le nouveau monde
la ligne rouge
Je commencerai le portrait de ce géant, par l'approche que l'heureux hasard m'a concédée.
Un soir exigeant m'ayant porté, par des ondes presque rendues extra-sensorielles, dans un lever de regard fantômatique, à quémander l'inextinguible expression artistique, je reçus , comme troué, un flot d'images délivrées, inconçues à ce jour.
" La ligne rouge " de Terrence Mallick produisait son avancée sur mes sens et cultivait déjà l'impatience de boire à d'autres chefs- d'oeuvres. Je n'en fus pas déçu, car l'artiste n'a produit à cette heure, que 4 films, déjà cousus sous ma peau, à jamais.
J'appris, pas vraiment d'ailleurs, que Terrence Malick, se conduisait en rareté, trop transpercé par son expression; goût immodéré pour la nature, observation des mouvements humains, nostalgie de civilisations détruites ( notamment celles des Indiens ), attirance et désir pour l'harmonie que l'on pourrait rapprocher d'un certain mysticisme,..
Bref, la création cinématographique "possède" en Terrence Malick, un véritable auteur, complètement étranger au rythme moderne de production , à la nécessité de promotion,..Il est déjà l'objet d'un culte grandissant, dont il se moque éperdument, sauf à considérer que l'amour de la pâte humaine, dont il est pétri, vaut bien cette écoute, voire la compréhension.
Terrence Malick (né le 30 novembre 1943 à Waco au Texas, cependant, selon certaines sources, il serait né à Ottawa dans l'Illinois) est un réalisateur américain.
Biographie [modifier]
Son père, d'origine libanaise (assyrien), travaillait dans une compagnie pétrolière au Texas (ce qui pourrait expliquer la confusion avec son lieu de naissance).
Il a étudié dans les universités d'Harvard et d'Oxford et a enseigné la philosophie au MIT. Il a traduit Le principe de raison, de Martin Heidegger.
Terrence Malick est un réalisateur atypique du fait qu'il tourne très peu (quatre longs métrages en 32 ans) et que ses films témoignent d'une ambition manifeste (style ample, tournage sur site ou témoignant d'une proximité avec la Nature, etc.).
Tous ses long-métrages sont considérés comme des œuvres majeures du cinéma contemporain.
Souhaitant rester dans l'ombre des médias et du public, ses contrats de tournage stipulent qu'il ne sera pris aucune photographie de lui et qu'il n'a aucune obligation de faire la promotion de ses films. Les clichés publics de lui sont donc rares et datent surtout du tournage de La Ligne rouge et de La Balade sauvage.
En seulement quatre films étalés sur plus de trente ans, le réalisateur américain Terrence Malick est devenu une légende du cinéma, l’égal des Stanley Kubrick, Akira Kurosawa, Fritz Lang et autres cinéastes mythiques. Volontairement secret, le Texan laisse son œuvre parler pour lui. Vision panthéiste du monde, portrait d’outsiders magnifiques, plans sublimes sur une nature imperméable à la folie humaine, ses longs métrages tiennent davantage de la poésie que du cinéma traditionnel. Retour sur une carrière unique, jalonnée d’une éclipse de plus de vingt ans, restée énigmatique.
L’HOMME AUX MILLE VIES
Avant La Balade sauvage (1973), qualifiée par certains critiques américains de "premier film le plus maîtrisé depuis Citizen Kane d’Orson Welles", Terrence Malick avait déjà roulé sa bosse. Né en 1943 à Waco dans le Texas, fils de riches exploitants de pétrole, "Sparky", comme on le surnomme, voue très tôt une passion pour la philosophie. Diplômé de Harvard et d'Oxford, excusez du peu, il étudie les textes de Kierkegaard, Wittgenstein et Heidegger qui l’ont profondément marqué. Il traduit même l’œuvre de ce dernier, Le Principe de la raison. Déjà perfectionniste, il exige de l’éditeur Northwestern University Press que le texte original figure également dans le livre. Parallèlement à ces études, Terrence Malick travaille comme photographe pour Life, Newsweek, The New Yorker, apprend le métier de metteur en scène à l'American Film Institute aux côtés de David Lynch, et signe quelques scénarii pour le cinéma sous le pseudonyme de David Whitney. Des expériences diverses et variées qui nourrissent ses films à venir. Le cinéma est une pure expérience sensitive, il ne le conçoit pas autrement. Son premier film La Balade sauvage contient déjà les grands thèmes malickiens: l’errance amoureuse, l’opposition entre la société et la nature, la folie humaine.
