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    krach, boum, hue! - Page 5 Empty Re: krach, boum, hue!

    Message par CHARPAL Mar 26 Juil - 12:47

    Il est certain que l' ultra libéralisme déjanté s' appuie énormément sur l'ignorance des rouages de l' économie par la majorité des gens et fait évidemment tout pour maintenir cet état de fait. Notamment en faisant croire que tout ça est très compliqué et ne peut être compris que par des experts, ce qui est archi faux, et en ayant monopolisé l' enseignement de l' économie. La tendance heureusement commence un peu à s' inverser, mais pendant des décennies presque tous les enseignants de sciences économiques étaient acquis au dogme du capitalisme sauvage et de la dictature des marchés.
    Or les principes de la macro économie qui permettent de comprendre ce qui se passe sont relativement simples et tous les outils qui permettent cette compréhension sont les bienvenus.
    Ci-dessous, par exemple, par une video "ludique" ( qui vient me semble t-il d' ATTAC Espagne) qui explique de façon lumineuse à quel point est factice le soi disant endettement des Etats et des peuples qui vivraient dans la facilité !

    https://www.youtube.com/watch?v=3DjBVeouPTk&feature=player_embedded

    A consommer et faire circuler sans modération !

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    krach, boum, hue! - Page 5 Empty Re: krach, boum, hue!

    Message par CHARPAL Ven 5 Aoû - 12:35

    L'heure des règlements de comptes (c'est bien le cas de le dire), à OK corral avance à grands pas. Le capitalisme de casino s'en est toujours sorti jusqu'a présent, en ayant l'infâme culot de présenter l'addition de ses dettes de jeu aux peuples. Ca ne pouvait pas durer ad vitam.

    Une dépêche AFP montre que le moment sera bientôt venu où l'oligarchie devant tous les peuples (mondialisation oblige - c'est l'effet boomerang), devra regarder en face l’échec et la déroute de son dogme imbécile. Il ne faut pas craindre ce moment de vérité après des décennies de mensonges. On peut très bien, (je dirai même on doit) vivre en dehors de la dictature des marchés. Il ya une vie et heureusement, après la chute du capitalisme barbare et assassin. L'Argentine et l'Islande ont montré la voie.
    Mais revenons à la dite dépêche (extraits) : " Les bourses européennes ont de nouveau plongé, balayées par un vent de panique", " En Asie la même lame de fond semblait emporter les places boursières", " Le discours très volontariste de la BCE n'a en rien enrayé la chute des bourses jeudi".
    Par dessus le marché (jeu de mots) on apprend que la BCE qu'on savait nuisible puisqu'ayant apporté un soutien sans faille à la lutte contre l'emploi, de plus, ne sert à rien. Au fait, Monsieur Trichet combien de fois le smic pour l'ensemble de votre oeuvre ?

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    krach, boum, hue! - Page 5 Empty Re: krach, boum, hue!

    Message par bye Lun 15 Aoû - 6:26

    Paul Jorion annonce la crise suivante, celle des « dark pools »
    Laurent Pinsolle | marianne2.fr | 27 juillet 2011

    jeudi 28 juillet 2011

    Laurent Pinsolle a compulsé « Le capitalisme à l’agonie » de Paul Jorion, ouvrage dans lequel il analyse les rouages du capitalisme et la crise actuelle à travers l’économie mais aussi l’histoire et la philosophie. Retrouvez ci-dessous la première partie de cet article, et la deuxième, publiée mardi par erreur.





    (capture d’écran Dailymotion - franceculture - cc )

    Après « La crise » et « L’implosion », avec « Le capitalisme à l’agonie », Paul Jorion s’attaque à une tâche plus large, l’analyse des rouages du capitalisme à travers l’économie mais aussi l’histoire et la philosophie.


    La dérive néolibérale
    Comme beaucoup d’auteurs, Paul Jorion attribue en partie les dérives actuelles à la chute du mur de Berlin, qui incitait le capitalisme à une certaine « décence ». Dans un écho à l’analyse de Galbraith de la crise de 1929, il pointe le doigt sur l’effet de levier, qui « démultiplie le profit potentiel et démultiplie bien entendu la perte potentielle exactement dans la même proportion ». Il dénonce l’impasse actuelle : « réduire la dette publique des Etats tout en assurant la croissance ».
    Il soutient que « le secteur bancaire s’est écroulé, l’Etat s’est porté à son secours et est tombé à sa suite. La banque a alors grimpé sur les épaules de l’Etat, ce qui lui a permis de sortir du trou. L’Etat, lui, y est resté ». Pire, ce sont les citoyens qui doivent régler la note. Il dénonce la loi Franck-Dodd, qui a non seulement préservée l’activité spéculative, mais l’a même « optimisée ».

    Paul Jorion revient longuement sur l’audition de Goldman Sachs par les autorités étasuniennes. Il y décrit comment, après avoir acquis des créances subprimes, « les banques refilèrent à leurs clients les pertes qui s’y annonçaient », pariant même « sur la chute de ce qui apparaissait soudain comme un secteur du crédit condamné globalement ». L’auteur dénonce « une industrie financière précipitant sa propre perte en pariant sur celle-ci et démarchant fébrilement des contreparties éventuelles ».



    Retour vers le passé
    L’auteur rappelle l’opposition de Keynes à l’étalon or et, comme Jacques Sapir, il souligne son opposition aux déséquilibres commerciaux et évoque son souhait de création d’un « système de récompenses et de pénalités faisant en sorte que les nations (…) soient encouragés à maintenir un équilibre entre leurs importations et leurs exportations », la charte de la Havane. Il souligne le rôle de la monnaie pour y arriver, via les dévaluations et les réévaluations.

    Il rappelle que le plein emploi était pour lui un « impératif moral », l’objectif premier de toute politique. Pour Keynes, il était aussi important de distinguer les capitaux spéculatifs des authentiques investissements, qui apportent de la valeur à long terme : « aucun pays ne pourra désormais autoriser sans risque la fuite des capitaux pour des raisons politiques, pour échapper à l’impôt ou dans l’anticipation d’une évasion fiscale » dans ses « Propositions pour une Union Monétaire International ».

    Paul Jorion développe également une thèse audacieuse mais qui semble faire sens sur le rôle du dollar dans le monde. Il soutient que « pour que le dollar puisse assumer son rôle de monnaie de référence, il faut que la balance commerciale des Etats-Unis soit en permanence déficitaire » car cela contribue à la dollarisation de la planète financière. En outre, cela maintient un dollar faible sans risquer l’hyperinflation et cela impose de facto les pays excédentaires à financer la dette.


    Les « ventes fictives »
    L’auteur revient de manière passionnante sur les évolutions du droit des produits dérivés au 19ème siècle. Jusqu’en 1885, les paris sur les fluctuations de prix étaient interdits en France, les ventes à découvert (quand le vendeur ne possède pas ce qu’il vend) étant appelées « ventes fictives ». En effet, jusqu’à cette date, la législation française les assimilait à un jeu et une ordonnance de 1629, déclare « toute dette de jeu nulle (…) et déchargée de toutes obligations civiles et naturelles ».

    En clair, « le perdant (pouvait) invoquer l’exception de jeu pour tenter d’échapper à ses obligations », freinant le développement de ces « ventes fictives ». Malgré tout, se développe au milieu du 19ème siècle « la Coulisse », une Bourse illégale qui va attirer plus de la moitié des transactions du fait de ses coûts inférieurs. Mais le krach de 1882 poussa le législateur à accepter les ventes à découvert pour les faire rentrer dans la légalité, et suivre la libéralisation mise en place dans les autres pays…

    Quelle meilleure conclusion que cette citation de Hegel rapportée par l’auteur dans son introduction : « l’expérience et l’histoire nous enseignent que les peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire, qu’ils n’ont jamais agi suivant les maximes qu’on aurait pu en tirer ».


    Paul Jorion annonce la crise suivante, celle des « dark pools »
    Paul Jorion explique les excès du capitalisme.
    Assez naturellement, l’auteur complète son analyse des causes de la crise économique actuelle par un regard pointu et passionnant sur les questions financières, qu’il connaît bien.



    Un système dysfonctionnel
    Paul Jorion classe les acteurs du capitalisme en trois grandes catégories : les capitalistes (actionnaires), les dirigeants d’entreprise et les salariés (la 4ème, les marchands, n’ajoute pas grand chose à l’analyse). Il souligne qu’aujourd’hui, les intérêts des dirigeants ont été trop alignés sur ceux des capitalistes et que les salariés ne sont plus traités comme parties prenantes des entreprises, mais comme un simple facteur de coût, purement substituable, du fait du chômage de masse.

    Il souligne de manière extrêmement pertinente la montée des « ententes implicites, sans concertation, qui peuvent émerger spontanément tant elles se révèlent avantageuses pour les vendeurs », citant Marx pour qui « l’armée la moins affaiblie par les bagarres internes (ici, les capitalistes), remportera la victoire ». L’explosion des taux de profits des grandes entreprises, notamment dans quelques secteurs (banques, pharmacie ), confirme totalement ses dires.

    Il dénonce la « vague ultralibérale libertarienne » qui a conduit à « un excès dans la déréglementation capable de tuer le système capitaliste lui-même bien plus sûrement qu’une intervention excessive de l’Etat, en obligeant celui-ci à intervenir au-delà de ses moyens financiers ». Il dénonce le recours excessif au crédit, qui hypothèque l’avenir ainsi que l’explosion des inégalités, qui ont retrouvé en 2007 les niveaux de 1929, ce qui devrait conduire à une réflexion sur le système actuel.


    Anatomie de l’anarchie financière


    Paul Jorion est toujours aussi passionnant quand il raconte le fonctionnement délirant des marchés financiers, dont il dénonce le caractère darwinien, « où les plus petits sont inéluctablement éliminés ou absorbés par les plus gros ». Il rappelle les dérives de la titrisation, qui permet de sortir les créances des bilans et d’enregistrer des gains avant qu’ils ne soient concrétisés. Il souligne que cela déclenche aussi des bonus indus pour les dirigeants des entreprises concernées…

    Il dénonce l’aléa moral que représentent les CDS, cette « assurance sur la voiture du voisin » et rappelle tous les cercles vicieux qu’entraînent ces nouveaux outils de la finance, montrant que l’augmentation de la demande d’une assurance sur un risque fait monter son prix sans que le risque ne progresse, introduisant une distorsion dangereuse entre la finance et la réalité. En outre, il rappelle le caractère « auto réalisateur » des marchés, dont les paris créent les conditions de leur réalisation.

    Il souligne également le rôle des CDO, ces titres composés d’actifs plus ou moins pourris, qui pouvaient également être purement synthétiques, de purs paris apparentés à un casino. Il revient également sur les dernières innovations, celles qui apporteront sans doute le krach de demain : les dark pools et le High Frequency Trading (HFT). Les « dark pools » sont des marchés non transparents qui permettent au système financier de vendre et acheter en toute discrétion.

    Paul Jorion souligne que ces derniers permettent le « front running », système où une banque place un ordre d’achat en son compte juste avant l’exécution de l’ordre important d’un client, qui fait donc monter les cours, pour lui « une variété du délit d’initié ». Le HFT représente plus de la moitié des volumes échangés aujourd’hui à New York. Il permet de manipuler les prix à court terme car « la quasi-totalité des offres d’achat ou de vente est annulée avant de se matérialiser ».

    L’auteur y voit la raison majeure du « krach éclair » du 6 mai 2010, où la Bourse a perdu soudainement 10% (dont 5% en quatre minutes !) lors des premières émeutes en Grèce. Officiellement, il s’agirait d’une vente panique à tout prix d’un acteur important qui aurait déclenché l’effondrement. Mais Paul Jorion rapporte les dires du rapport de la SEC pour souligner le rôle du HFT, lié à l’échange virtuel et automatisé de 27 000 contrats en 14 secondes alors que le nombre réel n’était que de 200.

    Bref, tout semble d’ores et déjà en place pour la prochaine crise. Celle de 2008 sera venue de la titrisation, des CDS et des CDO. La prochaine sera probablement le produit des dark pools et du HFT.

    Paul Jorion, Le capitalisme à l’agonie, Fayard
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    krach, boum, hue! - Page 5 Empty Re: krach, boum, hue!

    Message par bye Lun 15 Aoû - 14:23

    http://www.lepost.fr/article/2011/08/06/2563623_l-agence-de-notation-standard-and-poor-s-a-degrade-la-note-des-etats-unis.html#xtor=EPR-344-[NL_1144]-20110806

    PANIQUE !

    L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la note des Etats-Unis.
    06/08/2011 à 09h42 - mis à jour le 06/08/2011 à 11h44



    Barack Obama. | Montage Le Post (avec MAXPPP)

    L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la note américaine de AAA à AA+. Du jamais vu.

    C'est vendredi que la décision est tombée, note Le Monde. Histoire d'enfoncer le clou, l'agence parle d'une perspective négative. En gros, cela veut dire que le prochain changement de note des Etats-Unis ne sera certainement pas non plus à la hausse.

    Et c'est si grave que ça ?

    On peut se le demander. Après tout, les Etats-Unis ont toujours la deuxième meilleure note. De toutes façons, personne ne peut répondre à cette question tout de suite.

    L'abaissement de cette note, cela veut dire que les Etats-Unis ne font plus office de "meilleur payeur possible" pour les investisseurs. Il est donc (un tout petit peu) moins sûr d'investir de l'argent là-bas.

    Mais pour connaître la réaction du marché, il faudra attendre l'ouverture des bourses lundi pour voir comment les investisseurs réagissent. Les répercussions devraient être brutales, affirme Le Nouvel Observateur.

