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    Message par bye Dim 3 Avr - 18:50

    Selon le rapport statistique 2010 publié en mars par le HCR, le nombre de demandes d'asile dans les pays industrialisés a chuté de manière spectaculaire ces 10 dernières années. Le Haut Commissaire António Guterres a exprimé la nécessité d'étudier les causes profondes de ce déclin, pour déterminer s'il est dû à la diminution des facteurs de départ dans les régions d'origine ou aux contrôles migratoires plus stricts dans les pays d'asile.
    http://www.france-terre-asile.org/toutes-les-unes-de-la-semaine/item/5213
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    Message par bye Jeu 30 Juin - 13:08

    Bonjour
    Vous trouverez ce rapport fort intéressant de l'OIP qui fait en ce domaine un
    travail essentiel. Bien sur il y est question entre autres des migrants en
    prison.

    OIP : les conditions de la détention en Outre-mer

    Rapport 2010 de la Coordination Outre-mer de l’Observatoire international des
    prisons

    Lire le rapport complet et qq extraits :
    http://www.migrantsoutremer.org/OIP-Les-conditions-de-la-detention

    Marie Duflo (Gisti)
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    Message par bye Sam 2 Juil - 14:38

    Immigration : les analyses de Guéant, à la trappe
    Falila Gbadamassi | afrik.com | 29 juin 2011

    vendredi 1er juillet 2011

    Plusieurs déclarations du ministre de l’Intérieur sont revues et corrigées par les organismes compétents

    Claude Guéant, le ministre français de l’Intérieur, aime à détourner les chiffres et les faits sur l’immigration pour s’attirer les faveurs de l’électorat d’extrême-droite à l’approche de la présidentielle de 2012. Morceaux choisis.


    Quand Claude Guéant, le ministre français de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration s’en prend aux immigrés, les chiffres et les arguments avancés sont souvent matière à caution. Au point que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) soit sorti de sa réserve sous la pression des syndicats. Le dimanche 22 mai dernier, sur les ondes de la radio Europe 1, l’ancien secrétaire de l’Elysée affirmait que « les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés ». Un communiqué de l’Insee publié ce lundi rétablit la vérité statistique. Ainsi, rappelle l’institut, « la proportion d’enfants d’immigrés parmi les élèves sortis sans qualification de l’enseignement secondaire peut être estimée à environ 16 % pour les enfants de familles immigrées. Si on y ajoute les enfants de familles « mixtes », cette proportion passe à environ 22 % ». Ces chiffres sont issus d’une étude datant de 2005.

    Les immigrés s’intègrent et la France a besoin « de maçons, de serveurs de restaurants » non européens

    Dans son intervention sur Europe 1, Claude Guéant affirmait également que « contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences [issus de l’immigration, ndlr]. Il y a de l’ordre de 2 000 personnes qui viennent à ce titre. Mais on n’a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants. Il y a en France de la ressource parmi les Français. » Pourtant dans les six accords de gestion concertée des flux migratoires signés entre la France et des pays non européens sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la liste élargie des métiers en tension – ces secteurs où la France a besoin de faire appel à la main d’œuvre étrangère –, fait toujours mention des BTP et de la restauration. Au Congo et au Gabon, sont exclusivement concernés le BTP. Le Bénin, le Burkina Faso, la Tunisie et Maurice, eux, peuvent se porter pourvoyeurs de main d’œuvre dans les deux secteurs.

    Une des nombreuses autres affirmations erronées du ministre Guéant sur l’immigration concerne l’intégration. A la mi-avril, le ministre de l’Intérieur déclarait sur les antennes de TF1 que « l’intégration est en panne ». Motif évoqué : « 24% des étrangers non européens qui se trouvent en France sont des demandeurs d’emploi. C’est presque trois plus que le taux (de chômage) national ». Information démentie en partie par un article des Cahiers français de l’intégration signé par Benoît Normand, secrétaire général du Haut conseil à l’intégration (HCI), organisme chargé par la primature française de toutes les questions relatives à l’intégration. Le document réaffirme que ce type d’affirmations reposent « pour l’essentiel, sur la réalité d’un taux de chômage plus élevé des immigrés au regard de celui de l’ensemble de la population (…). Cependant, comme tout lieu commun, celui-ci est en bonne partie faux et a pour inconvénient majeur de stigmatiser, tout à la fois, les immigrés soupçonnés de ne pas vouloir s’intégrer, et le pays d’accueil accusé de discriminer une immigration familiale qui a, en outre, vocation à travailler ». Dans cet article, on apprend ainsi que le taux de chômage des immigrés non européens serait a priori le double et non pas le triple du taux de chômage national ; 7,3% pour les non-immigrés contre 15,2% pour les immigrés, selon les chiffres fournis par l’Insee (Enquêtes emploi du 1er au 4e trimestre, 2007).

    Par ailleurs, pour le président du Haut conseil à l’intégration (HCI), Patrick Gaubert, « l’intégration à la française, ça marche ». « Si l’on considère des indicateurs tangibles comme le niveau de diplôme des générations suivantes, la mobilité sociale ou les mariages mixtes, la majorité s’intègre », peut-on lire dans les colonnes du Figaro. Une étude du Centre de recherches politiques de Sciences Politiques (CEVIPOF) sur le Rapport au politique des Français issus de l’immigration maghrébine, africaine et turque, rapportée par les Cahiers français de l’intégration, indique que « ces derniers ne sont pas, dans leur très grande majorité, dans une logique communautaire de revendication particulière et, bien au contraire, qu’ils adoptent des comportements politiques conformes à leurs catégories socioprofessionnelles ».

