par Ramzy Baroud ( traduit de l'anglais par le secrétariat aux Relations Internationales de la FA, avec la permission de l'auteur.Ramzy Baroud est un auteur et le rédacteur en chef de Palestine Chronicle.com.Ses articles sont parus dans des journaux et revues dans le monde entier.Son dernier ouvrage s'intiyule " The second Palestinian Intifada: A chronicle of a People's Struggle :Pluto Press, London )
La conférence de paix à Annapolis , dans le Maryland, sponsorisée par les Etats-Unis, n'a été ni un succès ni un échec, si on accepte que son prétendu objectif fut de " faire la paix ".
D'un point de vue américain, la réunion a été, au mieux, une manoeuvre dilomatique de l'administration Bush, une dernière tentative de devenir pertinent dans une région qui lui échappe de plus en plus, et, au pire, la conférence a été une parodie désespérée de relations publiques dans le but de convaincre le peuple américain que le programme du gouvernement d'instaurer la démocratie et la paix au Moyen-Orient, se déroule sans problème. Dans les 2 cas, la conférence a été une distraction, nécessaire, mais brève, de la critique grandissante de la guerre en Irak comme "cauchemar " sans fin.
Les commentaires employés par Bush à Annapolis suggèrent qu'il jouait exactement le rôle qu'Israël attendait de lui.L'importance qu'il a accordée à l'identité juive d'Israël, elle-même étant une violation flagrante des principes du sécularisme, a semblé être plus qu'un petit geste pour apaiser les inquiétudes d'Israël et de ses supporters aux Etats-Unis, c'était en fait l'acceptation subtile du nettoyage ethnique qui définit toujours le traitement des Palestiniens par l'Etat Israëlien.Après tout, des millions de Palestiniens ont depuis des décennies été expulsés de leurs terres sans autre raison que de ne pas être juifs, tandis que des millions de juifs du monde entier sont "ré "- intégrés en Israël, un pays où ils n'ont jamais habité, avec laquel ils n'ont aucun lien.Est-ce possible que Bush ne soit pas au courant de celà lorsqu'il a mis l'accent sur le besoin d'un état juif ? On en doute.
Alors de quelle sorte de processus de paix parle-t-on ? Selon toute définition raisonnable, faire la paix se fait normalement pour résoudre des problèmes entre antagonistes; les " amis " n'ont pas besoin de " négocier " par des " initiatives " et des " compromis douloureux " pour trouver un " terrain commun ".Tandis que les Israëliens et les Palestiniens ont un besoin urgent que la paix remplace les hostilités causées par l' occupation militaire illégale d'Israël, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le premier ministre Ehud Olmert sont loin d'être des " ennemis " pris dans un état d' "hostilité "dont cahcun a besoin de s'échapper.dans plusieurs sens, les 2 sont assiégés individuellement et chacun fait sa propre guerre , mais pas l'un contre l'autre. Au mieux, Abbas et Olmert sont dans un état de symbiose politique qui frôle, assez étrangement, la solidarité.
Pour les 2 dirigeants, Annapolis était la scène parfaite pour alléger leurs malheurs individuels. Abbas avait besoin de l'approbation internationale après sa réponse non- contitutionnelle aux confrontations avec le Hamas à Gaza.Assez impopulaire parmi les Palestiniens, la survie de son régime reste totalement dépendante de ses capacités à soutenir le ystème de patronnage de son autorité en Cisjordanie. Sans fonds internationaux, approbation américaine, et permission israélienne, Abbas ne peut régner sur son empire népotiste, lui-même sous occupation militaire israélienne. Il lui faut maintenir l'équilibre, et personne ne peut s'attendre à ce qu'il exaspère Israël en posant des revendications prévues à partir du 12 décembre.
A la tête d'une coalisation instable, Olmert se trouve face à 2 réalités difficiles: d'une part, il n'a aucun mandat pour faire des " compromis " ( douloureux ou autres ) et, d'autre part, le fait est que la solution de 2 états est sur le bord de devenir obsolète.Dans un moment rare de franchise, il a exprimé ses peurs dans une interwiew avec le quotidien Haaretz lors de son retour d'Annapolis. " Le jour viendra où la solution des 2 états s'effondrera et nous serons face à une lutte comme en Afrique du Sud pour l'égalité dans le droit de vote..Ce moment venu, l'Etat d'Israël ( comme un Etat exclusivement juif ) sera fini."
Rétrospectivement, ceci nous aide à comprendre l'insistance de Bush sur l'identité juive d'Israël.
L'ironie est que ce sont les mêmes qui ont jadis considéré la reconnaissance du mot " Palestine " comme blasphème et antisémite, qui sont aujourd'hui pour la création d'un état palestinien. David A.Harris, directeur général du Américan Jewish Committee, l'a dit au " Los Angeles Times " du 30 novembre en insistant bien sur le fait quela solution des 2 Etats doit être qualifiée de " Deux Etats-Nations ". Ce ne sont pas que 2 états, ce sont 2 Etats-Nations.Un Etat juif appelé Israël et un Etat Palestinien arabe appelé Palestine. C'est le langage utilisé par le premier ministre Olmert, la ministre des affaires étrangèresLivni, celui que le président Bush a adopté et ( qui a aussi été utilisé par ) le président Sarkozy pour la France.