    Zonebourse.com rappelle que trois autres pays développés ont perdu leur "AAA" avant les Etats-Unis : le Japon, l'Espagne et l'Irlande. A chaque fois, les investisseurs ont revendu leurs obligations à 10 ans (leurs créances de dette envers les Etats en question), mais avec un impact relativement limité, au final.

    Oui, mais on parle ici des Etats-Unis. Les bons du trésor américain (les emprunts réalisés par l'Etat) étaient considéré comme une sorte de base fixe, sûre et stable lors de transactions.

    Mais pourquoi est-elle aussi méchante ?

    Parce que l'agence estime qu'il y a des "risques politiques" chez les Américains qui pourraient empêcher de prendre en main le déficit de l'Etat.

    Encore une fois, c'est une histoire de dette publique et de déficit budgétaire, comme en Europe. Pour faire simple, Barack Obama a eu un mal fou a faire voter un plan de réduction des déficits accompagné d'une augmentation du seuil maximal de la dette, qui allait être dépassé.

    Du coup, l'agence a estimé que le plan mis en place n'était pas suffisant. Bien sûr, le gouvernement américain a contesté cette décision, mais le mal est fait.

    Une erreur de 2.000 milliards

    Les Etats-Unis, prévenus à 14 heures vendredi, ont estimé que la décision de l'agence était une erreur. "Une appréciation entachée d'une erreur de 2.000 milliards de dollars parle d'elle-même", a affirmé un porte-parole du Trésor américain, note 20minutes. Aucune autre précision n'a été donnée par le gouvernement.

    Mais le mal est fait. Enfin, seulement un mal sur trois. Rappelons que Moody's et Fitch, les deux autres grandes agences de notation, ont pour le moment laissé la meilleure note aux Etats-Unis.

    La France a été l'un des premiers pays à soutenir le gouvernement américain par le voix de François Baroin, ministre de l'Economie et des Finances. "La France a une totale confiance dans la solidité de l'économie américaine et ses fondamentaux", a-t-il déclaré.

    Sources : Le Monde, Le Nouvel Observateur, Zonebourse.com

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    Message par bye Lun 15 Aoû - 17:56

    Contre la dictature financière, la révolte nécessaire
    Edwy Plenel | mediapart.fr | 10 août 2011

    mercredi 10 août 2011

    Face à la catastrophe annoncée et confirmée par la folle journée de ce mercredi (lire ici l’article de Martine Orange), nous avons rendez-vous avec l’histoire. Car la crise actuelle ne résulte pas d’une inévitable fatalité économique ou d’une éphémère folie financière. Elle est la conséquence de politiques socialement criminelles, mensongères et amorales, qui, si elles ne sont pas défaites par les peuples, entraîneront nos sociétés dans une spirale de violences. Aussi est-il temps d’imposer des solutions s’attaquant à la racine du mal : réalistes parce que radicales.

    Il y aura bientôt trois ans, le 25 septembre 2008, ces solutions étaient évoquées par un orateur, indigné devant ce que révélaient, avec le scandale des subprimes, les débuts de la crise qui, aujourd’hui, s’approfondit. Ce n’était alors que refrains sur ces spéculateurs impunis, ces banques avides, ces financiers rapaces, ces Etats impuissants, ces idéologues complices, cette misère sociale, ces injustices croissantes, ces escrocs mondains – l’affaire Madoff allait bientôt éclater –, bref, cet argent fou devenu tueur en série lâché sur le monde, détruisant ses richesses humaines et naturelles, premier ennemi du genre humain et de sa terre nourricière.

    C’était en France, à Toulon, et l’orateur tenait à « dire la vérité aux Français », et notamment cette vérité première : « L’idée que les marchés ont toujours raison est une idée folle. » Et il ne cessait de la marteler, en lisant son discours écrit par l’un de ses conseillers. Nos lecteurs nous pardonneront la longueur de la citation, justifiée par la gravité de l’heure tant ces mots bruyants d’hier résonnent aujourd’hui bizarrement, dans le silence feutré des conversations téléphoniques et des communiqués lénifiants qui, trois ans après, tiennent lieu de réactions officielles à une crise historique de nos économies. Informer, c’est aussi, sinon d’abord, se souvenir. Ne pas perdre la mémoire. Se rappeler les engagements pris. Ne jamais croire sur parole et, toujours, mettre en perspective. Voici donc...

    « Au fond, c’est une certaine idée de la mondialisation qui s’achève avec la fin du capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l’économie et avait contribué à la pervertir. L’idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. L’idée que les marchés ont toujours raison est une idée folle. Pendant plusieurs décennies, on a donc créé les conditions dans lesquelles l’industrie se trouvait soumise à la logique de la rentabilité financière à court terme. On a caché les risques toujours plus grands qu’on était obligé de prendre pour obtenir des rendements de plus en plus exorbitants. On a mis en place des systèmes de rémunération qui poussaient les opérateurs à prendre de plus en plus de risques absolument inconsidérés.

    « On a fait semblant de croire qu’en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l’épargne au profit du développement économique et d’analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l’entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d’assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d’amortir le choc. C’était une folie dont le prix se paie aujourd’hui ! »

    Si l’imposture volait, Nicolas Sarkozy serait chef d’escadrille (sur ce clin d’œil aux Tontons flingueurs, lire ci-dessous notre « Boîte noire »). Car ce discours de 2008 est évidemment le sien (pour le retrouver en intégralité, voir l’onglet « Prolonger »). Oui, ce discours où « la moralisation du capitalisme financier » devenait « une priorité », où les « questions qui fâchent » allaient enfin être posées, et d’abord « celle des paradis fiscaux », où « aucune institution financière » ne devait désormais « échapper au contrôle d’une autorité de régulation », où c’en était fini des croyances obscurantistes dans l’invisible et miraculeuse main du marché – « Il arrive que l’autorégulation soit insuffisante. Il arrive que le marché se trompe. Il arrive que la concurrence soit inefficace ou déloyale » –, où même les tristement fameuses agences de notation qui défient les démocraties, leurs Etats et leurs peuples, allaient voir ce qu’elles allaient voir – « Il va falloir contrôler les agences de notation dont j’insiste sur le fait qu’elles ont été défaillantes ».

    Trois ans ont passé, et le mystérieux « On » de l’ancienne diatribe présidentielle a continué sans entraves ses ravages, spéculations, prévarications et destructions. Ce n’était évidemment qu’un discours d’opportunité, le temps de conjurer la peur d’un peuple révolté et de sauver les intérêts de ce monde oligarchique en forme de société anonyme dont Nicolas Sarkozy est le fondé de pouvoir. Des mots de démagogue, privés de signification, cachant une politique, exactement contraire, de sauvetage sans conditions de cette finance dérégulée, depuis repartie de plus belle à l’assaut de nos conquêtes sociales, de nos équilibres économiques, de nos volontés populaires et de nos souverainetés nationales. Words, words, words... comme le dit le Hamlet de Shakespeare, et c’est bien une tragédie. Une farce tragique.

    Ces imposteurs qui nous gouvernent
    « Le monde est au bord du gouffre par la faute d’un système irresponsable », déclarait le 3 octobre 2008, dans la foulée du discours solennel de Toulon, l’invisible premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon. Trois ans après, nous basculons dans ce même gouffre par la faute de ces gouvernants irresponsables. Qui pourrait décemment faire encore confiance à des dirigeants qui n’ont même plus l’excuse d’avoir été pris par surprise ou de s’être trompés par conviction ? Ils savaient ce qu’il en était puisqu’ils le proclamaient eux-mêmes, dans une stratégie de diversion verbale où leurs discours cachaient la réalité de leurs actes, qui les démentaient.

    Mediapart l’a d’emblée rappelé (lire ici l’article de Martine Orange), c’est l’occasion ratée de 2008 qui, aujourd’hui, se paye. Et elle fut ratée en toute conscience par ces pompiers incendiaires qui nous tiennent lieu de gouvernants, venus au secours des banques avec notre argent public sans exiger de contrepartie, sans entrer à leur capital, sans les placer sous contrôle... Ainsi remis sur pied, le système financier est reparti sans rigoureuse régulation et sévères garde-fous, sans réforme du système bancaire, sans taxation des mouvements de capitaux, sans interdiction de spéculer sur les dettes des Etats, sans sanction des paradis fiscaux, sans transparence sur les mouvements spéculatifs, sans rien de tout ce qui était annoncé et promis. Bref, ils nous ont trompés, menti, trahis.

    Soyons équitables. Dans l’instant, nos dirigeants ont peut-être cru à ce qu’ils disaient. Tout simplement parce qu’ils avaient peur, saisis de frayeur à la perspective d’une prise de conscience collective transformée en colère populaire. Puis, sans doute eux-mêmes surpris de ne pas rencontrer en 2008 et 2009 un front plus uni et plus déterminé, aussi bien politique que syndical, d’opposition, de résistance et d’exigence, ils sont revenus à leurs chères habitudes, abandonnant sans bruit l’impensable audace qui les avait saisis le temps d’un discours. L’intérêt, toujours l’intérêt, encore l’intérêt, tel est leur seul mot d’ordre. S’enrichir, accumuler, spéculer. L’argent privé plutôt que le bien commun. L’envers de tout idéal.

    Mais ils avaient été avertis et n’étaient pas près d’oublier leurs craintes. Aussi leur fallait-il se prémunir de nouvelles déconvenues, en forçant l’avantage qu’une opposition trop divisée et trop frileuse leur avait offert. Affaiblir l’Etat social, protéger le capital financier, culpabiliser le monde du travail : le programme a depuis été suivi à la lettre, des privilèges fiscaux accordés aux très fortunés jusqu’aux coupes sombres dans la fonction publique, tandis que l’emploi restait sacrifié, miné par le chômage et la précarité. Sans oublier, bien sûr, cette bataille des retraites dont, en 2010, ils ont soigneusement choisi l’agenda – un calendrier impératif et des solutions non négociables – afin d’obtenir une victoire symbolique sur la grande masse des salariés, ouvriers et employés surtout, toutes celles et tous ceux dont les vies de travail sont la seule richesse.

    Le stupéfiant discours de Toulon envisageait, excusez du peu, de « refonder le capitalisme sur une éthique, celle de l’effort et celle du travail ». Spectaculairement tenue sur Mediapart, la chronique des peu ragoûtantes coulisses du pouvoir n’a cessé de dévoiler ce qu’il en était réellement de ces intentions vertueuses. Affaires Bettencourt, Tapie/Lagarde, Takieddine (nos dossiers complets sont à consulter ici, là et encore là) : pour s’en tenir aux seuls grands feuilletons de l’année écoulée, ce n’est qu’une déclinaison de passe-droits, d’impunités fiscales, de justices sur mesure, de cadeaux financiers, d’arrangements entre amis, de commissions occultes et de financements parallèles. Avec en prime, notamment dans l’exceptionnelle moisson Takieddine, des paradis fiscaux toujours recommandables, des ventes d’armes toujours corruptibles et des dictatures toujours fréquentables.

    Ici, comme dans les vieux romans bourgeois, les cuisines disent la vérité des salons. Nos supposés honnêtes dirigeants y font la soudaine fortune d’intermédiaires obscurs (Ziad Takieddine), promus diplomates occasionnels parce que généreux argentiers, ou d’entrepreneurs déchus (Bernard Tapie), passés par la case prison avant d’être gratifiés d’un juteux préjudice moral auquel ne saurait prétendre le plus innocent des détenus. Dans leur cruelle vérité, les enregistrements de l’affaire Bettencourt avaient brutalement mis à nu ce monde d’imposture dont l’argent est le seul moteur et la seule valeur. Un monde double, scindé entre son apparence jouée et sa réalité vraie. Un monde factice qui a cette particularité d’être l’envers de ce qu’il prétend. Et ce n’est certes pas ce monde-là qui nous sortira du gouffre où il nous a entraînés.

    Le coup d’Etat des intégristes de la finance
    En 2008, l’orateur de Toulon faisait l’éloge de la volonté politique et de son instrument privilégié, l’Etat. Oui, martelait-il, l’Etat ne saurait être passif face aux marchés et aux financiers. « Il me semble que la question de la légitimité des pouvoirs publics à intervenir dans le fonctionnement du système financier ne se pose plus ! », osait-il, ajoutant : « Il faut bien que l’Etat intervienne, qu’il impose des règles, qu’il investisse, qu’il prenne des participations... » Trois ans ont passé, et nous avons sous les yeux le spectacle d’une abdication politique face aux intégristes de la finance.

    L’actuel emballement de la crise est politique avant d’être économique : son récent déclencheur est le putsch d’une agence de notation contre le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique. Et ce coup d’Etat financier n’est que le prolongement des spéculations menées en Europe depuis des mois, de la Grèce au Portugal, en passant par l’Espagne et la France, contre des pays, contre leurs finances, contre leurs richesses et, donc, contre leurs peuples. Quel est donc ce monde où l’appréciation fantaisiste de mystérieux sorciers de la finance, incontrôlés et incontrôlables, qui plus est souvent financièrement intéressés à l’effet spéculatif de leurs recommandations, est jugée légitime pour sanctionner la politique d’un pouvoir élu ?

    Les « clowns » de Standard & Poor’s, pour reprendre le qualificatif sans appel de l’économiste américain Paul Krugman, ne font pas de l’économie, mais de la politique, comme Mediapart l’a précisément raconté (lire ici l’article de Mathieu Magnaudeix). Et pas n’importe quelle politique : celle du pire, aussi bien d’un point de vue démocratique que social. Ils l’ont reconnu sans embarras, et cet aveu n’a suscité aucune sursaut chez les opérateurs boursiers, preuve s’il en était besoin que la bataille en cours ne relève pas de la technique financière mais d’un affrontement idéologique.