    A quelques mois des élections présidentielles de 2012, la volonté du pouvoir sortant d’attirer les électeurs d’extrême-droite, en mettant notamment en avant les questions relatives à la l’immigration, rime avec contre-vérités.


    http://www.afrik.com/article23167.html--------------------------------------------------------------------------------
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    Message par bye Mer 13 Juil - 18:18

    Une flottille pour enrayer l’hécatombe en Méditerranée

    http://www.migreurop.org/article2000.html

    Depuis le début de la crise libyenne, au mois de février 2011, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui. Au 14 juin, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), dénombrait un million de réfugié.es ayant quitté la Libye, dont plus de 500 000 en Tunisie, plus de 300 000 en Egypte et 70 000 au Niger.

    Chaque jour, des réfugié.es arrivent en Tunisie pour rejoindre des camps déjà surpeuplés. En majorité originaires de pays d’Afrique subsaharienne touchés par des conflits comme la Somalie, le Soudan, l’Erythrée ou la Côte d’Ivoire, leurs occupant.es ne peuvent être rapatrié.es et vivent dans des conditions de plus en plus difficiles, auxquelles s’ajoute le risque croissant de déstabilisation du pays qui les accueille.

    Ces réfugié.es sont pris en étau : le régime de Kadhafi instrumentalise la question migratoire en forçant au départ des milliers de personnes dans des embarcations de fortune tandis que, accusés d’être des mercenaires à la solde de Tripoli, de nombreux Africains sont victimes d’exactions de la part de partisans du CNT (Conseil National de Transition). Les pays de la coalition, de leur côté, ne semblent établir aucun lien entre leur intervention militaire et la fuite de ces exilé.es. L’Union européenne n’a toujours pas pris d’initiative pour les accueillir. ou sauver celles et ceux qui se perdent en mer. Au contraire, elle renforce la surveillance de ses frontières en déployant l’agence Frontex en Méditerranée et les navires de la coalition ne portent aucune assistance aux boat-people.

    Selon le HCR, plus de 2 000 personnes sont portées disparues en mer depuis le mois de février.

    De nombreuses organisations pressent les autorités européennes de prendre des dispositions pour recevoir des réfugié.es, aider les pays dans lesquels ils sont contraints de rester, et enrayer cette hécatombe en Méditerranée. En vain. La politique d’inhospitalité des États européens atteint un niveau tel qu’il est de notre devoir d’agir afin de montrer qu’un espace euro-méditerranéen solidaire et respectueux des droits humains est possible.

    Réunies à Cecina (Italie), les organisations euroméditerranéennes de défense des migrants ont pris la décision d’affréter une flottille ayant pour mission d’effectuer une surveillance maritime afin que soit enfin porté assistance aux personnes en danger. Elles veulent aussi interpeller les instances de l’UE et les gouvernements des deux rives de la Méditerranée, afin que des relations fondées sur l’échange et la réciprocité soient instaurées au sein de cet espace commun. Cette flottille embarquera des personnalités politiques, des journalistes, des artistes et des responsables des organisations partenaires au projet.
    Une telle opération, de grande ampleur, n’aurait un intérêt que si elle mobilise très largement.

    Les organisations, les syndicats, les responsables politiques, les marins, les journalistes, les artistes et toutes les personnes intéressées par cette initiative sont invitées à rejoindre la liste d’information « appel intervention Méditerranée ».

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    Message par bye Jeu 28 Juil - 16:50

    La France a opposé aujourd'hui une fin de non-recevoir aux propositions avancées par la présidence polonaise de l'UE pour déroger à la règle imposant au pays d'arrivée de traiter les demandes d'asile, a annoncé le ministre chargé des Affaires européennes Jean Leonetti.

    "La Pologne fait d'excellentes propositions sur le fond (pour un système d'asile commun), mais sur la forme, on s'aperçoit qu'ils veulent dissocier Dublin II de l'ensemble du paquet (asile)", a-t-il regretté en marge d'une réunion informelle des ministres de l'Intérieur de l'UE organisée à Sopot, près de Gdansk.

    "Nous sommes défavorables à l'idée de ne pas envisager le paquet dans son ensemble, parce que cela ne nous semble pas répondre à l'enjeu global que pose le problème des flux migratoires. Supprimer ainsi Dublin II aboutirait à une possible déresponsabilisation des pays primo accueillants", a-t-il expliqué.

    La règle dite de Dublin veut que la demande d'asile soit examinée par le premier pays d'arrivée. La présidence polonaise préconise la possibilité de suspendre cette règle en cas d'afflux massif et inattendu d'immigrés qui peuvent soumettre une demande d'asile.

    La France n'est pas le seul membre de l'Union européenne à constamment s'opposer à cette dérogation réclamée par la Grèce et Malte, et soutenue par la Commission européenne. L'Allemagne et le Royaume-Uni sont sur cette même ligne, a souligné la délégation française.

    Le Figaro, le 18/07/2011

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    Message par bye Lun 8 Avr - 15:34

    21 mars 2013 – D'après le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), des conflits anciens et nouveaux, notamment en Syrie, en Afghanistan, en Iraq et en Somalie, ont contribué à une augmentation de 8% des demandes d'asile dans les pays industrialisés en 2012.

    Au total, 479.300 requêtes ont été enregistrées en 2012 dans 44 pays industrialisés, indique un rapport publié jeudi par le HCR. C'est le nombre le plus important depuis 2003 et il s'inscrit dans une tendance à la hausse observée chaque année depuis 2006, à l'exception d'une seule année.

