ou mineurs isolés n'ont aucune forme de protection maladie. MdM réclame à minima l'accès effectif aux soins de tous les mineurs à Mayotte et l’harmonisation du droit mahorais sur le droit français en matière de couverture sociale
Médecins du Monde appelle les parlementaires à faire évoluer ce texte de loi pour le rendre véritablement conforme aux objectifs de la Stratégie Nationale de Santé et contribuer ainsi à un renforcement effectif et nécessaire de l’égalité devant la santé.
[1] Ministère des Affaires sociales, de la santé et des Droits des FemmesProjet de loi de santé, changer le quotidien des patients et des professionnels de santé, Dossier de Presse du 15 Octobre 2014
[2] http://www.medecinsdumonde.org/index.php/Publications/Observatoire-2014-de-l-acces-aux-droits-et-aux-soins-telechargez-le-rapport
[3] http://www.medecinsdumonde.org/index.php/Publications/Observatoire-2014-de-l-acces-aux-droits-et-aux-soins-telechargez-le-rapport
[4] http://www.medecinsdumonde.org/Presse/Communiques-de-presse/France/Usagers-de-drogues-Une-nouvelle-strategie-pour-reduire-les-risques-infectieux
FÉVRIER 2015
http://www.medecinsdumonde.org/Presse/Loi-de-sante-2015-Ne-manquons-pas-l-occasion-d-ameliorer-la-sante-pour-tous?utm_source=Newsletter&utm_medium=email&utm_term=Lire&utm_campaign=20150225_Newsletter_f__vrier_2015&utm_content=5895786_1_1993706