    Pris la main dans le sac par l’administration Obama pour une erreur de calcul portant sur pas moins de 2000 milliards de dollars, les illuminés de Standard & Poor’s n’ont rien changé à leur appréciation dépréciative, se contentant de modifier leurs additions et d’assumer le caractère partisan de leur jugement en évoquant des « risques politiques » qui « pèsent plus lourd que la partie budgétaire de l’équation ». Comme l’a encore souligné le nobélisé Paul Krugman, « ces gens ne sont certainement pas en position d’émettre un jugement », et néanmoins ne s’en privent pas. Ce sont les mêmes en effet qui, en 2008, accordaient les meilleures notes de confiance et de crédibilité à la banque Lehman Brothers jusqu’à sa faillite dans la tourmente des subprimes.

    Cette spéculation sur la pauvreté, qui a ruiné des millions d’Américains, ne les gênait aucunement. De même qu’au temps du capitalisme sauvage, assumé comme tel, il y avait des agences de gros bras pour briser les piquets de grève, Standard & Poor’s n’est qu’une agence de mercenaires de la guerre sociale menée par les spéculateurs contre les travailleurs. A peine avait-elle dévalué la note des Etats-Unis, qu’elle s’empressait de dégrader les organismes américains de refinancement des prêts immobiliers nationalisés durant la crise, c’est-à-dire les instruments créés par la puissance publique pour en réparer les dégâts humains. De même soutient-elle aujourd’hui le triple A français comme la corde le pendu : à la condition explicite que l’offensive antisociale du gouvernement se poursuive.

    En juin dernier, elle faisait savoir que « si les autorités françaises ne poursuivent pas la réforme des retraites, ne continuent pas de modifier la Sécurité sociale et ne consolident pas le budget face au risque d’accroissement des dépenses liées aux retraites et à la santé, alors il est incertain que l’Agence maintienne la note AAA » (lire un rappel ici). Et, lundi 8 août, son président du comité de notation des Etats vantait non seulement la réforme des retraites française mais le retrait de la politique de relance budgétaire (lire là), ajoutant sans fioritures : « Le gouvernement est resté droit dans ses bottes. Il a connu beaucoup de contestation de la rue, mais il n’a pas cédé à cette pression, ce qui souligne la crédibilité de l’exécutif pour prendre des mesures difficiles. »

    Nos démocraties sont aujourd’hui défiées par les mêmes idéologues supposément économistes qui, disciples de Milton Friedman (son histoire est ici sur Wikipédia), ont accompagné les dictatures latino-américaines dans les années 1970 et 1980 sans aucun état d’âme. Convaincus d’avoir raison contre les peuples, auxquels il faudrait d’abord savoir dire non et, surtout, ne pas avoir à rendre de comptes, ils s’accommodent volontiers de pouvoirs autoritaires, où l’exception devient la règle et la répression l’ordinaire.

    Conseiller de Barack Obama et ancien journaliste, David Axelrod voit juste en lançant à propos de S&P : « C’est une dégradation Tea Party. » L’agence de notation n’est ici que le bras financier, comme l’on dirait le bras armé, de la droite extrême américaine, guerrière, impérialiste et raciste, xénophobe et homophobe. Là-bas comme ici, d’une élection présidentielle à l’autre en 2012, ce n’est donc pas une crise financière qu’il nous faut affronter, mais une bataille politique qui appelle un sursaut vital. On ne compose pas avec un adversaire déloyal, aveuglément idéologique et profondément amoral, comme l’a trop longtemps cru le président Obama (lire ici l’article de Thomas Cantaloube). Non, on l’affronte, pied à pied, par la construction d’un rapport de force et d’une alternative déterminée.

    Aujourd’hui, être réaliste, c’est être radical
    Rencontre de la troisième crise du capitalisme, après celles de 1857 et de 1929, et de la troisième révolution industrielle, après celles de la machine à vapeur et de l’électricité (lire ici un rappel synthétique), notre époque de bouleversement inattendus et d’événements imprévisibles ne cesse de mettre à l’épreuve nos volontés et nos lucidités. Mais, parallèlement aux révolutions arabes qui inaugurent un incertain réveil des peuples, elle vit cette année son moment de vérité.

    La crise dans laquelle nous sommes plongés est le prix à payer de la contre-révolution néolibérale qui, depuis trente ans, sur notre continent notamment, déboussole les peuples, défait les solidarités et accroît les inégalités. De deux choses l’une, soit nous réussissons à la renverser et à inventer un nouveau cours, européen et national, où les exigences démocratiques et sociales reprennent le dessus ; soit, dans sa fuite en avant provoquée par sa propre faillite, cette contre-révolution économique appellera une contre-révolution politique, génératrice de violences et de haines, de libertés perdues et de solidarités brisées.

    Car comment peuvent-ils s’en sortir, sinon en faisant taire les peuples ? A la différence des révolutions, improbables par essence, les catastrophes n’arrivent jamais par surprise, mais toujours par habitude – autrement dit, par renoncements successifs et capitulations cumulées. Loin d’être une exception, la morgue de Standard & Poor’s témoigne d’un état d’esprit banal dans ce monde où les politiques ont abdiqué devant les financiers. Ainsi, dans cette Europe qui marche sur la tête, la finance en haut et la politique en bas, la Banque centrale européenne peut-elle imposer ses diktats aux Etats alors même que ses dirigeants n’ont aucun compte à rendre aux peuples.

    Dans la folie du week-end dernier où l’on trouvait normal que nos gouvernants « donnent des gages à la BCE » (lire par exemple ici), il a été trop peu remarqué que ladite banque centrale avait posé ses conditions draconiennes à l’Italie dans une lettre « secrète », révélée par le Corriere della Sera (lire ici l’article du quotidien). Dans ce quasi « programme de gouvernement », selon nos confrères italiens, l’actuel gouverneur, le Français Jean-Claude Trichet, et son successeur, l’Italien Mario Draghi, appellent le gouvernement Berlusconi, dont la corruption avérée ne les inquiètent pas outre mesure, à accentuer la libéralisation de l’économie.

    Outre l’exigence de « moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée », donc d’une dérégulation du marché du travail, cette missive en forme d’oukase recommande la privatisation des sociétés municipales qui, dans la péninsule, gèrent souvent les transports publics, la collecte des déchets ou la distribution d’électricité et de gaz. On comprend que ses auteurs aient voulu taire cette lettre : car, en juin dernier, les Italiens se sont prononcés par référendum, à une immense majorité, contre la privatisation de la distribution de l’eau, tout comme ils ont approuvé le refus d’autoriser l’Etat à construire de nouvelles centrales nucléaires ainsi que celui de faire obstacle au déferrement du président du conseil devant la justice (les résultats des référendums sont consultables ici).

    Ce simple épisode de la lettre cachée, et heureusement révélée par la presse, illustre ce b.a.-ba démocratique qu’il nous faut, plus que jamais, défendre contre les fourriers de la dictature des marchés : que le sort des peuples dépend d’abord d’eux-mêmes et exige qu’on leur demande leur avis, ce qui suppose qu’ils soient librement informés grâce au recul des barrières d’opacité et de secret dressées contre l’exigence citoyenne de transparence. Quant aux médecins moliéresques qui prétendent parler en notre nom, imposant leurs remèdes de Diafoirus à des maladies imaginaires, ils doivent être urgemment congédiés tant ils sont les premiers fauteurs de crise. Ne sont-ce pas les agences de notation qui furent « les agents clés de l’effondrement financier », comme le soulignait en janvier dernier la commission gouvernementale américaine d’enquête sur la crise ?

    Ne sont-ce pas les plans de sauvetage de la finance et la récession, provoquée par cette crise bancaire et financière commencée en 2008, qui sont à l’origine de l’explosion récente de la dette publique en Europe et dans le monde ? « Le déficit public moyen dans la zone euro n’était que de 0,6% du PIB en 2007, mais la crise l’a fait passer à 7% en 2010 », rappelait le Manifeste des économistes atterrés, ajoutant surtout que la montée de la dette publique en France et dans de nombreux pays européens « provient largement non pas d’une tendance à la hausse des dépenses publiques mais de l’effritement des recettes publiques », du fait notamment « de la contre-révolution fiscale menée par la plupart des gouvernements depuis vingt-cinq ans » – un coût minimum de 100 milliards d’euros pour la France (lire ici l’article de Laurent Mauduit).

    Il faudrait citer toutes les fausses évidences que démonte ce Manifeste, soutenu par Mediapart depuis son lancement fin 2010 (retrouver ici notre article du 10 octobre 2010). Il y en a dix, accompagnées de vingt-deux propositions de mesures « pour sortir de l’impasse » parmi lesquelles celle-ci, prophétique : « Les agences de notation financière ne doivent pas être autorisées à peser arbitrairement sur les taux d’intérêt des marchés obligataires en dégradant la note d’un Etat. » Ou celle-là, efficace : « Affranchir les Etats de la menace des marchés financiers en garantissant le rachat des titres publics par la BCE ». La lecture de ce texte aussi clair que concret, dont les propositions sont d’une évidente portée pratique, est revigorante car elle montre que, loin des résignations, il y a des solutions. Mais elles supposent des remises en cause radicales.

    Ce Manifeste est né de ce constat atterré, aujourd’hui vérifié par l’expérience, que « la crise économique et financière qui a ébranlé le monde en 2007 et 2008 ne semble pas avoir affaibli la domination des schémas de pensée qui orientent les politiques économiques depuis trente ans » et que « le pouvoir de la finance n’est nullement remis en cause dans ses fondements ». La voie qu’il trace est celle d’une radicalité de bon sens : non pas celle qui se paye de mots ou d’illusions, mais celle qui, fidèle à l’étymologie du mot « radical », s’attaque à la racine du mal. Dans cette acception, être radical, c’est être réaliste : face aux bilans désastreux et aux catastrophes annoncées de politiques construites sur les fausses hypothèses d’une efficience des marchés financiers et d’un poids excessif des Etats, il faut une autre politique, aux présupposés et aux conclusions radicalement différents.

    Rien n’est écrit, tout dépend des peuples
    Sans doute faut-il se pincer pour y croire mais il est vrai qu’en 2008, à Toulon, Nicolas Sarkozy jurait nous devoir « la vérité : dans la situation où se trouve l’économie, je ne conduirai pas une politique d’austérité parce que l’austérité aggraverait la récession ». Trois ans après, Alain Minc, symbole de ce petit monde de conseilleurs et d’entremetteurs qui résume une politique réduite à l’agiotage, confie au Monde la vérité vraie de cette politique : « Nicolas Sarkozy est devenu Raymond Barre. Il ne peut plus changer de ligne, préserver la note AAA de la France coûte que coûte. Elle est devenue notre trésor collectif. »

    Que Raymond Barre, premier ministre tenant d’une politique d’austérité à la fin du septennat de Valéry Giscard d’Estaing, ait quelque responsabilité dans son échec électoral à la présidentielle de 1981 ne doit pas nous rassurer pour 2012. Concierge utile de cette oligarchie, dont il fait circuler les messages et dit tout haut les basses pensées, Alain Minc est un pronostiqueur catastrophique, au risque parfois du ridicule – en 2008, la crise était selon lui « grotesquement psychologique » (à revoir ici) et, en prime, Mediapart une entreprise vouée à l’échec (à revoir là). L’essentiel est ailleurs, dans ce message idéologique : l’austérité comme seul horizon et les marchés comme seuls maîtres.

    Nous savons donc ce qui nous attend, et cela se joue maintenant.Tout en étant concocté dans une opacité totale qui est, en elle-même, un déni de démocratie, l’agenda du pouvoir est transparent : jouer de la crise comme d’un levier pour rendre encore plus définitive la défaite du monde du travail. Terme religieux, où le fétichisme de la croyance détrône la politique comme volonté, « la règle d’or » sur le pourcentage de déficit, tendue comme un piège grossier à l’opposition de gauche, n’a d’autre but, outre de possibles cacophonies socialistes, que cette pédagogie de la fatalité et de la résignation. L’offensive est en route, et ce ne sont pas des communiqués, interviews, déclarations et petites phrases qui l’arrêteront. Mais une mobilisation, évidemment. Un rapport de force. Une lutte.

    Le pouvoir le sait qui prend les devants, continuant, voire accélérant, son travail de division du corps social où la chasse aux boucs émissaires est chargée de faire diversion en semant son poison. Lundi 8 août, quand le yo-yo des Bourses donnait le tournis après le putsch américain de S&P, le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, s’empressait d’annoncer un « résultat historique » d’expulsions d’étrangers en 2011 et celui du travail, Xavier Bertrand, promettait d’ici la fin de l’année, et sur une idée de la toujours extrême Droite populaire, « un fichier unique des allocataires sociaux » afin de renforcer « la lutte contre les fraudes sociales ».

    Les immigrés et les pauvres, sans oublier les jeunes : l’un des initiateurs du Manifeste des économises atterrés, Philippe Askenazy, a minutieusement démontré comment ces politiques qui stigmatisent des catégories entières de la population (dont, il le rappelle aussi, les femmes) « ont engendré bon nombre des obstacles auxquels font face l’économie et la société françaises » (voir ici notre compte rendu de son dernier livre, Les Décennies aveugles). Mais peu importe pour les imposteurs qui nous gouvernent : leur souci n’est pas l’intérêt général mais leur survie particulière. Leur force de dominants ne repose que sur la faiblesse des dominés, cette division qu’ils s’emploient à diffuser et à installer, au nom de l’origine, de l’âge, du statut, de la culture ou de la croyance.