Olmert, comme tant de dirigeants israéliens et sionistes ( contrairement aux juifs non sionistes qui refusent d'adhérer à ces idées archaïques ), se rend de plus en plus compte que l'euphorie colonisatrice d'Israël échoue; le refus de définir les frontières d'Israël - laissées ouvertes dans l'espoir d'une expansion territoriale - fait en sorte qu'Israël ne peut arriver à la domination des arabes par les juifs tout en continuant à prétendre s'appeler une démocratie.Il n'ya pas grand doute que les mauvais choix opérés par Israël par le passé sont aujourd'hui irréversibles, et que la lutte à venir sera une lutte d'égalité à l'intérieur d'un seul Etat.
Plutôt qu'être un pas dans une bonne ou mauvaise direction vers la paix entre 2 parties en conflit, Anapolis a été la scène pour beaucoup de mots doux, campagnes d'attente et de clips de dirigeants avec des motivations pressantes.Le porte-parole d'Olmert a dit aux journalistes qu'Annapolis apportait " de l'espoir... de l'espoir prudent, mais de l'espoir ", mais ni l'espoir ni la fin de 7 ans d'impasse- tel que prophétisé par le négociateur palestinieen Saeb Erekat - ne sont d'actualité icI. La réunion et l'année de " négociations " qui doit s'ensuivre font partie de la dernière tentative d'Israël de " préserver " son identité juive et de créer des bantoustans palestiniens de style sud-africain.Certes, les Palestiniens auront, s'il le faut, la liberté de donner le nom qu'ils veulent à de tels îlots déconnectés et de hisser leur drapeau àl'intérieur de ces entités enclavées, mais rien de plus.
Bien que Bush et Abbas soient des collaborateurs volontaires de cette démarche antidémocratique, c'est aux Israéliens eux-mêms de se rendre compte que leur pays est enfoncé jusqu'aux genoux dans l'appartheid, que rien n'est suffisamment important pour sauver une démocratie de la sélection raciale, et qu'il faut une vraie démocratie. Le moment est venu pour que des personnes comme Harris arrêtent de parler de " 2 espaces Etats-espace-nation " ou d'autres absurdités, et s'investissent enfin dans des efforts pour trouver une formule qui grantisse paix, justice et sécutité aux Palestiniens et aux Israéliens, sans oublier la responsbilité historique d'Israël sur le sort et la dépossession des Palestiniens.
La conférence de paix à Annapolis , dans le Maryland, sponsorisée par les Etats-Unis, n'a été ni un succès ni un échec, si on accepte que son prétendu objectif fut de " faire la paix ".
D'un point de vue américain, la réunion a été, au mieux, une manoeuvre dilomatique de l'administration Bush, une dernière tentative de devenir pertinent dans une région qui lui échappe de plus en plus, et, au pire, la conférence a été une parodie désespérée de relations publiques dans le but de convaincre le peuple américain que le programme du gouvernement d'instaurer la démocratie et la paix au Moyen-Orient, se déroule sans problème. Dans les 2 cas, la conférence a été une distraction, nécessaire, mais brève, de la critique grandissante de la guerre en Irak comme "cauchemar " sans fin.
Les commentaires employés par Bush à Annapolis suggèrent qu'il jouait exactement le rôle qu'Israël attendait de lui.L'importance qu'il a accordée à l'identité juive d'Israël, elle-même étant une violation flagrante des principes du sécularisme, a semblé être plus qu'un petit geste pour apaiser les inquiétudes d'Israël et de ses supporters aux Etats-Unis, c'était en fait l'acceptation subtile du nettoyage ethnique qui définit toujours le traitement des Palestiniens par l'Etat Israëlien.Après tout, des millions de Palestiniens ont depuis des décennies été expulsés de leurs terres sans autre raison que de ne pas être juifs, tandis que des millions de juifs du monde entier sont "ré "- intégrés en Israël, un pays où ils n'ont jamais habité, avec laquel ils n'ont aucun lien.Est-ce possible que Bush ne soit pas au courant de celà lorsqu'il a mis l'accent sur le besoin d'un état juif ? On en doute.
Alors de quelle sorte de processus de paix parle-t-on ? Selon toute définition raisonnable, faire la paix se fait normalement pour résoudre des problèmes entre antagonistes; les " amis " n'ont pas besoin de " négocier " par des " initiatives " et des " compromis douloureux " pour trouver un " terrain commun ".Tandis que les Israëliens et les Palestiniens ont un besoin urgent que la paix remplace les hostilités causées par l' occupation militaire illégale d'Israël, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le premier ministre Ehud Olmert sont loin d'être des " ennemis " pris dans un état d' "hostilité "dont cahcun a besoin de s'échapper.dans plusieurs sens, les 2 sont assiégés individuellement et chacun fait sa propre guerre , mais pas l'un contre l'autre. Au mieux, Abbas et Olmert sont dans un état de symbiose politique qui frôle, assez étrangement, la solidarité.