    « Les conflits incitent de plus en plus de personnes à chercher asile », a expliqué le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres, dans un communiqué de presse. « Il est donc plus que jamais nécessaire de faire respecter le droit international en matière d'asile. En période de conflit, j'exhorte les pays à maintenir ouvertes leurs frontières aux personnes fuyant pour sauver leur vie. »

    L'Europe a enregistré le nombre le plus important de demandes d'asile en 2012 avec 355.500 requêtes soumises dans 38 pays, contre 327.600 en 2011. 83.400 demandes d'asile ont été déposées aux États-Unis, soit 7.400 de plus qu'en 2011.

    L'Asie du Nord-Est et l'Australie ont également enregistré une hausse des demandes d'asile, mais globalement le nombre des demandes d'asile est resté inférieur à ceux d'autres régions. Le Japon et la République de Corée ont enregistré 3.700 nouvelles demandes d'asile en 2012, soit une hausse de 28% par rapport à 2011. Le nombre des requérants d'asile en Australie s'est accru de 37% avec un total de 15.800 demandes d'asile qui auraient été enregistrées en 2012.

    L'Afghanistan est resté le principal pays d'origine de demandeurs d'asile avec 36.600 requêtes contre 36.200 en 2011. La Syrie arrive au second rang, avec une hausse spectaculaire depuis le 15ème rang en 2011 et de 191% dans les demandes d'asile qui s'élèvent à 24.800.

    Les demandes d'asile ne sont pas identiques au nombre des personnes ayant obtenu le statut de réfugié et ne constituent pas non plus un indicateur de l'immigration. Dans la plupart des cas, les personnes recherchant un pays d'asile après avoir fui un conflit choisissent de rester dans des pays voisins, dans l'espoir de pouvoir rentrer chez elles. Par exemple, pour la Syrie, 24.800 demandes d'asile ont été déposées dans les pays industrialisés, alors que 1.100.000 réfugiés syriens sont actuellement enregistrés dans les pays voisins.

    Centre d'actualité de l'ONU, 22/03/2012

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/8343
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    Message par bye Dim 28 Avr - 10:18

    La guerre aux migrants a fait 18 000 morts (au moins)
    JEAN-MARC MANACH | BUGBROTHER.BLOG.LEMONDE.FR | MERCREDI 24 AVRIL 2013
    mercredi 24 avril 2013


    La guerre aux migrants a fait 18 000 morts (au moins)
    Jean-Marc Manach | bugbrother.blog.lemonde.fr | mercredi 24 avril 2013

    La semaine dernière, Frontex, l’"agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures", annonçait fièrement dans son rapport annuel que "les franchissements irréguliers des frontières extérieures de l’UE ont été divisés par deux en 2012 grâce aux renforcements des contrôles aux frontières", au déploiement de 1 800 gardes-frontière en Turquie, et à la construction d’une clôture en fil barbelé à la frontière gréco-turque longue de 10,3 km chacune et d’une hauteur de 2,5 à 3 mètres :

    Quelque 72 430 franchissements illégaux ont été dénombrés en 2012, ce qui représente une baisse de 49 % par rapport aux 141 060 détectés l’année précédente.

    Etrangement, Frontex n’évoque pas, par contre, le nombre de migrants morts aux frontières de l’Europe. En 2011, j’avais contribué à créer une carte interactive répertoriant plus de 14 000 hommes, femmes & enfants "morts aux frontières" de l’Europe, depuis 1993.

    Printemps arabe "aidant", l’ONG en charge de cette macabre comptabilité a depuis recensé 4 000 victimes supplémentaires, en seulement 2 ans... Une vingtaine d’ONG ont lancé, il y a de cela un mois, une campagne internationale pour dénoncer cette "guerre" que l’Europe a décidé de lancer contre "un ennemi qu’elle s’invente".

    A l’exception d’un article sur Slate.fr, des articles et de l’émission « De Big Brother à Minority Report » que le Vinvinteur (l’émission de télévision où j’officie aussi désormais) a consacré à cette guerre qui ne dit pas son nom, aucun média n’en a parlé. Aucun. 18 000 morts en 20 ans, dont 4 000 ces deux dernières années. Aux portes de l’Europe. Dans l’indifférence quasi-générale...



    Extrait du n°20 du Vinvinteur, diffusé sur France 5 le dimanche à 20h (& dont je suis le "rédac’ chef" -NDLR).
    Pour échapper aux scanners rétiniens, et rester incognito, le héros de Minority Report se faisait greffer de nouveaux yeux. L’histoire se passait en 2054.

    Le tiers des réfugiés qui migrent aujourd’hui à Calais, dans l’espoir de se rendre au Royaume-Uni, préfèrent de même effacer leurs empreintes digitales en les brûlant au moyen de barres de fer chauffées à blanc, de rasoirs ou de papier de verre (voir Calais : des réfugiés aux doigts brûlés).

    Explications : la création de l’espace Schengen a permis d’"ouvrir" les frontières des pays membres de l’Union européenne, afin de permettre aux Européens d’y voyager sans avoir à décliner leurs identités, ni donc être obligés de montrer leurs papiers. Une révolution.

    En contrepartie, l’Europe a aussi créé une agence, Frontex, en 2004, afin de sécuriser les frontières extérieures de l’Union européenne. Qualifiée d’« organisation militaire quasi-clandestine » par Jean Ziegler, Frontex disposait en février 2010 de 26 hélicoptères, 22 avions légers et 113 navires, ainsi que de 476 "appareils techniques"...

    Frontex est aussi un service de renseignement, ainsi qu’un relais policier, militaire, et diplomatique, avec les autres pays de l’Union... et pas seulement : Frontex a en effet passé des accords techniques de coopération avec des pays comme le Bélarus (157e -sur 179- au classement de la liberté de la presse de RSF), la Russie (148e), l’Ukraine (126e), la Turquie (154e), et en prépare d’autres avec la Libye (131e), le Maroc (136e), l’Egypte (158e), la Tunisie (138e) ou l’Azerbaïdjan (156e, cf « L’Internet est libre »… mais pas notre pays).