    Seul un front commun, rassembleur et fraternel, saura enrayer cette machine infernale : une union populaire de toutes celles et tous ceux qui ont pris conscience des enjeux véritables et des urgences essentielles. Avec certes des nuances, toutes les oppositions de gauche revendiquent cette lucidité mais elles restent éparpillées, divisées par leurs différences ou paralysées par leurs ambitions. A nous tous de leur dire, partis, syndicats, mouvements et associations, que ce n’est plus l’heure de jouer petit bras, en soupesant les urnes de demain, en évaluant les chances d’après-demain ou en ruminant les divergences d’hier. Nous n’avons cessé de le répéter à Mediapart, et l’époque appelle une clameur plus ample : jamais un combat n’a été gagné sans avoir été mené, sans avoir su s’opposer, sans avoir réussi à se rassembler, sans s’être donné collectivement le courage de l’engager.

    Quant à l’échéance de 2012, celles et ceux qui s’y consacrent devraient savoir qu’une élection n’est jamais un placement spéculatif, mais qu’elle relève d’un travail de tous les jours. Aussi, quand la tragédie s’annonce, le sort des peuples ne saurait être suspendu à un calendrier électoral. Il se joue ici et maintenant. Et, de ce rendez-vous, dépend aussi l’issue électorale. C’est pourquoi nous avons besoin d’une révolte citoyenne, aussi pacifique que majoritaire, qui s’emploie à remettre notre monde sur ses bases. A briser ce cercle infernal où l’argent, devenu la mesure de toute chose, finit par détruire toute valeur.

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    krach, boum, hue! - Page 5 Empty Re: krach, boum, hue!

    Message par bye Dim 21 Aoû - 11:57

    Le commencement de la fin
    Frédéric Lordon | mondediplo.net | jeudi 11 août 2011

    vendredi 12 août 2011

    •Quand les agences font de la politique
    •Les Etats-Unis à leur tour dans la lessiveuse
    •Le chaos cognitif de la finance
    •Le néolibéralisme, régime du surendettement généralisé
    •Fin de partie en Europe
    •L’illusion du « miracle fédéraliste »
    •Par où la sortie ? Création monétaire et révolution institutionnelle !

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    Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côté japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d’irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d’incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis. Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu’elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s’annonçaient désastreuses.

    Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu’elles ne l’ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l’un puis l’autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. A ceci près que la puissance publique qui était encore disponible pour ramasser les morceaux du premier accident sera par construction aux abonnés absents si le second vient à survenir – ce qu’il est en train de faire. Et l’on admirera au passage cet élégant jeu de chassés-croisés privé/public (le sinistre des banques sinistre les Etats qui menacent de (re)sinistrer les banques) et Etats-Unis/Europe (les subprime, par récession interposée, ruinent les Etats européens qui, par la crise des dettes publiques, ruineront en retour le système bancaire étasunien (juste après l’européen), soit métaphoriquement : Lehman-Grèce-Goldman – ou le charme absolu de la mondialisation et de ses interdépendances qui rapprochent les peuples (dans le même bac à mouscaille).

    Quand les agences font de la politique
    Il n’est même pas certain que la dégradation de la note étasunienne ait suffi à produire le dessillement complet, mais quitte à ce que cette « fin » prenne encore quelque temps, on dira peut-être plus tard qu’elle aura trouvé ici son commencement symbolique. Standard & Poor’s pourrait donc bien avoir eu raison, mais pas du tout pour les raisons qu’elle imagine – probablement même exactement opposées à celles qu’elle allègue, non d’ailleurs sans difficulté pour les rendre présentables. A l’image de sa mise sous surveillance négative d’avril 2011, alors suivie en bon ordre par ses consœurs Moody’s et Fitch, il y a beau temps que les agences, en matière de notation souveraine, ne font plus d’analyse financière, mais bien de la politique. Tout au long du printemps, il s’agissait de mettre les pouvoirs publics étasuniens sous pression pour forcer la passation d’un compromis budgétaire (coextensif au relèvement du plafond de la dette). Pour avoir été finalement obtenu, mais in extremis et dans les pires conditions possibles, le résultat du Budget Control Act signé le 2 août n’a pas l’heur de plaire à Standard. Certes, l’agence s’emmêle un peu les crayons et, dans une première version de sa note, majore la dette à dix ans de 2 trillions de dollars puis, constatant son erreur, la déclare en fait négligeable et procède dans une deuxième version à un renversement souverainement ad hoc de son argumentaire pour expliquer que le problème n’est pas tant dans les chiffres que dans la situation politique étasunienne… C’était en fait déjà la raison avancée dans la note de mise sous surveillance négative d’avril dont le fond tient génériquement que le dissensus démocratique est un problème – et en effet : on ne sait pas à l’avance ce qui va en sortir ! A la vérité, ça n’est pas tant qu’on ne sache pas qui inquiète la finance que la possibilité qu’il sorte autre chose que ce qu’elle désire – un programme fermement anti-finance de marchés s’annoncerait-il comme issue certaine du débat démocratique, il y a tout lieu de croire que la finance n’aimerait pas cette certitude-là.

    Les Etats-Unis à leur tour dans la lessiveuse
    Et pourtant, aux boulettes à deux trillions près, Standard pourrait bien avoir raison – mais pas du tout comme elle croit. Signalons rapidement que sa place dans la structure générale de la finance libéralisée, au point focal de la production de l’opinion collective, la dote des moyens d’avoir plus probablement raison que le commun des agents, en fait même de se donner raison, puisque les effets qui suivent d’une telle dégradation à grand fracas sont tout à fait susceptibles, indépendamment du bien-fondé de la dégradation en question, d’entraîner une série de réactions parmi lesquelles les séquences : 1) dégradation → tension brutale sur les taux → renchérissement du coût de la dette → détérioration de la situation budgétaire et emballement de la dette → tension supplémentaire sur les taux, etc. ; et 2) dégradation → austérité forcée → récession → détérioration de la situation budgétaire et emballement de la dette → austérité renforcée, etc. – I told you so ! triomphe alors l’agence.

    La Grèce, l’Irlande, le Portugal ont connu tour à tour ces enchaînements fatals par lesquels l’opinion financière transforme des situations parfaitement gérables en inextricables crises. Voilà maintenant que les Etats-Unis sont invités à prendre leur place dans la lessiveuse. Bien sûr, toutes choses égales par ailleurs, les taux étasuniens résisteront mieux et plus longtemps que les autres, car, par sa profondeur, ses volumes de transactions et sa liquidité, le marché des Treasuries reste le biotope de la finance mondiale – qui est sans doute très capable de détruire son propre habitat, mais seulement après avoir rompu avec d’anciennes habitudes et que se soient dissipés les effets d’hystérésis de la croyance dollar. Par une incohérence typique de la finance, la chute présente des marchés d’actions étasuniens, entraînée par le remous sur la dette publique, a encore pour effet… un mouvement de report vers les bons du Trésor US, l’actif toujours réputé « sans risque » alors même que la dégradation signifie explicitement qu’il ne l’est pas !

    Si, toutes choses égales par ailleurs, la première séquence vicieuse (par les taux) s’activera plus tardivement que pour n’importe quel autre pays, la seconde (par l’austérité) est d’ores et déjà enclenchée. Car l’avis de Standard a pour effet de constituer la situation de la dette publique étasunienne comme problème, c’est-à-dire comme objet de préoccupation, désormais inscrit dans les têtes de la finance – dont on ne sort pas facilement –, matière à commentaire kilométrique et à surveillance permanente, par conséquent : entrée dans un régime tout autre que celui de benign neglect où la politique économique étasunienne a jusqu’ici trouvé ses marges de manœuvre. C’est précisément ce régime de focalisation de l’attention financière qui, dans la situation présente de récession, jette les politiques économiques dans de parfaites impasses en exigeant d’elles d’impossibles réductions de ratio de dette, et ceci par le simple fonctionnement mécanique de la logique démente voulant qu’une fois qu’un « problème » a été déclaré, fût-il imaginaire, alors il lui faut impérativement une solution – mais, elle, réelle. Ces réductions sont impossibles à obtenir en effet car l’environnement de récession et (surtout) de politiques d’austérité généralisées rend toute tentative d’ajustement budgétaire autodestructrice, comme l’ont déjà expérimenté les Grecs et comme le feront à leur tour tous les pays européens… Il y avait matière à s’étonner l’an dernier que les Anglo-saxons (Etats-Unis, Royaume-Uni) fussent passés si facilement sous les écrans radars. Voici les Etats-Unis rattrapés, et le Royaume-Uni ne perd rien pour attendre, son tour viendra très vite.

    Le chaos cognitif de la finance
    Avec le concours des décideurs publics, incapables de penser autrement, la finance se trouve alors plongée dans une situation de parfait chaos cognitif en exigeant des politiques d’ajustement draconiennes, dont elle observe rapidement les effets désastreux (il n’aura pas fallu un an pour que le contresens soit avéré à propos du cas grec), à quoi elle réagit en exigeant d’approfondir cela-même qu’elle voit échouer ! Aussi les différents locuteurs autorisés de la finance demandent-ils tout et son contraire : ils veulent la rigueur sans faille mais exigent le redémarrage de la croissance. Le dernier rapport du FMI consacré à l’économie britannique [1] est de ce point de vue éloquent qui s’alarme de ce que la croissance en plein effondrement rend très improbable d’atteindre les objectifs affichés, qui va même jusqu’à établir un lien possible entre cette improbabilité et la restriction forcenée que le pays s’impose (comme les autres)… pour finir par lui recommander de surtout bien se tenir à sa présente ligne de conduite et de n’en pas dévier ! Ce genre d’aberration cognitive va devenir monnaie courante et l’on verra de plus en plus l’opinion financière – agences, FMI, presse économique – osciller entre ces demandes contradictoires sans être capable d’en tirer la moindre synthèse.

    Car si la contradiction patente entre politiques d’austérité et relance de la croissance (qui en fait peut seule stabiliser les ratios Dette/PIB) est en effet intordable instantanément, elle pourrait cependant être résolue intertemporellement, mais à la condition bien sûr d’être capable de projection dans un horizon de moyen terme – c’est-à-dire de patience. La stimulation coordonnée relancerait les économies, moyennant d’abord une dégradation consentie des déficits et des dettes, mais temporaire seulement dès lors que les recettes fiscales reviendraient et stabiliseraient (par le dénominateur) le ratio Dette/PIB. Cette dynamique réenclenchée, il y aurait alors matière à réduire progressivement le dispositif de relance. C’est bien cette trajectoire que l’administration Obama avait l’intention d’emprunter… jusqu’à ce que les Républicains s’emploient à faire tout ce qu’il fallait de bruit pour faire prendre consistance à un « problème de la dette » s’imposant dès lors à l’agenda du débat public et à la préoccupation des marchés.

    Gageons que même sans les Républicains, la finance toute seule aurait fini par se saisir du « dossier » car voilà bien sa caractéristique principale : quoiqu’elle soit souvent complaisamment présentée comme l’art de la projection temporelle par excellence, la finance de marché est la plupart du temps incapable de moyen terme. Aussi imaginer pouvoir conduire un ajustement macroéconomique sous sa surveillance, sans tout lui accorder ou sans le secours de circonstances externes favorables, est-il un rêve de singe.

    L’entrée des Etats-Unis, et bientôt du Royaume-Uni, dans le club en expansion rapide des pays « à problème » a alors pour effet, en détruisant l’incarnation de « l’actif sans risque », de signifier symboliquement qu’il n’y aura bientôt plus nulle part de refuge offert au flight to quality, c’est-à-dire plus d’extériorité – nowhere to hide, comme disent les Américains –, et ceci même s’il faut sans doute attendre encore quelque temps pour que l’impasse de politique économique dans laquelle la dégradation vient de jeter les Etats-Unis commence à produire ses effets, c’est-à-dire à détériorer le ratio de dette publique et à « prouver » que, oui, il y avait bien, il y a bien, un problème !

    Le néolibéralisme,
    régime du surendettement généralisé
    Maintenant que sont bruyamment signifiées, à propos du cas a priori le plus favorable, l’impossibilité de le régler dans un horizon de moyen terme et l’injonction sans appel d’aller se jeter dans l’impasse de l’austérité, la certitude de la catastrophe finale commence à se profiler. C’est sous cette perspective qu’il est plus judicieux de reformuler le problème général de la dette – mais évidemment en de tout autres termes : la mondialisation néolibérale va périr par la dette parce que, à l’encontre de l’idée reçue qui le présente comme la raison économique même, le néolibéralisme est fondamentalement le régime économique du surendettement généralisé. Dette des ménages, dette des institutions financières, dettes des Etats : la dette globale a monstrueusement explosé en vingt ans de mondialisation dans la plupart des pays : de 220 à 500 points de PIB pour le Royaume-Uni entre 1990 et 2010, de 130 à 370 points de PIB pour l’Espagne, de 200 à 350 points de PIB pour la France, de 200 à 280 points de PIB pour les Etats-Unis [2]…

    La dette des ménages explose parce que seul le crédit leur permet de rester à flot pour leur consommation courante quand leur revenu est sous compression constante, du fait de la concurrence par les coûts du libre-échange et de la pression actionnariale à la rentabilité financière. La dette des institutions financière explose pour mobiliser l’effet levier et propulser les ROE (Return on Equity, rendement des capitaux propres). La dette des Etats explose sous l’effet du choc récessionniste occasionné par la crise financière, expression parfaite des désordres mêmes du néolibéralisme [3], mais surtout, en moyenne période, sous l’effet de la contre-révolution fiscale, un autre de ses produits typiques [4], qui réduit la contribution du capital et des plus fortunés. Vient forcément un moment où cette divergence proportionnelle n’est plus soutenable et où il n’y a plus d’autre solution que des annulations massives – nous en sommes là.

