Cent romans ? Non ! Charles Baudelaire n'en a écrit aucun ! A peine une nouvelle ! Son héritage est pourtant très important. Pour la nouveauté de son approche et la modernité de son esthétique, Baudelaire reste un nom capital dans l'histoire de la critique d'art et de la poésie. Ce poète et critique français avec Les Fleurs du mal s'est fait le chantre de la "modernité".
De sa rencontre avec l'île Bourbon (la Réunion), Baudelaire ramène les premiers poèmes de son principal recueil, Les Fleurs du mal, notamment le sonnet A une dame créole, ainsi qu'un certain goût pour l'exotisme, thème prégnant dans son œuvre, et une attirance pour les femmes typées. Ainsi, de retour en France, Baudelaire s'éprend de Jeanne Duval en 1842, une mulâtresse dont il partagera jusqu'à la fin la vie erratique et qu'il érigera comme la Vénus noire de son oeuvre, comme l'incarnation de la femme exotique et sensuelle.
Et cela m'a suffit pour aimer cet homme...
A une dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés,
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
Les Fleurs du mal, 1857.
De sa rencontre avec l'île Bourbon (la Réunion), Baudelaire ramène les premiers poèmes de son principal recueil, Les Fleurs du mal, notamment le sonnet A une dame créole, ainsi qu'un certain goût pour l'exotisme, thème prégnant dans son œuvre, et une attirance pour les femmes typées. Ainsi, de retour en France, Baudelaire s'éprend de Jeanne Duval en 1842, une mulâtresse dont il partagera jusqu'à la fin la vie erratique et qu'il érigera comme la Vénus noire de son oeuvre, comme l'incarnation de la femme exotique et sensuelle.
Et cela m'a suffit pour aimer cet homme...
A une dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés,
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
Les Fleurs du mal, 1857.