    Le respect des droits de l’homme ne se résume certes pas au seul respect de la liberté de la presse. A contrario, on a du mal à imaginer qu’un pays qui ne respecte pas la liberté de la presse respecterait les droits des migrants... et donc à comprendre ce pour quoi, et comment, Frontex ait ainsi pu externaliser le fait de bloquer, et faire incarcérer, des migrants dans des pays peu regardants en matière de droits de l’homme.



    FrontExit, lancé par une vingtaine d’ONG de défense des droits de l’homme, réclame aujourd’hui "plus de transparence sur le fonctionnement de FRONTEX et le respect des droits des migrant.e.s aux frontières" :

    "Pour lutter contre une prétendue « invasion » de migrants, l’Union européenne (UE) investit des millions d’euros dans un dispositif quasi militaire pour surveiller ses frontières extérieures : Frontex."

    Le budget annuel de Frontex a été multiplié par 20 en 5 ans, passant de 6 millions d’euros en 2006 à 118 millions d’euros en 2011. Un record, en ces temps de crise, sachant qu’il est aussi 9 fois plus important que celui du bureau européen chargé, non pas de refouler les réfugiés, mais d’harmoniser leurs demandes de droit d’asile…

    Une des missions de Frontex est de rendre nos frontières “intelligentes”, au moyen d’une batterie de nouvelles technologies, développées, pour la plupart, par des marchands d’armes : caméras de vidéosurveillance thermiques, détecteurs de chaleurs et de mouvement, systèmes de drones, etc., le tout pour un budget estimé à 2 milliards d’euros.

    2 milliards d’euros, c’est grosso modo ce que réclamaient les associations caritatives pour assurer l’aide alimentaire aux plus démunis, soit 19 millions de personnes en Europe, dont 4 millions en France.

    Austérité oblige, l’Union européenne a finalement décidé d’amputer l’aide alimentaire de 1 milliard d’euros… au grand dam des ONG humanitaires, qui ont un peu de mal à accepter que "les chefs d’État demandent (donc) aux pauvres de sauter un repas sur deux"...

    Pourquoi il ne faut pas "rigoler" sur sa photo d’identité
    Le cauchemar décrit dans "Minority Report" est devenu réalité : pour échapper aux systèmes de surveillance, des hommes n’hésitent pas à se mutiler, voire à mourir...

    Pour l’instant, & à ce jour, il s’agit essentiellement de "réfugiés”, “sans papiers”. Mais les migrants et étrangers ne sont pas les seuls à être fichés : la "délivrance" d’un visa, ou d’un passeport, est aujourd’hui conditionnée au fait de donner ses empreintes digitales, plus une photo d’identité, bien "cadrée", afin de faciliter la tâche des systèmes de reconnaissance biométrique...

    Vous ne le savez peut-être pas, mais s’il est interdit de rigoler sur vos papiers, c’est pour permettre à des logiciels de reconnaissance faciale de pouvoir vous identifier... (voir Il ne faut pas rigoler avec vos photos d’identité). Pour l’instant, seuls les sans papiers en arrivent à se mutiler pour effacer leurs empreintes digitales. Pour l’instant.



    L’Europe a décidé, de façon particulièrement cynique, de privilégier le fichage des étrangers, en limitant le nombre de consulats offrant la possibilité d’obtenir un visa biométrique (cf Tchernobyl : les enfants bloqués à la frontière française), tout en conditionnant l’obtention d’untel visa biométrique au fait pouvoir se le payer (cf La France refoule 12% des artistes africains).

    Résultat : en 20 ans, cette “guerre aux migrants” aurait fait entre 18 & 72 000 victimes... C’est le constat, effrayant, dressé par United Against Racism, une ONG qui, depuis 1993, documente dans une base de données les morts aux frontières de l’Europe. Début 2011, elle en avait répertorié 14 000. Printemps arabe aidant, le nombre de victimes serait passé à 18 000, soit 4 000 morts de plus en 2 ans… dans l’indifférence quasi-générale, ce pour quoi j’ai proposé au Vinvinteur d’en parler :



    Ghert est l’un des responsables d’United Against Racism, l’ONG qui dénombre les "morts aux frontières" de l’Europe. Il a préféré être interviewé de dos, plusieurs membres de son ONG ayant déjà été menacé voire tabassé par des militants d’extrême-droite. Non content de m’expliquer qu’il n’a pu documenter qu’1/4 des "morts aux frontières" -et qu’il estime donc que le chiffre réel serait trois fois plus important, aux alentours de 80 000-, Ghert m’a notamment raconté l’histoire de cette mère qui a choisi d’éborgner ses enfants -afin de leur permettre de rester en Europe.

    Dressant un parallèle entre ce que l’Europe traverse aujourd’hui et ce qu’elle avait vécu dans les années 1930, Ghert estime ainsi que la façon qu’ont les pays du Nord de (mal)traiter la Grèce et l’Italie (notamment), et que la banalisation de la xénophobie, l’institutionnalisation des discriminations, et les résurgences racistes, pourraient déboucher sur une véritable "guerre" -nonobstant les risques de voir un jour cette "guerre aux migrants" se retourner contre "nous", si d’aventure ceux qui en meurent aujourd’hui se décidaient à prendre les armes pour se "défendre". L’interview dure 40’, elle est en anglais, mais le constat est terrifiant :



    Pour Claire Rodier, que j’avais déjà interviewée en 2011 à l’occasion de la mise en ligne du mémorial des “morts aux frontières de l’Europe“, « la liberté de circulation s’impose comme une évidence au regard des ravages causés par la lutte contre les migrations "illégales" ».