    Il y aura alors une période plus ou moins longue de décomposition chaotique avant que la finance, et les gouvernements, ne se rendent à cette solution. La dégradation des Etats-Unis en est l’un des éléments, qui signifie à terme la perte de l’ancrage-référence de tous les portefeuilles d’actifs. Incidemment, le simple fait que des titres de dette (quels qu’ils soient) aient pu être tenus pour « l’actif sans risque » en dit long sur la voracité de la finance et le déplacement de normes qui s’en est suivi. Car normalement, l’actif sans risque ne peut offrir autre chose qu’un rendement… nul. Fut un temps – antérieur à la déréglementation financière – où seul le cash pouvait être authentiquement considéré comme « actif sans risque » – et encore, compte non tenu des pertes de valeur réelle éventuellement impliquées par une détérioration inflationniste de la monnaie. Mais être protégé du risque sans rien gagner, c’était bien trop peu pour la finance et ses nouveaux appétits. Du rendement, mais à coup absolument sûr, voilà le désir qu’elle a formé et dont elle a investi certains titres particuliers. C’était méconnaître la possibilité toujours ouverte de conjonctures financières dans lesquelles la clé de voûte du système général de la liquidité peut être emportée à son tour, sans qu’un remplaçant indiscutable et capable de tenir le même rôle, à la même échelle, ait émergé pour prendre la suite. Tous les modèles de mesure du risque et de contrôle de la solvabilité bancaire supposent cette référence de l’actif sans risque, mais que se passe-t-il quand celui-ci fait défaut ? Vers quoi d’autre se tourner ?

    Quoiqu’il grimpe à des sommets, l’or n’est en aucun cas un actif de portefeuille au sens plein du terme : il n’est pas dématérialisé (ça n’est pas le tout d’acheter de l’or, il faut bien le stocker quelque part !), son marché n’est pas liquide car les transactions s’accommodent moins facilement des lingots que des écritures électroniques, et en fin de compte l’or n’est qu’une rémanence de fétichisme métallique, la ruée dont il est l’objet devant être surtout tenue pour un indicateur de l’extrême désarroi des investisseurs.

    Les autres titres souverains ayant conservé leur triple-A ? Mais aucun n’offre un marché d’une surface comparable à celui des Treasuries. Et surtout : caparaçonnée d’une impeccable logique, la finance est en train de raisonner que si les Etats-Unis, qui étaient la meilleure signature du monde, ont été dégradés, alors les autres, qui étaient moins bons, doivent nécessairement être révisés à leur tour… La grande revue de détail de tous les triple-A (enfin, ceux qui restent) s’annonce donc et il ne devra pas manquer un bouton de guêtre. Mais, à ce compte-là, le défilé promet d’être maigrelet. Le candidat le plus sérieux à la dégradation est évidemment la France. Depuis le lendemain (boursier) de la dégradation, la scie du commentaire financier s’acharne sur le spread des bons du Trésor contre le Bund allemand, et chaque point de base supplémentaire écartant le premier du second est salué avec des frissons d’horreur et de jubilation mêlées – oui, la France n’est pas très populaire auprès de la finance anglo-saxonne. Or le drame dans cette affaire c’est que lorsqu’on est dans le collimateur de la « préoccupation » de la finance, on n’en sort plus : avoir été constitué par elle en « problème », c’est être voué par elle à avoir des problèmes…

    Fin de partie en Europe
    Dans le cas de la France, il faut bien reconnaître que cette construction n’est pas complètement dénuée de fondement. Car pour tous les remous survenus à la suite de la dégradation de la note étasunienne, il s’agirait de ne pas perdre de vue que, dans le paysage de la finance en implosion, la cause majeure demeure l’imbroglio européen. Dès l’origine, on pouvait identifier la malfaçon constitutive de l’EFSF (European Financial Stability Facility, le fonds de secours européen), qui consiste à fabriquer des surendettés futurs pour sauver les surendettés présents, quitte à croire aux propriétés magiques du bootstrapping à l’image du baron de Münchausen imaginant se sortir de la vase en tirant sur ses propres cheveux. Le vice congénital pouvait passer inaperçu tant qu’il s’agissait de secourir un petit nombre de « petits » pays et que la dilution de la contribution sur l’ensemble des participants à l’ESFS demeurait tolérable.

    Mais d’abord, le nombre des petits pays a crû, certains comme la Grèce réclamant même un deuxième service, de sorte que le cumul des sommes à mobiliser a commencé à grossir. Et voilà surtout que s’annoncent deux sérieux candidats au bureau des pleurs : l’Espagne et l’Italie. Il est à craindre que le coup soit fatal pour l’EFSF qui enregistrera le choc des deux côtés de son bilan.

    D’abord du côté de ses emplois, car le volume des opérations change d’un coup singulièrement de format. L’Espagne affiche un encours de dette souveraine de 638 milliards d’euros, et l’Italie de 1 840 milliards d’euros (données Eurostat, fin 2010), à comparer aux 328 milliards de la Grèce, 148 milliards de l’Irlande et 160 milliards du Portugal… et venant s’y ajouter ! Sachant que les plans « Grèce (1 et 2) », « Portugal » et « Irlande », représentent un engagement total de l’EFSF de 236 milliards d’euros [5], l’extrapolation à l’Espagne et à l’Italie du coefficient Concours EFSF / Dette publique calculé pour les trois précédents [6] aboutit à l’estimation (tout à fait grossière) d’un total d’engagement de l’EFSF de 1 150 milliards d’euros… The Economist, qui propose un autre calcul sur la base d’une hypothèse où l’EFSF aurait à couvrir les deux tiers des dettes maturant à l’échéance de 2015, arrive à une estimation d’environ 800 milliards d’euros [7] – toutes estimations à comparer à la capacité actuelle de l’EFSF de 250 milliards d’euros et à sa capacité rehaussée de 440 milliards d’euros (laquelle ne sera active que lorsqu’aura été satisfaite la condition de validation par tous les Etats-membres des décisions du sommet européen du 21 juillet 2011…).

    La situation de l’EFSF n’est pas moins grave du côté de ses ressources. Car, par un délicieux effet de vases communicants, les entrants dans la colonne « à sauver » sont ipso facto des sortants de la colonne « sauveteurs » (garants). Le poids des garanties est alors à répartir entre ceux qui restent, et la clause initialement prévue par l’accord-cadre instituant l’EFSF selon laquelle toute sortie d’un contributeur se solderait par une réduction à due concurrence de l’enveloppe globale du fonds ne tient pas une seule seconde : il n’est question que de son insuffisance et de l’augmenter comme on peut. L’Espagne et l’Italie supposées passées du mauvais côté du guichet, ce sont évidemment l’Allemagne et la France qui apparaîtront pour les garants-en-chef [8], mais alors au prix de quelques inquiétudes quant aux dangereux cumuls d’engagements variés (liabilities) auxquels elles sont en train de se soumettre. Alors oui, la France doit déjà lutter pour conserver son triple-A envers et contre la progression de sa propre dette publique interne, mais que sera-ce quand, les défauts européens se succédant, les garanties seront appelées ?...

    Or l’effet « collimateur-et-problème » n’est pas près de s’arrêter. Il l’est même d’autant moins que la gestion européenne de la crise depuis mars 2010 fait un parcours à peu près sans faute… de toutes les erreurs possibles à commettre. Juridisme (qui rend difficiles les décisions rapides – à l’image de la montée en puissance de l’EFSF qui devra attendre la rentrée), fractionnement décisionnel du fait du contexte institutionnel et intergouvernemental, et surtout divergences stratégiques profondes, d’où résultent conflits intestins, atermoiements et mauvais gré dans l’exécution. Ainsi l’ajustement des capacités de l’EFSF est-il l’objet d’une épuisante guerre de tranchées pour fléchir l’Allemagne. Mais le pire vient sans doute de la position de la BCE. On lui devait déjà l’invraisemblable psychodrame qui a précédé le sommet de juillet, lorsqu’il s’est agi de décider d’un second paquet grec et qu’elle s’est opposée autant qu’elle l’a pu à toute formule d’implication des créanciers. On lui doit maintenant ses hésitations à endiguer l’extension de la crise souveraine à des débiteurs, l’Espagne et l’Italie, dont on est au moins bien certain qu’ils feront sauter tout le dispositif européen si jamais ils viennent à tomber.

    La Banque centrale en effet est la seule à pouvoir se mettre en travers d’une dynamique spéculative naissante, comme celle qui est déjà en train de prendre à parti les taux italiens et espagnols (belges également). Or on ne saurait davantage traîner les pieds que la BCE dans cette affaire-là, en faisant savoir qu’elle n’entendait offrir qu’une solution aussi transitoire que possible avant que l’EFSF « augmenté » soit en charge des opérations de rachats sur les marchés secondaires. Confier des opérations d’intervention et de soutien de cours à un fonds est pourtant le plus sûr moyen d’échouer, car, par définition, un fonds a des ressources limitées, incapables de faire face aux masses de capitaux mobilisables par la communauté des investisseurs, et qu’il s’en trouve bon nombre parmi ceux-ci qui n’ont pas d’autre idée que d’aller « tester » la capacité de l’« intervenant » et de l’amener aux limites. Seule une banque centrale, en tant qu’elle est capable de mobiliser des moyens par définition illimités, est capable d’intimider la spéculation qui sait dès le départ qu’elle n’en verra pas le bout. Le retard à intervenir, le contrecœur manifeste avec lequel elle le fait, et pour finir l’annonce de son retrait programmé : tout concourt à miner le rempart indécis élevé par la BCE pour protéger l’Espagne et l’Italie, comme si personne ne semblait avoir conscience parmi les décideurs européens que nous sommes pour ainsi dire à la dernière station avant l’autoroute – soit en parcourant de l’aval à l’amont les enchaînements prévisibles du désastre : que l’Italie et l’Espagne sautent et tout saute ; que la spéculation contre leurs dettes souveraines ait pris tant soit peu d’ampleur et elle sera inarrêtable ; que les « autorités européennes » ne fassent pas tout pour tuer la spéculation naissante et elle passera le seuil critique…

    L’illusion du « miracle fédéraliste »
    Légèrement transpirants, les euro-réjouis, ceux-là mêmes qui ont répété pendant deux décennies que l’Europe n’avait rien de libéral, qu’elle était même le bouclier contre la mondialisation, que jamais main de l’homme n’avait produit construction institutionnelle si merveilleusement agencée, fondent leurs derniers espoirs d’éviter la ruine finale sur un miraculeux sursaut politique qui au tout dernier moment accoucherait enfin du « fédéralisme ». Mais cet espoir-là ne vaut pas mieux que tous ceux qui avaient précédé. Car le fédéralisme raisonnablement à portée de main politique sera encore très incomplet – le plus probablement consistera-t-il en la fusion des dettes publiques européennes, ou d’une part d’entre elles, en eurobonds communs et indifférenciés.

    Mais c’est faire l’hypothèse héroïque que les marchés oublieraient instantanément que sous la surface commune des eurobonds se tient toujours une pluralité d’émetteurs d’inégales signatures. Les investisseurs savent encore faire la différence du tout et de ses parties, à plus forte raison quand le tout ne peut offrir qu’un degré d’intégration limité et demeure hautement composite. Aussi des eurobonds n’empêcheraient-ils nullement que les analystes continuent de guetter les déficits de la Grèce, du Portugal, de l’Italie, etc. Dira-t-on que les parties seront soumises à de rigoureuses règles encadrant leurs politiques économiques ? Mais c’est redécouvrir exactement l’actuel problème de la zone euro, qui s’est déjà dotée de telles règles… avec le succès que l’on sait. Voudra-t-on imposer d’irréfragables « règles d’or » à tous les Etats-membres ? Mais c’est oublier que, dans des circonstances telles qu’une crise financière géante, la « règle d’or » n’est que la forme constitutionnalisée de l’austérité autodestructrice. Quant à l’idée que l’inscription dans les textes sacrés vaudrait certitude granitique d’application, il suffit d’en parler aux Argentins, qui ont envoyé paître leur currency-board en 2002, tout constitutionnel qu’il fût, pour ne pas même évoquer les multiples offenses dont les traités européens sont déjà silencieusement l’objet.

    Mais surtout : pour que le « saut fédéral » soit à la hauteur du problème, il faudrait bien davantage, et notamment une intégration si poussée qu’elle ne laisserait aux nations membres qu’une importance financière résiduelle, le poids relatif de l’Etat fédéral et des Etats fédérés basculant jusqu’à atteindre des proportions équivalentes à celle des Etats-Unis, ou de l’Espagne dans ses rapport avec ses régions – et encore : une possible déconfiture des munibonds, ces titres émis par les Etats et les collectivités locales des Etats-Unis, ne manquerait pas d’attirer l’attention sur l’alourdissement supplémentaire de la dette fédérale, de même que les déficits des régions sont en train de devenir un motif de préoccupation pour les investisseurs exposés aux titres souverains espagnols. Mais qui peut imaginer le surgissement d’un Etat fédéral européen pesant budgétairement autant que les Etats-membres réunis (comme aux Etats-Unis) avec tout ce qu’il appelle de progrès politiques : de vraies institutions politiques fédérales, la constitution d’une citoyenneté politique européenne unique, primant sur les citoyennetés « locales », etc., seules avancées capables de soutenir une politique financière commune ? Ou, plus exactement, qui peut imaginer que ce qu’il faut bien nommer par son nom : un authentique processus constituant, puisse survenir avant que nous ne finissions au milieu des ruines fumantes ?