M LE MAUDIT
Terrence Malick commence une carrière cinématographique classique. Après La Balade sauvage, Les Moissons du ciel (1978), viennent confirmer son talent singulier. Prix de la mise en scène à Cannes en 1979, son deuxième long métrage est un cuisant échec financier mais l’installe dans un confortable habit d’auteur culte. Malgré les pertes financières, la Paramount lui offre un contrat en or pour mettre en scène n’importe quel projet. Malick envisage alors de modifier la donne à Hollywood. Déjà, sur le tournage des Moissons du ciel, son goût pour le travail sans script ni filet, son exigence pour traquer la lumière et son souci extrême du détail avaient allongé les délais de tournage et alourdi la note. Pour Q, le rêve d’un Dieu qui vit sous l’eau et imagine le monde, il consulte biologistes, paléontologues, astrophysiciens et désire prendre son temps. Le studio finit néanmoins par lui demander quelques comptes. L’artiste se braque et file à Paris conter fleurette. La parenthèse durera… dix-huit ans. Personne ne sait précisément ce qui s’est passé réellement pendant cette période-là. Une chose est sûre: Malick a peaufiné ses deux futurs bébés, La Ligne rouge et Le Nouveau Monde, tout en cherchant à adapter L’Intendant Sansho de Mizoguchi au théâtre.
PARANOID ALIENOID
"Je le vois comme quelqu’un qui compose des bouquets de fleurs", dit de lui John C. Reilly dans Vanity Fair. Terrence Malick, décrit à la fois comme un paranoïaque à la limite de l’autisme et un grand orateur, capable de parler pendant des heures des romans d’Henry David Thoreau, son romancier fétiche, ne respecte aucune règle. Sur le tournage de La Ligne rouge, il prenait régulièrement le large avec son chef opérateur pour filmer pendant des heures la nature et plus précisément les oiseaux. Aucun script n’avait été donné à l’avance aux acteurs, si bien qu’ils ne savaient pas s’ils figureraient ou non dans le montage final.
Ce qui m'a quasiment paralysé dans ce film, c'est la volonté de Malick de placer la caméra sur le souffle de l'homme déguisé en soldat; pas à pas, nous gravissons la colline défendue par les Japonais, dans la peur, le frémissement, l'inquiétude.Le terrain , l'herbe est identique à celle que nous gravissons chaque jour, aujourd'hui. C'est un film de très profonde humanité, avec la déflagration de la guerre, de la violence, surgissant dans un monde d'hommes enchanteur par leurs relations entre eux, et avec la nature.
Pour Le Nouveau monde, la légende rapporte qu’il a exigé le son précis émis par une espèce de perruche éteinte aujourd’hui. Ce souci du détail trouve son aboutissement dans ses longs métrages. Malgré une liberté narrative totale et un montage discontinu, jamais le spectateur ne peut douter de la véracité des personnages et des faits. Malick, selon Nick Nolte qui a travaillé pour lui sur La Ligne rouge, "ne veut pas gâcher le processus créatif, il place l’art au-dessus de la célébrité". Une attitude non médiatique toute à l’honneur de ce génial poète-philosophe, capable d'attirer les larmes par la simple puissance de sa mise en scène.
Le Nouveau Monde est un poème filmé, par la peinture des images, la qualité du texte, et la force du propos. Malick a poussé sa recherche jusqu'à faire jouer certaines scènes par des descendants de tribus indiennes, avec leurs coutumes originelles.
Et que dire du jeu, de l'interprétation de la jeune comédienne, Q’Orianka Kilcher,complètement déployée dans son personnage: nous ne sommes plus devant une oeuvre cinématographique, c'est le vivant qui nous débusque.
la ligne rouge
Je commencerai le portrait de ce géant, par l'approche que l'heureux hasard m'a concédée.
Un soir exigeant m'ayant porté, par des ondes presque rendues extra-sensorielles, dans un lever de regard fantômatique, à quémander l'inextinguible expression artistique, je reçus , comme troué, un flot d'images délivrées, inconçues à ce jour.
" La ligne rouge " de Terrence Mallick produisait son avancée sur mes sens et cultivait déjà l'impatience de boire à d'autres chefs- d'oeuvres. Je n'en fus pas déçu, car l'artiste n'a produit à cette heure, que 4 films, déjà cousus sous ma peau, à jamais.
J'appris, pas vraiment d'ailleurs, que Terrence Malick, se conduisait en rareté, trop transpercé par son expression; goût immodéré pour la nature, observation des mouvements humains, nostalgie de civilisations détruites ( notamment celles des Indiens ), attirance et désir pour l'harmonie que l'on pourrait rapprocher d'un certain mysticisme,..