    Juriste au Gisti et responsable de Migreurop, l’une des ONG qui a lancé FrontExit, Claire Rodier a publié un essai, « Xénophobie Business », analyse cinglante et alarmante du « marché » de l’externalisation sinon de la privatisation, du contrôle de l’immigration. Elle y dénonce les « profiteurs de guerre » de ce marché "très lucratif" où les agents de sécurité ne reçoivent souvent qu’une formation de cinq jours sur les techniques de contrôle et de contention, failitant d’autant les cas de recours excessif à la force, voire de tabassage en règle. Son interview dure plus d’une heure, mais je ne saurais que trop vous conseiller de la lancer, en tâche de fond, et de l’écouter, vraiment :



    Si d’aventure ces questions vous ont ébranlé, vous pouvez également consulter le kit de sensibilisation de Frontexit, les cartes issues de l’Atlas des migrants en Europe , la Transborder map, "carte de la résistance contre le régime des frontières européennes", réécouter l’émission Liberté sur paroles consacrée à Frontexit (où l’on apprend que des garde-frontières ont tiré sur des bateaux de réfugiés pour les couler, et qu’il est question de doter les patrouilles de Frontex d’armes létales), acheter « Xénophobie Business », le livre de Claire Rodier (voir les 30 premières pages).

    Voir aussi :
    Calais : des réfugiés aux doigts brûlés
    La France refoule 12% des artistes africains
    Tchernobyl : les enfants bloqués à la frontière française
    Fichier ADN : 80% des 2,2M de gens fichés sont « innocents »
    Ne dites pas à ma mère que je suis un hacker, elle me croit blogueur au Monde.fr, & reporter au Vinvinteur

    jean.marc.manach (sur Facebook & Google+) @manhack (sur Twitter)
    Et pour me contacter, de façon anonyme & sécurisée (#oupas /-), c’est par là.

    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2013/04/24/la-guerre-aux-migrants-a-fait-18-000-morts-au-moins/
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    Message par bye Mar 19 Nov - 18:30

    Le deuil national décrété en Tunisie un mois après la tragédie de Lampedusa ne peut se substituer à une véritable politique de protection des migrants. Farhat Othman, ancien diplomate, rappelle ici cette responsabilité de part et d'autre de la Méditerranée.

    http://www.france-terre-asile.org/actu-du-m/item/9120/?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter+n%C2%B066
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    Message par bye Mar 26 Nov - 11:09

    Lampedusa
    par Serge Halimi, novembre 2013

    Il y a trente ans, fuir le système politique oppressif de leur pays valait aux candidats à l’exil les louanges des pays riches et de la presse. On estimait alors que les réfugiés avaient « choisi la liberté », c’est-à-dire l’Occident. Un musée honore ainsi à Berlin la mémoire des cent trente-six fugitifs ayant péri entre 1961 et 1989 en essayant de franchir le mur qui coupait la ville en deux.

    Les centaines de milliers de Syriens, de Somaliens, d’Erythréens qui, en ce moment, « choisissent la liberté » ne sont pas accueillis avec la même ferveur. A Lampedusa, une grue a été requise, le 12 octobre dernier, pour charger sur un navire de guerre les dépouilles de près de trois cents d’entre eux. Le mur de Berlin de ces boat people fut la mer ; la Sicile, leur cimetière. La nationalité italienne leur a été concédée à titre posthume.

    Leur décès semble avoir inspiré des responsables politiques européens. Le 15 octobre dernier, M. Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur français, estima par exemple que les naufragés de Lampedusa obligeaient à répondre « à une première urgence : faire en sorte que les politiques sociales de nos pays soient moins attractives (1) ». Et il s’en prit aux prodigalités qui attirent les réfugiés vers les côtes du Vieux Continent : « L’aide médicale d’Etat permet à des personnes qui sont venues sur le territoire sans respecter nos règles [d’être soignées gratuitement], alors que, pour les Français, il peut y avoir jusqu’à 50 euros de franchise. »

    Il ne lui restait plus qu’à conclure : « La perspective de bénéficier d’une politique sociale attractive est un élément moteur. On n’a plus les moyens de faire cela. » On ne sait si M. Hortefeux imagine aussi que c’est attirés par les aides sociales pakistanaises qu’un million six cent mille Afghans ont trouvé refuge dans ce pays. Ou que c’est pour profiter des largesses d’un royaume dont la richesse par habitant est sept fois inférieure à celle de la France que plus de cinq cent mille réfugiés syriens ont déjà obtenu l’asile en Jordanie.

    L’Occident se prévalait il y a trente ans de sa prospérité, de ses libertés comme d’un bélier idéologique contre les systèmes qu’il combattait. Certains de ses dirigeants utilisent dorénavant la détresse des migrants pour précipiter le démantèlement de tous les systèmes de protection sociale. Peu importe à de tels manipulateurs de malheur que l’écrasante majorité des réfugiés de la planète soient presque toujours accueillis par des pays presque aussi misérables qu’eux.

    Quand l’Union européenne ne somme pas ces Etats, déjà proches du point de rupture, de « faire cesser le business indigne des embarcations de fortune (2) », elle leur enjoint de devenir son glacis, de la protéger des indésirables en les traquant ou en les détenant dans des camps (3). Le plus sordide est que tout cela n’aura qu’un temps. Car, un jour, le Vieux Continent fera de nouveau appel à de jeunes immigrés pour endiguer son déclin démographique. Alors les discours s’inverseront, les murs tomberont, les mers s’ouvriront...