    Par où la sortie ?
    Création monétaire et révolution institutionnelle !

    Il faut s’y faire : les ruines fumantes, l’insuffisance générale des dynamiques politiques européennes, nous y conduit tout droit. Si l’Espagne et l’Italie basculent, adieu Berthe ! L’EFSF saute comme un bouchon de champagne, la spéculation se déchaîne contre toutes les dettes souveraines, plus aucun dispositif ne peut l’enrayer, une série de défauts importants devient quasi-certaine, les systèmes bancaires européens, puis étasunien, s’écroulent dans un fracas qui fera passer la chute de Lehman pour une animation d’ambiance. Rendu à cette extrémité, il n’y a plus qu’une voie de recours : on ne sortira de pareil effondrement que par une opération de création monétaire inouïe et tout ça se finira dans un océan de liquidités.

    Incapables de faire face à leurs engagements de paiement interne, les Etats qui sont en déficit primaire se tourneront vers la banque centrale pour financer leur solde. Mais, sans même s’attarder à la lettre des traités, la BCE est-elle capable de répondre favorablement à une demande de ce genre ? Poser la question c’est y répondre. Tout l’habitus du banquier central européen s’y oppose. Dans ces conditions, les pays concernés reprendront barre sur leur banque centrale nationale, de fait extraite du SEBC (le Système Européen de Banques Centrales), pour lui faire émettre des euros en quantité ad hoc. A ce moment précis, constatant l’apparition dans la zone euro d’une source de création monétaire anarchique, affranchie des règles du SEBC, donc susceptible de mélanger ses euros impurs aux euros purs (et par là de les corrompre), l’Allemagne considérera que le point de l’intolérable a été atteint et, faute d’avoir les moyens d’exclure le(s) contrevenant(s) [9], jugera que sa propre conservation monétaire lui fait devoir de quitter les lieux. Fin du voyage pour l’euro, en tout cas dans sa forme originelle.

    Mais la création monétaire massive sera également nécessaire pour ramasser les banques effondrées, puisque cette fois-ci, par construction, il ne faudra pas compter sur les bonnes grâces des finances publiques… Recapitalisation et garantie des diverses catégories de dépôts (sous un certain plafond, par là doté de bonnes propriétés de justice sociale : il y a des très riches qui vont beaucoup perdre…) se feront par émission monétaire.

    La garantie des dépôts n’entraîne d’ailleurs pas nécessairement une création monétaire nette : s’agissant des dépôts à vue, elle viendrait simplement compenser la destruction monétaire qui suivrait de l’effondrement des banques et de la perte des encaisses en comptes courants. S’agissant des produits d’épargne, la garantie, si elle est crédible, n’a pas à être tirée : la banque n’était qu’un intermédiaire, si les comportements des déposants restent stables (comprendre : ne versent pas dans le run bancaire), il suffit d’attendre normalement l’arrivée à maturité des créances sur les débiteurs finaux (les agents à qui les fonds épargnés avaient été passés) pour que se débouclent toutes ces opérations sans qu’il soit besoin d’intervenir [10]. Quant aux recapitalisations bancaires, elles peuvent se faire par le truchement même des concours que la Banque centrale devrait de toute manière accorder aux banques privées pour les maintenir dans la liquidité : au lieu que ces concours prennent la forme usuelle de crédits, il consisteraient en avances non remboursables dont la contrepartie serait des titres de propriété, inscrits comme participation au bilan de la Banque centrale et comme fonds propres à celui des banques privées. Sous ces deux précisions, il en restera sans doute encore pour hurler au désastre de la création monétaire. On leur demande simplement d’essayer de se figurer la situation dans laquelle toutes les banques sont écroulées et les finances publiques définitivement incapables d’y remédier – puis de déclarer ce qu’ils auraient d’autre à proposer.

    Par une ironie dont l’histoire a le secret, le néolibéralisme pourrait donc bien mourir par sa dénégation préférée : la dette – dont il n’a cessé de crier les dangers… quand tous ses mécanismes conduisaient à son emballement généralisé. La création monétaire massive n’est pas une perspective réjouissante en soi. Mais lorsqu’il ne reste plus qu’elle pour extraire un corps social du dernier degré de la ruine – et il ne faut pas douter que l’effondrement bancaire total nous ramènerait en quelques jours à l’âge de pierre –, lorsque, donc, il ne reste qu’elle, il ne faut ni en diminuer les possibilités ni en exagérer les périls.

    Mais l’essentiel est ailleurs : il est dans le fait que jamais un groupe d’intérêt aussi puissant que celui qui s’est constitué autour de la finance lato sensu ne renoncera de lui-même au moindre de ses privilèges, et que seuls peuvent le mettre à bas la force d’un mouvement insurrectionnel – puisqu’il est bien clair par ailleurs qu’aucun des partis de gouvernement nulle part n’a le réel désir de l’attaquer –, ou bien la puissance dévastatrice d’une catastrophe que son système aura lui-même engendré. A l’évidence, c’est cette dernière hypothèse qui tient la corde, et puisqu’elle déploie maintenant ses effets avec la force de fatalité du tsunami évoqué en ouverture, il ne reste plus qu’à attendre qu’elle accomplisse pleinement ses virtualités… pour en tirer le meilleur parti : reconstruire les institutions de la création monétaire souveraine [11], avec tout ce qu’elle suppose et de possibilités rouvertes et aussi de rigoureux encadrements [12] ; réinventer des structures bancaires qui à la fois échappent aux prises d’otage de la banque privée et dépassent la forme « nationalisation » vers un système socialisé du crédit [13] ; réduire au minimum minimorum la structure des marchés de capitaux pour lui ôter tout pouvoir de nuisance et d’usurpation [14]. Soit, sur les ruines, enfin tout rebâtir.

    Notes
    [1] IMF Country Report n° 11/220 (PDF), juillet 2011.

    [2] McKinsey Global Institute, « Debt and deleveraging. The global credit bubble and its economic consequences – updated research » (PDF), 2011.

    [3] Voir Frédéric Lordon, Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, épilogue, Raisons d’agir, 2008.

    [4] Voir sur ce blog « La dette publique, ou la reconquista des possédants », 26 mai 2010.

    [5] 45 milliards pour l’Irlande, 52 milliards pour le Portugal, 80 milliards pour Grèce-1, 59 milliards pour Grèce-2 (qu’on estime grossièrement à partir du total du paquet Grèce-2 de 109 milliards dont on retranche les 28 milliards de recettes de privatisation, soit 81 milliards d’euros, auxquels on applique un « coefficient de participation » des institutions européennes égal à celui de Grèce-1 – ce dernier était de 80/110, les 30 résiduels étant pris en charge par le FMI).

    [6] Ce coefficient moyenné sur la Grèce, le Portugal et l’Irlande est de (45 + 52 + 80 + 59)/636, soit 0,37.

    [7] « Bazooka or peashooter », The Economist, 30 juillet 2011.

    [8] Dans la configuration originelle de l’EFSF (mai 2010), elles portaient déjà respectivement 27% et 20% du total des garanties.

    [9] Puisque, curieusement, le traité de l’UE ne contient aucune disposition permettant l’exclusion d’un Etat membre.

    [10] Evidemment, il y aura création monétaire nette à concurrence de la part des épargnes ayant pour contrepartie le débiteur souverain puisque celui-ci aura fait défait sur sa dette.

    [11] Et cela quelle que soit la circonscription territoriale de cette souveraineté. A propos de ce débat, voir sur ce blog « Qui a peur de la démondialisation ? », 13 juin 2011, et dans Le Monde diplomatique d’août, actuellement en kiosques, « La démondialisation et ses ennemis ».

    [12] Voir sur ce blog « Au-delà de la Grèce : déficits, dettes et monnaie », 17 février 2010.

    [13] Voir sur ce blog « Pour un système socialisé du crédit », 5 janvier 2009 (également in La Crise de trop, Fayard, Paris, 2009).

    [14] Voir sur ce blog « Quatre principes et neuf propositions pour en finir avec les crises financières », 23 avril 2008 (également in Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d’agir, Paris, 2008) ; et aussi « Si le G20 voulait... », 18 septembre 2009.


    --------------------------------------------------------------------------------
    Voir en ligne : Le commencement de la fin

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    Message par bye Dim 21 Aoû - 12:10

    Appel européen contre la dictature financière
    | mediapart.fr | 18 août 2011

    jeudi 18 août 2011

    Cet Appel est une initiative citoyenne née d’échanges entre lectrices et lecteurs de Mediapart. Il est proposé à la signature des citoyennes et citoyens européens. Il peut être imprimé, mis en ligne et diffusé sur tout support à la condition expresse que son intégrité soit respectée. Une charte lui est annexée afin que chaque signataire puisse prendre connaissance des conditions de signature, de publication, de diffusion et de suivi de la pétition.



    APPEL EUROPÉEN CONTRE LA DICTATURE FINANCIÈRE


    Une crise sans précédent aggrave les inégalités sociales et la pauvreté et entraîne l’Europe vers une catastrophe imminente

    Nous, citoyennes et citoyens d’Europe, affirmons que cette crise n’est pas fatale comme on voudrait nous le faire croire : des solutions existent et elles doivent aujourd’hui être imposées par les peuples. Devant l’irresponsabilité de nombreux gouvernements qui font payer aux citoyens la folie des vrais responsables de la crise de la dette, à savoir les Marchés financiers, nous appelons à refuser la dictature de la spéculation financière et ses terribles conséquences sur nos vies.

    Les politiques actuelles conduisent à une impasse économique

    Prétextant la crise de la dette, les gouvernements imposent partout des plans de réduction des dépenses publiques qui détruisent des institutions vitales pour le bien commun : École, Hôpital, Justice, Recherche, Sécurité sociale...

    Après la crise de 2008, nos dirigeants nationaux et européens s’étaient fermement engagés à limiter les effets dévastateurs de la spéculation financière : ces engagements n’ont pas été tenus ! Pire : la spéculation la plus débridée se déchaîne impunément et mine toute chance de relance économique et de réduction du chômage.

    Nous refusons que la finance soit une arme qui broie les peuples au profit des plus riches

    Les organismes financiers doivent être au service de la vie sociale et de l’économie, et non l’inverse. Aussi, nous affirmons qu’il faut aujourd’hui changer de politique et de modèle économique.

    Nous appelons les citoyennes et citoyens des pays européens à user de tous les moyens démocratiques et pacifiques dont ils disposent pour imposer les cinq premières mesures suivantes à leurs gouvernements et aux institutions européennes :

    •l’annulation des plans d’austérité ;
    •l’interdiction de toute spéculation financière aux banques de dépôts ;
    •une taxe substantielle sur les transactions financières harmonisée à l’échelle européenne ;
    •l’audit indépendant des dettes publiques en vue de leur résorption ou de leur annulation ;
    •des réformes fiscales visant à redistribuer équitablement les richesses.
    Nous nous déclarons solidaires de tous les Indignés et nous appelons à soutenir, développer et fédérer au niveau européen tous les mouvements de protestation.

    À cette fin, nous appelons à occuper chaque dimanche, massivement et pacifiquement, les places publiques des grandes villes. Ces rassemblements hebdomadaires se répéteront aussi longtemps que la volonté des peuples n’aura pas été entendue et respectée. Ils ont vocation à se transformer en véritables forums citoyens pour la reconquête de la souveraineté des peuples. Reprenons en main nos destins pour lutter de façon unie et solidaire contre la dictature financière !

    Mille rassemblements populaires pour une Europe des citoyens !
    Mille forums citoyens contre la dictature financière !

    Pour Signer l’Appel

    http://blogs.mediapart.fr/blog/les-invites-de-mediapart/180811/appel-europeen-contre-la-dictature-financiere
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    Message par CHARPAL Lun 22 Aoû - 12:21

    Les textes de Plenel et Lordon sont très intéressants. Ils me confirment dans
    l' idée que parler de fascisme économique mondialisé, même si ça paraît un peu violent en la forme,n' est pas si éloigné de la réalité d'un systèmé économique, financier et finalement politique, qui ne comprend absolument aucun aspect démocratique. Tous ses principes, ses pratiques, ses institutions, son fonctionnement, sans acune exception, relèvent de la dictature et du totalitarisme.
    Par contre Plenel, dont le texte est excellent dans l' ensemble, se berce d'illusions s' il s'imagine que les gauches molles des démocraties (le PS pour la France)pourront d' elles mêmes renier ce qu'elles ont adoré de façon stupide et lâche pendant des décennies. Elle ont joué une part active dans la mise en place du système, ce que personnellement, je ne leur pardonnerai jamais ! Je ne leur fais donc pas confiance.
    Par contre, je suis d' accord que les citoyens ont un rôle direct à jouer.Ils peuvent,de plus,le cas échéant, appuyer les gauches radicales (mais qui
    n' existent pas dans tous les pays) à changer la donne.
    Une de mes utopies est l' instauration (informelle ou pas)d'un rassemblement universel des démocrates progressistes. L' effondrement et les contradictions insurmontables du capitalisme fou peuvent inciter à esquisser ce bond en avant. D' un mal , peut soritr un bien ...
    NB : évidemment, j' ai signé l' appel de médiapart.
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    Message par bye Lun 22 Aoû - 18:55

    oui, Charpal, E.Pleynel est un républicain, engagé à gauche.
    Et s'il appelle à un rassemblement à gauche ( avec objectif: les élections ), ses coups de griffe sont salutaires.
    D'ailleurs, son esprit "libre" lui fut reproché par le PS au pouvoir, à tel point qu'il fut mis sur écoute par Tonton.