Bref, la création cinématographique "possède" en Terrence Malick, un véritable auteur, complètement étranger au rythme moderne de production , à la nécessité de promotion,..Il est déjà l'objet d'un culte grandissant, dont il se moque éperdument, sauf à considérer que l'amour de la pâte humaine, dont il est pétri, vaut bien cette écoute, voire la compréhension.
Terrence Malick (né le 30 novembre 1943 à Waco au Texas, cependant, selon certaines sources, il serait né à Ottawa dans l'Illinois) est un réalisateur américain.
Biographie [modifier]
Son père, d'origine libanaise (assyrien), travaillait dans une compagnie pétrolière au Texas (ce qui pourrait expliquer la confusion avec son lieu de naissance).
Il a étudié dans les universités d'Harvard et d'Oxford et a enseigné la philosophie au MIT. Il a traduit Le principe de raison, de Martin Heidegger.
Terrence Malick est un réalisateur atypique du fait qu'il tourne très peu (quatre longs métrages en 32 ans) et que ses films témoignent d'une ambition manifeste (style ample, tournage sur site ou témoignant d'une proximité avec la Nature, etc.).
Tous ses long-métrages sont considérés comme des œuvres majeures du cinéma contemporain.
Souhaitant rester dans l'ombre des médias et du public, ses contrats de tournage stipulent qu'il ne sera pris aucune photographie de lui et qu'il n'a aucune obligation de faire la promotion de ses films. Les clichés publics de lui sont donc rares et datent surtout du tournage de La Ligne rouge et de La Balade sauvage.
En seulement quatre films étalés sur plus de trente ans, le réalisateur américain Terrence Malick est devenu une légende du cinéma, l’égal des Stanley Kubrick, Akira Kurosawa, Fritz Lang et autres cinéastes mythiques. Volontairement secret, le Texan laisse son œuvre parler pour lui. Vision panthéiste du monde, portrait d’outsiders magnifiques, plans sublimes sur une nature imperméable à la folie humaine, ses longs métrages tiennent davantage de la poésie que du cinéma traditionnel. Retour sur une carrière unique, jalonnée d’une éclipse de plus de vingt ans, restée énigmatique.
L’HOMME AUX MILLE VIES
M LE MAUDIT
PARANOID ALIENOID
"Je le vois comme quelqu’un qui compose des bouquets de fleurs", dit de lui John C. Reilly dans Vanity Fair. Terrence Malick, décrit à la fois comme un paranoïaque à la limite de l’autisme et un grand orateur, capable de parler pendant des heures des romans d’Henry David Thoreau, son romancier fétiche, ne respecte aucune règle. Sur le tournage de La Ligne rouge, il prenait régulièrement le large avec son chef opérateur pour filmer pendant des heures la nature et plus précisément les oiseaux. Aucun script n’avait été donné à l’avance aux acteurs, si bien qu’ils ne savaient pas s’ils figureraient ou non dans le montage final.
Ce qui m'a quasiment paralysé dans ce film, c'est la volonté de Malick de placer la caméra sur le souffle de l'homme déguisé en soldat; pas à pas, nous gravissons la colline défendue par les Japonais, dans la peur, le frémissement, l'inquiétude.Le terrain , l'herbe est identique à celle que nous gravissons chaque jour, aujourd'hui. C'est un film de très profonde humanité, avec la déflagration de la guerre, de la violence, surgissant dans un monde d'hommes enchanteur par leurs relations entre eux, et avec la nature.
Pour Le Nouveau monde, la légende rapporte qu’il a exigé le son précis émis par une espèce de perruche éteinte aujourd’hui. Ce souci du détail trouve son aboutissement dans ses longs métrages. Malgré une liberté narrative totale et un montage discontinu, jamais le spectateur ne peut douter de la véracité des personnages et des faits. Malick, selon Nick Nolte qui a travaillé pour lui sur La Ligne rouge, "ne veut pas gâcher le processus créatif, il place l’art au-dessus de la célébrité". Une attitude non médiatique toute à l’honneur de ce génial poète-philosophe, capable d'attirer les larmes par la simple puissance de sa mise en scène.
Le Nouveau Monde est un poème filmé, par la peinture des images, la qualité du texte, et la force du propos. Malick a poussé sa recherche jusqu'à faire jouer certaines scènes par des descendants de tribus indiennes, avec leurs coutumes originelles.
Et que dire du jeu, de l'interprétation de la jeune comédienne, Q’Orianka Kilcher,complètement déployée dans son personnage: nous ne sommes plus devant une oeuvre cinématographique, c'est le vivant qui nous débusque.