    Serge Halimi

    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/HALIMI/49763
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    Message par bye Mer 22 Jan - 19:51

    France terre d'asile et quatre organisations européennes, Flemish Refugee Action (Belgique), Detention Action (Royaume Uni), Menedék (Hongrie) et le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), lancent une campagne d'information sur les migrants "non-éloignables". Découvrez les récits de ces femmes et de ces hommes qui se trouvent dans l'impasse administrative.
    Pour des raisons qui ne relèvent pas de leur volonté, certains migrants sont « non éloignables » c’est-à-dire qu’ils sont dans l’impossibilité de retourner dans leur pays d’origine : les autorités de leur pays d’origine refusent de les laisser revenir, un problème médical rend tout retour risqué pour leur vie, la guerre sévit…

    Le problème est que leur pays d’accueil ne leur délivre pas non plus de titre de séjour. Ils se trouvent ainsi dans l’impossibilité de mener une vie normale, n’ont pas le droit de travailler ou d’accéder à un logement. Ils vivent constamment dans la peur d’être retenus, inutilement, pour un éloignement qui ne pourra avoir lieu.

    Voici nos 18 recommandations afin d'améliorer la situation de ces personnes.

    ÉVALUATION D’ÉLOIGNEMENT
    1. Les États devraient évaluer soigneusement les situations où les migrants sont non-éloignables. Idéalement, cette évaluation devrait être intégrée au processus décisionnel en matière d’asile et d’immigration. Les situations de non-éloignement devraient être évaluées de préférence au moment où la rétention ou l’éloignement forcé seraient envisagés.


    ÉVITER LA DÉTENTION POUR LES MIGRANTS NON-ÉLOIGNABLES
    2. Des alternatives à la rétention devraient aussi être développées afin de permettre aux migrants de vivre librement le temps que leur dossier soit pris en charge. Ces alternatives devront être conformes à la Directive Retour qui précise que la rétention ne devrait être utilisée qu’en dernier recours, toujours en proportion des circonstances du dossier, et seulement lorsque des alternatives sur le long terme ne pourront être mises en place.

    3. Lorsque la situation de non-éloignement sera établie, le migrant ne devra alors plus être retenu. La Directive Retour précise que la rétention ne devra être utilisée que « dans le but de préparer un retour ou dans le but de faire avancer une procédure de renvoi ». Ces circonstances ne sont donc pas valables dans le cas des migrants non-éloignables.

    4. Les périodes de rétention doivent être réduites à une durée minimum qui doit être précisée.

    5. Les migrants devraient être libérés des centres de rétention dans le cas où la procédure d’éloignement n’aboutit pas car les autorités du pays d’origine refusent de délivrer des documents ou interdisent à un migrant l’accès au pays. Des entretiens complémentaires avec les ambassades devraient être organisés pendant que la personne se trouve dans un centre d’accueil et non pas un centre de rétention.

    6. La rétention ne doit pas être utilisée à l’encontre de ressortissants de pays ou les retours forcés sont interdits.

    7. Si dans un pays seuls les retours volontaires sont possibles, la rétention ne devrait jamais être utilisée de manière coercitive afin d’inciter le migrant au retour volontaire ou pour le punir du refus de retourner volontairement dans son pays.

    8. Les migrants ne devraient pas être répétitivement enfermés pour les mêmes raisons, sans qu’il n’y ait eu de changement de circonstances.

    9. Lorsqu’ils sont libérés, les migrants devraient pouvoir disposer d’un document indiquant la durée de leur rétention et les raisons de leur libération.

    10. Quand un migrant s’avère être non-éloignable, il ou elle devrait au moins bénéficier d’un titre de séjour temporaire. S’il n’y a toujours pas de possibilité de retour à l’expiration du titre de séjour, une extension de la durée, ou la délivrance d’un titre de séjour permanent devraient être envisagées.

    11. Les personnes reconnues apatrides devraient bénéficier d’un titre de séjour leur donnant des droits comparables aux personnes reconnues réfugiés.

    12. Un titre de séjour devrait donner aux migrants non-éloignables la possibilité d’accéder à leurs droits fondamentaux tels que le travail, la sécurité sociale et d’autres avantages.

    13. Les institutions de l’UE doivent promouvoir la mise en œuvre de politiques publiques prévenant le placement en rétention de migrants non éloignables. Cela implique une application stricte des garanties posées par le droit de l’Union européenne et le droit international de manière à éviter les cas de détention arbitraire. La Commission européenne devrait publier des orientations afin d’aider les Etats membres à interpréter les notions de la Directive Retour pertinentes en matière d’évaluation des situations de non éloignabilité. Cela inclurait notamment la question de l’absence de coopération avec les pays tiers ou pays d’origine ainsi que celle de la bonne diligence des accords en matière de renvoi.

    14. La Commission européenne doit continuer de surveiller les politiques des Etats membres vis-à-vis des migrants non éloignables à travers le Comité Contact de la Directive Retour. À travers l’évaluation de la mise en œuvre de cette directive, elle devrait considérer l’adoption de certains amendements afin de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes qui ne sont pas éloignées.

    15. La Commission européenne doit s’assurer de l’application effective de l’article 14 (2) de la Directive Retour. Cet article prévoit de délivrer aux personnes dont la mesure d’éloignement a été reportée, une confirmation écrite de l’impossibilité temporaire d’exécuter cette mesure. Cela constituerait un moyen de prévention efficace contre le placement en rétention à répétition des migrants non éloignables.

    16. L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne devrait étudier de manière approfondie les situations de non éloignabilité au regard des obligations légales des Etats membres (droit européen et Charte des droits fondamentaux), en particulier l’article 1 (dignité humaine), Article 6 (droit à la liberté et à la sécurité), article 21 (non-discrimination), article 24 (droits de l’enfant), article 35 (droit à la santé) et article 47 (droit à un recours suspensif et à un procès équitable).