    Mais je suis d'accord: le PS ne reniera pas demain ce qu'il a adoré hier.La fibre sociale y est très minoritaire et dominée par les socialo-responsables qui sauront les faire taire, comme par le passé.( plan Delors, arrivée aux affaires de Fabius, DSK, Sapin,..)

    Les dirigeants, de gauche et droite, n'ont aucune envie ni courage, de bâtir des systèmes de paravents contre la spéculation ( sauf en paroles ), de re-considérer le régime fiscal ( où les riches sont favorisés par la gauche et la droite depuis de nombreuses années ), de faire jouer à la BCE un rôle à la hauteur de ses responsabilités ( par rapport à la monnaie commune, par exemple ),..

    Et c'est justement parce qu'ils n'ont pas ce courage ( c'est-à-dire qu'ils adhèrent aux rouages et mécanismes de ce système ), qu'ils sont là, au pouvoir !Par les urnes !
    la confiscation des richesses se nourrit de la confiscation de l'expression réelle des gens !

    bye
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    Message par bye Dim 4 Sep - 15:38

    Comment les banques ont gagné 15 milliards d’euros sur le dos des emprunteurs
    HenEric Treguier | challenges.fr | 2 septembre 2011

    vendredi 2 septembre 2011

    Depuis six mois les taux des crédits immobiliers ont régulièrement monté alors que celui des obligations d’Etat qui servent de référence a baissé. A la clé, une belle augmentation de marges sur les emprunts accordés aux particuliers.


    Depuis 6 mois, les emprunteurs laissent à leur banque une marge bien plus conséquente sur leur crédit immobilier. (Sipa)

    Vous avez vu les derniers taux de crédits immobiliers proposés par les banques ? En consultant les offres de la plupart des courtiers, un emprunteur ayant un profil de bonne qualité peut espérer décrocher un taux de 3,8 à 3,9% sur quinze ans. Certes, c’est un taux bien inférieur à celui qui avait cours fin 2008 : à l’époque, avec un profil identique, il n’aurait pu décrocher qu’un taux d’environ 4,8 à 5%, mais le niveau bas actuel (compte tenu d’une inflation d’environ 2%) cache en fait une énorme augmentation des profits des banques sur le crédit immobilier.

    Un taux de référence en baisse

    Depuis six mois, en effet, les taux des crédits immobiliers ont régulièrement monté. Ce qui est curieux, c’est que dans le même temps, le taux de l’obligation d’Etat, lui a baissé, puisqu’il est passé de 3,8, à 2,93%. Or, c’est justement ce taux que les banques s’entêtent à nous présenter comme LA référence pour l’évolution des taux de crédit. Même si les professionnels savent que le baromètre est faux, les banques empruntant en grande partie à court terme (l’Euribor 3 mois est à 1,54%) pour prêter à long terme…

    Or, le taux de l’OAT a baissé de 0,8 point en six mois, sans que les taux des crédits immobiliers, sur lesquels ils sont censés être indexés, baissent d’autant. Ce qui aurait permis à notre profil de référence d’emprunter à moins de 3%.

    Les banques en profitent depuis 6 mois

    Cela fait donc six mois que les banques se goinfrent sur le dos des emprunteurs. Et n’espérez pas faire jouer la concurrence. Les courtiers, qui observent ce marché avec beaucoup d’étonnement, constatent qu’il y a beaucoup moins de concurrence entre établissements : "les taux présentés sont de plus en plus proches… " reconnait, amer, un de ces professionnels.

    3m² carré en moins avec des mensualités de 1.000 euros

    Sur la production annuelle, ce petit supplément de profits fini par peser très lourd : cela représente une quinzaine de milliards d’euros sur les 175 milliards d’euros souscrits ces derniers mois par les emprunteurs immobiliers. Et ce sont ces particuliers qui sont les premiers lesés.

    Un manque à gagner qu’ils peuvent mesurer en mètres carrés. En fin d’année dernière, avec 1.000 euros de mensualité sur quinze ans, un emprunteur pouvait se payer 27 mètres carrés sur Paris. En ce mois de septembre, il ne peut plus s’en payer que 24. Or, si les taux des crédits avaient suivi la pente des taux de l’OAT, ce même emprunteur parisien aurait réussi à maintenir son pouvoir d’achat de 27 mètres carrés.

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    Message par CHARPAL Sam 17 Sep - 12:13

    Il faut lire la dépêche AFP de ce matin de 8h27 et qui concerne la visite en Europe du Grand Inquisiteur du capitalisme de casino (à Wroclaw, en Pologne) à savoir le Secrétaire d'Etat américain au Trésor. Sa lecture dépasse l'entendement de tout citoyen doté d'un peu de bon sens.
    La première réflexion qui vient à l'esprit consiste à s'interroger sur la démarche elle même : de quel droit, au nom de quelle hiérarchie, un politicien d'un pays hors Europe, qui plus est en banqueroute totale, vient -il donner des ordres à des pays, en théorie du moins, souverains ?
    Bien qu'étant tous à genoux devant le veau d'or de l'ultra libéralisme le plus déjanté et pétris de respect devant la fille ainée du capitalisme sauvage, lesdits pays s'étonnent un peu quand même, quoique très mollement, de l'arrogance américaine.
    Mais sur le fond, l'émissaire de la dictature des marchés mérite d'être cité :
    " Tout le monde doit travailler ensemble afin d'éviter des risques catastrophiques pour les marchés financiers". Voilà la messe est dite ! Que les peuples crèvent n'a aucune importance. Ce qui compte ce sont les marchés. Que reste t-il de la démocratie face à ce dogme ? Rien !
    Quelques voix se sont (très timidement, on s' en doute), élevées pour suggérer une taxe sur les transactions financières. La proposition a été balayée d'un revers de main, méprisant et offusqué par le grand Mamamouchi d'Obama.Ce sont les gens qui doivent payer encore et encore. Ils ne se saignent pas assez, les purges doivent augmenter.
    Finalement, il ne sortira pas grand chose de cette remontée de bretelles. Les chamaillerie du clan ultra libéral font mes délices. Comme on dit : quand il n'y a plus de foin dans l'écurie, les chevaux se battent.
    Mais une des leçons à tirer de cette entrevue imposée à l'Europe (ou ce qu' il en reste) c' est qu' Obama s 'est complètement aligné sur les ultra libéraux les plus extrêmistes et ne vaut pas plus cher que les républicians les plus obtus et réacs qui n' auraient pas dit autre chose.
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    Message par CHARPAL Mar 18 Oct - 12:40

    Ca y est, c'est parti ! L'agence Moody's's'interroge sur une éventuelle dégradation de la note (AAA) de la France (source : AFP). Verdict dans trois mois. Elle doute que la perspective stable du pays se maintienne au vu de la dégradation de la situation économique.
    Moody's considère que la solidité financière du gouvernement français "s'est affaiblie, comme c'est aussi le cas pour d'autres pays de la zone euro, car la crise économique et financière dans le monde a conduit à une détérioration de ses ratios d'endettement".
    Pour Moody's, il est donc "crucial" pour la France de conserver "la confiance des investisseurs sur sa capacité et sa volonté de s'attaquer à des défis imprévus".

    Réflexions personnelles : Peut-on imaginer un système plus ubuesque ? Qui, du fait de son dogme déflationiste, récessif et hystériquement inégalitaire, met tous les pays à genoux économiquement,et qui, ensuite, accuse les victimes d' une situation qu'il a lui même créée ?
    Est-il supportable qu'un peuple de 65 millions d'habitants soit jugé de faits qu'il n'a pas commis, par quelques pingouins inconnus et non élus, alors qu'il est sensé vivre dans une république démocratique ?
    Moody's'prévient : la France devra conserver la confiance des "investisseurs". Que l'utilisation, à tort et à travers, de cette expression est pénible! Il ne s'agit pas d'"investisseurs", mais de spéculateurs. Donc au final, ce sont les spéculateurs qui vont décider du sort de notre pays. J'aimerais que tous les ultra libéraux déjantés qui se répandent dans les médias, soient sommés de nous expliquer ce qui reste de démocratie dans un tel système.
    Je vois d'ici, la droite dure et la gauche molle, nous bassiner avec leur prêchi-prêcha masochiste : repentez vous, c'est de vôtre faute. Vous êtes des fainéants et des jouisseurs. Courbez la tête !
    En oubliant de dire que ces pouvoirs exorbitants dont dispose cette oligarchie ultra minoritaitre, n' ont pas été pris par la force, mais que ce sont les politiciens de tous bords qui leur ont donnés!

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    Message par CHARPAL Mar 1 Nov - 14:39

    Ca y est, Papandréou amorce une reculade. Il vient d'annoncer un référendum pour savoir si le peuple grec approuve le plan proposé par ses créanciers. N'appréciant pas d'être esclavagisé pour au moins les dix ans à venir et d'être occupé désormais en permanence par la Commission européenne, la BCE et le FMI il y a fort à parier que le peuple grec s'achemine, ou du moins peut-on l' espérer, vers un traitemant du problème à l'islandaise.
    Concernant tous les G8 ou G20 je trouve que l'opinon publique et les médias, même exceptionnellement ceux aux ordres - car la situation est grave - devraient réagir. Il est en effet scandaleux qu'il soit quasiment impossible de manifester son désaccord avec ces grands messes ridicules, coûteuses et totalement inutiles.
    Il ne s'agit en fait que d"incantations bidons devant les marchés, qui s'en fichent complètement. Les seuls sommets utiles seraient ceux consistant à prévoir un échéancier de reprise du pouvoir économique et financier par les gouvernements, au nom des peuples, pouvoirs que ces mêmes politiciens ont remis entre les mains des spéculateurs. Tout ce qui ne traite pas de cette question est foutaise pure et simple.
    Or manifester ou faire grève sont des libertés publiques fondamentales, garanties par la Constitution. Empêcher par tous moyens y compris la brutalité policière, d'exercer ces libertés est révoltant. Il faut le dire, le répéter, le crier sur les toits et sur internet !
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    Message par CHARPAL Jeu 3 Nov - 19:52

    Aux Galeries Farfouillettes de l'ultra libéralisme débridé il se passe toujours quelque chose !En plus de la Grèce,on apprend, en effet, cet après midi (AFP 12h41) que le "marché de la dette" (sic) est sous pression extrême à cause de l'Italie, dont ledit marché vient de s'apercevoir que la dette est "colossale" (resic). Kolossal va dire dame Merkel.Comme si la situation datait de la semaine dernière. Mais les spéculateurs, les pauvres (enfin, façon de parler) sont dans des angoisses pas possibles parce que l'Espagne, paraît-il, ça serait pas tout rose non plus...
    Sarkozy et Merkel vont péter les plombs. Comment être sur tous ces fronts ? Vont-ils mettre en garde à vue Berlusconi et Zapatero ? La belle Europe que voilà ! Le festival de Cannes va tourner à la farce.
    Moi, je ne panique pas. Je souhaite que ce monde s'écroule. Je sais qu'un autre monde est possible où on marche sur ses pieds,avec la tête sur les épaules.
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    Message par CHARPAL Mar 8 Nov - 20:39

    En voyant le plan de Fillon, j'aurais presqu'envie d'éclater de rire, s'il n'y avait encore plus de souffrances à la clef pour le peuple. C'est touchant de voir comment des gens qui se croient intelligents font exactement le contraire, et qui plus est avec application, de ce qu'il faudrait faire. Ce plan est aussi efficace que la ligne Maginot et a été concocté par le père Ubu, Kafka et Gribouille, sans oublier ce cher Diafoirus : purgare ! purgare !
    Pas besoin de lire dans le marc de café ou d'être expert. Ce plan non seulement ne servira à rien mais va aggraver la situation. D'ailleurs j'ai lu qu'une "banque" suisse - d'autres suivront - voyait avec une sympathie un peu apitoyée et goguenarde les efforts de la France. Ce serrage de ceinture du peuple ne leur déplait pas car, de leur point de vue, si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. Mais ils le disent à leurs valets politiciens : le triple A c'est pas gagné !
    En fait l'oligarchie financière a inventé un nouveau jeu, en plus de faire payer ceux qui n'y sont pour rien : faire tourner en bourrique les politiciens. Un espèce de jeu sado maso. Leur dire de taper sur les peuples et une fois qu'ils ont bien obéi, leur dire que de toute façon ça ne servira à rien et qu'ils auront quand même leur fessée. Il faut croire qu'ils aiment ça puisqu'ils continuent.
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    Message par Ego autem semper Ven 11 Nov - 15:03

    Dans le terrain

    L'empirisme, le réalisme, nous enseigne beaucoup

    Le contact avec les gens, nos voisins, au travail, dans la rue, est une source inépuisable de connaissances; encore il faut prendre le prisme, la lunette, de la sémiotique, adapté à l'observation.