Pour les 2 dirigeants, Annapolis était la scène parfaite pour alléger leurs malheurs individuels. Abbas avait besoin de l'approbation internationale après sa réponse non- contitutionnelle aux confrontations avec le Hamas à Gaza.Assez impopulaire parmi les Palestiniens, la survie de son régime reste totalement dépendante de ses capacités à soutenir le ystème de patronnage de son autorité en Cisjordanie. Sans fonds internationaux, approbation américaine, et permission israélienne, Abbas ne peut régner sur son empire népotiste, lui-même sous occupation militaire israélienne. Il lui faut maintenir l'équilibre, et personne ne peut s'attendre à ce qu'il exaspère Israël en posant des revendications prévues à partir du 12 décembre.
A la tête d'une coalisation instable, Olmert se trouve face à 2 réalités difficiles: d'une part, il n'a aucun mandat pour faire des " compromis " ( douloureux ou autres ) et, d'autre part, le fait est que la solution de 2 états est sur le bord de devenir obsolète.Dans un moment rare de franchise, il a exprimé ses peurs dans une interwiew avec le quotidien Haaretz lors de son retour d'Annapolis. " Le jour viendra où la solution des 2 états s'effondrera et nous serons face à une lutte comme en Afrique du Sud pour l'égalité dans le droit de vote..Ce moment venu, l'Etat d'Israël ( comme un Etat exclusivement juif ) sera fini."
Rétrospectivement, ceci nous aide à comprendre l'insistance de Bush sur l'identité juive d'Israël.
L'ironie est que ce sont les mêmes qui ont jadis considéré la reconnaissance du mot " Palestine " comme blasphème et antisémite, qui sont aujourd'hui pour la création d'un état palestinien. David A.Harris, directeur général du Américan Jewish Committee, l'a dit au " Los Angeles Times " du 30 novembre en insistant bien sur le fait quela solution des 2 Etats doit être qualifiée de " Deux Etats-Nations ". Ce ne sont pas que 2 états, ce sont 2 Etats-Nations.Un Etat juif appelé Israël et un Etat Palestinien arabe appelé Palestine. C'est le langage utilisé par le premier ministre Olmert, la ministre des affaires étrangèresLivni, celui que le président Bush a adopté et ( qui a aussi été utilisé par ) le président Sarkozy pour la France.
Olmert, comme tant de dirigeants israéliens et sionistes ( contrairement aux juifs non sionistes qui refusent d'adhérer à ces idées archaïques ), se rend de plus en plus compte que l'euphorie colonisatrice d'Israël échoue; le refus de définir les frontières d'Israël - laissées ouvertes dans l'espoir d'une expansion territoriale - fait en sorte qu'Israël ne peut arriver à la domination des arabes par les juifs tout en continuant à prétendre s'appeler une démocratie.Il n'ya pas grand doute que les mauvais choix opérés par Israël par le passé sont aujourd'hui irréversibles, et que la lutte à venir sera une lutte d'égalité à l'intérieur d'un seul Etat.
Plutôt qu'être un pas dans une bonne ou mauvaise direction vers la paix entre 2 parties en conflit, Anapolis a été la scène pour beaucoup de mots doux, campagnes d'attente et de clips de dirigeants avec des motivations pressantes.Le porte-parole d'Olmert a dit aux journalistes qu'Annapolis apportait " de l'espoir... de l'espoir prudent, mais de l'espoir ", mais ni l'espoir ni la fin de 7 ans d'impasse- tel que prophétisé par le négociateur palestinieen Saeb Erekat - ne sont d'actualité icI. La réunion et l'année de " négociations " qui doit s'ensuivre font partie de la dernière tentative d'Israël de " préserver " son identité juive et de créer des bantoustans palestiniens de style sud-africain.Certes, les Palestiniens auront, s'il le faut, la liberté de donner le nom qu'ils veulent à de tels îlots déconnectés et de hisser leur drapeau àl'intérieur de ces entités enclavées, mais rien de plus.
Bien que Bush et Abbas soient des collaborateurs volontaires de cette démarche antidémocratique, c'est aux Israéliens eux-mêms de se rendre compte que leur pays est enfoncé jusqu'aux genoux dans l'appartheid, que rien n'est suffisamment important pour sauver une démocratie de la sélection raciale, et qu'il faut une vraie démocratie. Le moment est venu pour que des personnes comme Harris arrêtent de parler de " 2 espaces Etats-espace-nation " ou d'autres absurdités, et s'investissent enfin dans des efforts pour trouver une formule qui grantisse paix, justice et sécutité aux Palestiniens et aux Israéliens, sans oublier la responsbilité historique d'Israël sur le sort et la dépossession des Palestiniens.