    17. Les lignes directrices que le Conseil européen devra adopter en 2014 en matière justice, liberté, et sécurité, devront promouvoir une approche basée sur l’accès aux droits prenant en compte les situations de non éloignabilité. Cette approche devra prévenir ce type de situation et exclure le recours à la rétention de migrants non éloignables. Les directives stratégiques doivent également affirmer l’objectif, pour tous les Etats membres de l’UE, de rendre effective la Convention internationale de 1954 sur l’apatridie et d’introduire dès que possible une procédure de détermination de l’apatridie. Cela constituerait une solution effective pour cette catégorie particulière de migrants non éloignables.


    LE CONSEIL DE L’EUROPE
    18. Le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe et le Comité européen pour la Prévention de la Torture devrait systématiquement analyser les situations de non éloignabilité en particulier à travers leur travail sur la rétention des migrants. Ils devraient mettre en place des actions appropriées, en accord avec les mandats qui leur sont attribués et dans le respect des droits humains des migrants non-éloignables.

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9258/?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter68


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    Message par bye Jeu 13 Fév - 17:41

    La croissance économique de la Chine laisse de côté un certain nombre de ses habitants. En effet, des centaines de millions de ruraux rejoignent les grandes villes chinoises dans l'espoir de trouver du travail. Ils vivent dans des conditions déplorables dans les sous-sols de ces villes, parfois même dans les égouts. On assiste ici à la plus grande migration humaine de l'Histoire.

    http://www.france-terre-asile.org/component/flexicontent/124-slider/9311-chine-ces-travailleurs-migrants-qui-vivent-en-sous-sol/?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter%2069
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    Message par bye Ven 16 Mai - 12:10

    Depuis la création de l'Union européenne, et alors même que le renforcement des frontières extérieures n'a pas cessé, la question du contrôle de la migration clandestine fait débat. Pourtant, ces dernières années, le nombre de traversées illégales détectées aux frontières européennes a plutôt tendance à baisser, selon l'organisme européen Frontex. Explication cartographiée.

    http://www.france-terre-asile.org/component/flexicontent/124-slider/9496-comprendre-limmigration-clandestine-en-europe-en-une-carte
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    Message par bye Ven 16 Mai - 12:22

    Les dernières actualités européennes de l'asile et de l'immigration mettent en lumière la récente communication de la Commission européenne sur l’application de la directive 2003/86/CE relative au droit au regroupement familial.

    Chaque semaine, France terre d’asile propose une sélection d’actualités européennes de l’asile et de l’immigration.



    Cette semaine, le Parlement européen défnit de nouvelles règles pour les opérations aux frontières maritimes de l'UE et publie un rapport d’évaluation du Fonds européen pour le retour pour la période 2008-2010

    La Commission européeenne a présenté le 3 avril dernier une communication concernant les lignes directrices pour l’application de la directive 2003/86/CE relative au droit au regroupement familial.

    La Cour européenne des droits de l’Homme a déclaré, dans l’arrêt «HERMAN ET SERAZADISHVILI c. GRÈCE» du 24 avril 2014, que la Grèce a violé les articles 3 (interdiction de mauvais traitements) et 5 (droit à la liberté) de la Convention européenne des droits de l'homme. Elle a également interdit en Espagne le refoulement de demandeurs d’asile sahraouis.

    Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a publié une déclaration exprimant sa préoccupation concernant les nouveaux changements législatifs sur l'asile en Chypre, qui «restreignent les droits essentiels des personnes déplacées de force qui ont cherché refuge à Chypre».

    En Grèce, les migrants qui ne collaborent pas à leur retour dans leur pays d'origine pourraient être légalement retenus en attente de leur éloignement pour une durée supérieure à 18 mois, soit le terme maximum fixé par la directive retour de l'Union européenne.

    En avril dernier, un rapport du Comité des comptes publics a fortement critiqué le système d’hébergement proposé aux demandeurs d’asile déboutés.

    Les mesures mises en place par la Bulgarie ont abouti selon le HCR à une nette diminution du nombre d'arrivées depuis décembre 2013. Mais, elles pourraient empêcher des individus ayant besoin d'une protection internationale d'entrer et de déposer une demande d'asile en Bulgarie.


    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/6843
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    Message par bye Lun 16 Juin - 18:27

    De plus en plus d'enfants migrants clandestins aux Etats-Unis.




    47 017 mineurs voyageant seuls ont été appréhendés depuis le 1er octobre dernier aux USA. L'administration américaine s'attend à ce que ce chiffre monte à 60 000 d'ici à septembre 2014. Barack Obama a décrit cela, lundi 6 juin, comme "une situation humanitaire urgente". La principale raison de l'exil de ces jeunes reste les risques auxquels ils font face dans leur pays d'origine.

    Près de 50 000 migrants mineurs ont déjà été arrêtés aux frontières américaines depuis octobre 2013, un chiffre qui va sans doute augmenter d'ici la fin de l'année. Une crise humanitaire, qui inquiète les médias américains.

    Selon l'administration américaine, les immigrants sont persuadés que les enfants voyageant seuls sont traités avec plus d'indulgence que les adultes. Une perception pas très éloignée de la vérité, note le New York Times : "alors que l'administration Obama a évolué vers une attitude plus agressive d'expulsion des adultes, elle a, dans les faits, expulsé beaucoup moins d'enfants que par le passé". En 2013, elle a expulsé seulement 1/5e du nombre d'enfants expulsés en 2008. "Ils n'ont pas encore publiquement reconnu le changement de leur politique, mais nous le voyons", déclare une représentante des douanes au quotidien.