    Je ne vais pas me laisser démonter par certains commentaires, des personnes très proches, blasés par mon sujet de prédilection la sociologie, au contraire, je vais chercher les arguments, l'élément déclencheur, le prélude indispensable à la récupération de tant des gens qui disent "détester la politique"

    IL y a des commentaires, des proches qui voudraient me désarmer! Oui mais il faut plus que des commentaires!
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    Message par CHARPAL Dim 20 Nov - 13:42

    La lecture de la dépêche de l'AFP de 10h29 concernant les élections en Espagne me donne envie de crier au fou et de me taper la tête contre les murs. La première phrase donne le ton : " L'Espagne élit dimanche son Parlement et devrait donner une majorité écrasante à la droite, portée par la colère du pays face à une crise qui laisse dans son sillage près de cinq millions de chômeurs et a déjà balayé plusieurs gouvernements européens."
    Analyse de texte : la "gauche" acquise totalement à la dictature des rentiers et donc à l'austérité qui renforce cette dictature, va être remplacée, par des gens encore plus soumis (en paroles, car sur le fond il n'y a aucune différence) à cette conception totalitaire du capitalisme.
    On persiste à parler de "crise" ce qui est complètement idiot. Pour la millième fois, il ne s'agit pas d'une crise, d'un raté du système qu'il suffit de corriger. Mais des fruits programmés, voulus, de ce système : vénéneux et imangeables pour 99% et délicieux pour les 1% des profiteurs.
    Ce système,tant qu'il ne sera pas cassé en tant que tel, continuera sa ronde infernale des alternances bidons, rendant,il faut le dire, les élections absolument inutiles. Qu'on m'explique à quoi sert de voter pour des gens qui sont tous des collabos du capitalisme dictatorial. J'utilise, assume et revendique le terme collabos, car ce système fascisant prétend et à commencé à le réussir, à soumettre les citoyens, vider la démocratie de toute substance et à transformer les politiciens, soumis volontaires, en cogérants de cette dictature qui ne dit pas son nom, mais qui est une réalité vérifiable à tout moment (cf la Grèce et l'Italie).
    Mais les marchés exigent encore plus de saignées. Purgare !Purgare! Le Veau d'Or exige sa dose de "sacrifices". Il veut encore plus de "réformes" c'est à dire, dans son ignoble langue de bois, des bonds en arrière : travailler plus pour gagner moins, avoir moins de services publics et moins de protection sociale. Comme disait Albert (Einstein): la bêtise humaine peut seule donner une idée de l'infini !

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    Message par CHARPAL Jeu 24 Nov - 18:12

    Il n'y avait évidemment rien de bon à attendre de la recontre Merkel/Sarkozy/Monti. Ils peuvent toujours touiller dans tous les sens les vieilles recettes, tourner autour du pot, échanger les mille et une façon de purger les peuples, tout cela ne débouchera sur rien.

    On ne peut co-gérer un système avec une infime minorité de profiteurs, sur la base du capitalisme sauvage, et sauvegarder les intérêts des pays et des peuples.
    Il y a un choix à faire. Ou on sert l'intérêt général, ou on sert les privilèges d'une petite mais très puissante caste internationale qui pilote l'économie mondiale.

    Ils me font penser à des mouches qui veulent absolument faire croire qu'elles veulent sortir de la pièce où elles sont enfermées, mais refusent absolument qu'on ouvre la fenêtre. Alors elles se cognent interminablement sur les vitres. Et on retombe toujours que ce que l' économiste J. Généreux appelle "l'accumulation imbécile des plans de rigueur".

    Les remèdes existent : mettre à la poubelle les purges archaïques, arrêter d'emprunter la monnaie qu'on émet à des banquiers privés et spéculateurs et instaurer une solidarité financière européenne.

    Bien sûr personne ne veut emprunter ce chemin (c'est bien le cas de le dire). Quant à l'Allemagne, on commence, certes timidement, à réaliser que le système qui échoue partout à assurer le bonheur des peuples, a échoué là aussi. Pour la bonne raison que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, et qu'un système fait pour 1% ne peut rien apporter de bon pour les autres.

    Et puis il y a ce rapport névrotique de certains allemands à l'inflation. On connait tous l'histoire des dégats de l'inflation en Allemangne après 29, mais il serait temps, plus de 80 ans après, qu'ils comprennent que depuis toutes sortes d'outils ont été mis en place pour juguler ce genre de crise, notamment grace à un certain Keynes qui a tiré toutes les leçons de cette période.

    NB : ne pas répéter que tout ça est de la faute de l'euro. L' euro et la BCE ne sont que des outils,actuellement dans les mains indignes de partisans de l'ultra libéralisme sauvage et totalitaire. Entre les mains de démocrates progressistes, ils donneraient des résultats bien différents! C' est une question de volonté politique et non de technique d 'arrière cuisine.
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    Message par CHARPAL Lun 28 Nov - 12:06

    Un des chiens de garde de la dictature des marchés, l'agence Moody's, vient d'aboyer ce matin à l'aube, que les notes de tous les pays de la zone euro risquaient d'être baissées. Tous au piquet avec un bonnet d'âne sur la tête ! Les ultra libéraux ont transformé le monde en une grande secte sado-maso. Il ne faut pas oublier,en effet, que les politiciens qui font mine d'être affligés par ce système, l'ont voulu et le co-gère avec le gratin de la spéculation internationale (alias l'oligarchie).
    Où réside le plaisir qu'ils éprouvent ? Dans le fait de mater les peuples non pas directement eux mêmes, ils doivent trouver ça fatiguant, mais par mercenaires interposés, au demeurant grassement payés. Pourquoi font-ils ça et préfèrent-ils agir contre leurs pays et leurs peuples au profit d'une infime minorité de profiteurs non élus ? Il faut leur demander, car pour moi, c'est un grand mystère. On élisait jadis, en effet, des politiciens sur la base d'un programme visant, (du moins an niveau des intentions affichées), à servir l'intérêt général, approfondir la justice et la protection sociales, améliorer toujours plus les services publics au bénéfice des populations sur toute l'étendue des territoires.
    Maintenant on voudrait nous faire voter pour les formations politiques qui se vantent de théoriser, planifier, rationaliser, normaliser la clochardisation des peuples. Le "choix" qui est proposé est tout à fait intéressant: la forme du martinet, la couleur du manche, la trombine du père fouettard. La démocratie est en passe de tomber dans le caniveau.
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    Message par CHARPAL Mer 30 Nov - 22:11

    Ci-dessous, un très beau poème(trouvé sur un autre blog),inhabituel dans cette rubrique, qui au-delà de sa grande beauté formelle, peut être considéré comme éminemment politique. Il y est question des banquiers :

    Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein,
    Plus vieux, plus décrépits que la terre inféconde,
    Châtrés dès le berceau par le siècle assassin
    De toute passion vigoureuse et profonde.



    Votre cervelle est vide autant que votre sein,

    Et vous avez souillé ce misérable monde

    D'un sang si corrompu, d'un souffle si malsain,

    Que la mort germe seule en cette boue immonde.



    Hommes, tueurs de dieux, les temps ne sont pas loin

    Où, sur un grand tas d'or vautrés dans quelque coin,

    Ayant rongé le sol nourricier jusqu'aux roches,



    Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits,

    Noyés dans le néant des suprêmes ennuis, 

    Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches.

    Leconte De Lisle (1818-1894)

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    Message par CHARPAL Mar 20 Déc - 12:55

    Une dépêche AFP de 6h55 nous apprend que l' Europe appelle "le reste du monde" (sic) à verser des contributions au FMI pour résoudre la "crise" de la dette. Il faut se pincer pour ne pas rire. Jusqu' où ira l'oligarchie dans son délire ? Tout le monde sait que le FMI, depuis le virage dans le décor de Reagan-Thatcher, a tourné le dos à ses missions initiales pour être le grand inquisiteur du capitalisme sauvage et dérégulé. Ils n'accordent de prêts qu' à ceux qui veulent saigner les peuples au bénéfice des banquiers-spéculateurs, massacrer leurs services publics et leur protection sociale.
    Nous sommes donc dans cette situation grandiose où des pays déjà dans le rouge (Allemagne, France, Pays Bas, Espagne, Belgique) vont verser au FMI des milliards d'euros qu'ils nont pas et appellent les autres pays du monde à faire de même. Pourquoi faire ? Non pas relancer leur économie, soulager la misère des peuples, mais continuer à gaver comme des oies les spéculateurs, qui vont finir par mourir de rire !
    Autrement dit, tout ce petit monde, face à un immense incendie, va se cotiser pour acheter le plus possible d'essence afin que le "pompier FMI" la déverse sur l'incendie.Après ils pleurnicheront devant le résultat, qu' un enfant de 12 ans peut d'ores et déjà prévoir !
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    Message par CHARPAL Ven 30 Déc - 14:28

    Le survol des dépêches AFP de ce matin est "intéressant". La première nous apprend que la "clochardisation à la grecque" est en passe de devenir une valeur universelle qui passe les frontières. Au grand marché de Madrid, de plus en plus de gens font les poubelles pour ne pas crever de faim et les organisations caritatives qui distribuent la nourriture sont débordées. Fort logiquement, le gouvernement espagnol inspiré par les deux grands penseurs à la mode (Diafoirus et Gribouille) annonce triomphalement des coupes sombres dans les budgets sociaux.

    La deuxième nous apprend que la grande distribution va donner des aides aux Restos du coeur, en difficulté pour faire face à la misère. Que ces grandes âmes commencent par supprimer le temps partiel imposé, les salaires de misère et l'étranglement de leurs fournisseurs. Ca sera bien plus utile pour relancer l'économie. En plus des deux penseurs précités, ne pas oublier Tartuffe !

    Dans un pays qui a doublé les richesses produites en 20 ans, une telle institutionalisation de la "charité réactionnaire" est révélateur de la démission des politiques. Un meilleur partage des richesses est la seule solution. La justice sociale c'est mieux que la charité !
    bye
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    Message par bye Ven 30 Déc - 21:55

    d'accord avec toi, Charpal.

    La misère fait partie du paysage dans les pays riches ou non, à des degrés divers.C'est le même système d'exclusion qui écrase les populations.

    Concernant les menaces de certains pays de l'UE ( Allemagne, Autriche,..) de ne plus particiciper au versement d'indemnités correspondant aux anciens stocks de produits de base ( beurre, lait,..) , j'ai trouvé cela d'un cynisme et d'un manque de reconnaissance confondants.
    Ces pays-là n'ont même pas la reconnaissance du ventre: les assos ( pour citer les françaises: Restos du Coeur, Secours Populaire,..) cachent bien involontairement l'incompétence de nos gouvernants à satisfaire le besoin premier dse populations: le droit de se nourrir.
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    Message par CHARPAL Lun 16 Jan - 12:35

    "Dégradation" de la France par Standard and poor' s

    La France a été "dégradée" comme Dreyfus sur le front des troupes !
    La "dette" est complètement bidon et fabriquée à des fins politiques de soumission des peuples ! C 'est une escroquerie intellectuelle de haute volée.Les ultra libéraux (spéculateurs et politiciens, la main dans la main) ont décidé cette monstruosité que seul un intense et continu lavage de cerveau a permis de faire avaler aux brebis égarées dans le labyrinthe du capitalisme fou : obliger les Etats de l'Union européenne à emprunter leur propre monnaie ! Et à qui ? A des banquiers qui se cachent derrière leur enseigne pour spéculer à tout va. Et à quelles conditions ? Des taux d'intérêts délirants !
    Que les Etats comme ce serait normal empruntent aux banques centrales ( BCE comprise )à taux zéro et le problème n' existe plus.Mais ce beau dispositif, scandaleux et inconcevable en République, permet à une poignée d'individus de gagner des sommes folles et à leurs "collègues" en capitalisme totalitaire, les politiciens, de terroriser les peuples : soumettez vous ! Repentez vous ! demandez pardon de vivre dans un tel luxe ! Pensez à tous ces riches, si malheureux, martyrisés par un Etat quasi marxiste, comme Madame Bettencourt qui ne gagne que 15 000 fois le smic par an ! Pensez vous à ses angoisses existencielles : que vais je bien pouvoir faire de tout cet argent, alors que je n' ai jamais de ma vie rien fait de mes dix doigts ?Qui comprend le désespoir qui l'a pousse régulièrement à mettre en Suisse, sur les 13 comptes qu' elle possède, des dizaines de milliards d'euros, qui lui brûlent les doigts et qui la font tant souffrir dans l'indifférence générale ?
    Comme les peuples sont mal élevés et ont l'incroyable arrogance de demander où passent les richesses qu'ils produisent par leur travail, il faut les châtier ! Le fouet voilà tout ce qu'ils comprennent.La dette : un pactole pour les banques, la schlague pour le peuple !
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    Message par CHARPAL Lun 13 Fév - 16:07

    Si j'en crois la dépêche AFP de 8h33, la situation en Grèce est insurrectionnelle. Il était évident qu'à partir du moment ou Papandréou n'avait eu ni le courage, ni l'intelligence de dire "non" aux spéculateurs et à leurs saignées débiles, comme l'a fait l'Islande,le peuple de ce pays était dans l'obligation de jouer une carte en-dessous en matière de contestation pacifique et légale. Lorsqu'un peuple s'insurge et se révolte, la responsabilité n'en incombe pas à ce peuple, mais à ceux qui le tyrannisent et qui ne lui laissent pas le choix. Quand il doit choisir entre crever dans la légalité, ou se sauver dans l'illégalité, il n'a pas à hésiter. Car il y a une valeur supérieure à la légalité, quand elle cautionne l'inacceptable : c'est la légitimité. Le régime de Vichy était légal mais illégitime, celui des Forces Françaises Libres et de la Résistance étaient illégales mais légitimes. Il faut montrer une solidarité sans faille avec ce peuple martyrisé par l'idiotie ultra libérale inhumaine. Maintenant, il n'y a plus pour ce peuple que la Révolution ou mourir.

    Constitution de 1793:

    " Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."


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