    "70 000 enfants vont arriver à nos frontières cette année : que va t-il leur arriver ?" s'interroge Mother Jones. "Ceux qui viennent du Mexique sont directement ramenés de l'autre côté de la frontière, le reste est pris en charge par le département de la Santé et des Services humanitaires qui les place dans des centres temporaires en attendant que leur processus d'expulsion soit lancé". En 2013, 80 centres accueillaient 25 000 enfants non accompagnés. Sans parents dans le pays, les jeunes restent dans des centres fédéraux. "La plupart de ces centres sont dans des Etats aux frontières, loin des grandes villes, ce qui signifie pour les enfants une grande difficulté à trouver un avocat pour éviter d'être renvoyés dans les pays dangereux qu'ils ont fuis" explique Mother Jones.

    La principale raison de l'exil de ces jeunes reste le risque auquel ils font face dans leurs pays d'origine. Le Star Tribune, journal du Minnesota, rapporte les résultats d'une enquête du haut-commissariat pour les réfugiés aux Nations Unies : "la moitié des 400 enfants interrogés ont déclaré avoir été victimes de sévères traumatismes". La plupart de ces jeunes viennent de trois pays d'Amérique centrale principalement : le Salvador, le Guatemala et le Honduras. Ces pays "ont des gangs de rue puissants, une forte présence du crime organisé et du trafic de drogue, et ont donc le plus haut taux d'homicide de la région et du monde", rapporte le quotidien.


    PAS QU'UN PROBLÈME HUMANITAIRE

    Le Washington Post s'intéresse à la question financière. "Le projet de prendre en charge et installer ces jeunes migrants du Mexique et d'Amérique centrale pourrait coûter jusqu'à 2,28 milliards de dollars [1,6 milliard d'euros] en 2015, plus du double de ce que le budget avait prévu pour 2015, il y a juste quelques mois". Les jeunes restent dans les centres en moyenne de 30 à 45 jours avant d'être remis à un parent. "Le problème des jeunes migrants va être le casse-tête politique le plus complexe du Parlement et du Sénat dans les débats sur le budget du gouvernement", prédit le quotidien.

    Le New York Times dans son édito analyse la réponse de l'administration Obama – créer un nouveau groupe de travail et ouvrir un nouveau centre – comme la meilleure possible. Pour le quotidien, "l'administration mérite notre estime pour avoir reconnu qu'il s'agissait d'une crise humanitaire et non pas une crise de la sécurité de nos frontières". "Cela tombe mal, au vu de l'impasse dans laquelle se trouve le débat américain sur l'immigration" analyse le New York Times. "Les soutiens d'une réforme de l'immigration – davantage de contrôle aux frontières, contrôler le flux d'immigration et légaliser la situation des immigrations – devraient reconnaître que leurs ambitieux projets législatifs ne résoudront pas la crise des pays dont les migrants sont originaires. Les critiques de ces réformes ne devraient pas penser non plus avoir la réponse. La vision des républicains – enfermés dans un pays clos, sans le problème de l'immigration – est un fantasme. Mais ce n'est pas une solution".

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9561
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    Message par stevy09 Mar 24 Juin - 14:11

    pour certains c'est une solution car ils pensent que la vie est mieu en occident
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    Message par bye Mar 24 Juin - 18:10

    oui, c'est aussi qu'ils n'ont pas le choix. C'est la survie ou une misère permanente.
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    Message par bye Sam 28 Juin - 12:43

    L’OFPRA SERT À EXPULSER LES CAMPEMENTS
    La venue du directeur général de l’OFPRA ce mercredi à Calais, au lieu de distribution des repas occupé par les exilés, mérite qu’on y revienne. Pendant la journée, la préfecture a dit aux associations, aux médias et aux exilés eux-mêmes que les occupants du lieu devaient partir, ce qui laisse présager une expulsion, et un dispositif spécial pour ceux qui choisiraient de demander l’asile. Le soir, le directeur général de l’OFPRA est là pour tenter de crédibiliser ce dispositif. Est-ce là le rôle de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides ?

    La législation européenne (règlement Dublin III) prévoit qu’on ne peut demander l’asile que dans un seul pays, et énonce une série de critères pour déterminer quel est ce pays. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit du pays d’entrée dans l’Union européenne. Toute une partie des exilés arrivant en France se sont fait prendre leurs empreintes digitales dans des pays qui ne respectent pas les droits des demandeurs d’asile ou n’offre pas de possibilités d’intégration aux réfugiés (Bulgarie, Hongrie, Italie…). S’ils demandent l’asile en France, ils risquent donc d’être renvoyés dans le pays où ils ont laissé leurs empreintes digitales. Et s’ils demandent l’asile en France, ils devront y donner leurs empreintes, et ils ne pourront plus demander l’asile dans un autre pays.

    Lorsqu’ils arrivent en France, les exilés voient des demandeurs d’asile vivre à la rue. Il faut un délais variable selon les préfectures, généralement de plusieurs mois, pour obtenir le premier rendez-vous qui permet d’entrer dans la procédure d’asile.Pendant ce délais, ils sont sans-papiers et à la rue. Ensuite ils doivent attendre souvent plusieurs mois une proposition d’hébergement, souvent dans un foyer d’hébergement d’urgence où aucun accompagnement des demandeurs d’asile n’est prévu.

    La CFDA (Coordination Française pour le Droit d’Asile) a fait en 2012 un rapport complet sur la dégradation de l’accueil des demandeurs d’asile en France. Les choses ne se sont pas arrangées depuis. Et les exilés sont informés de la situation, puisqu’ils rencontrent des demandeurs d’asile à la rue.

    Par ailleurs, les exilés sont confrontés aux contrôles et arrestations à répétition, insultes et brutalités policières, notamment à Calais. Ils ont compris que pour les autorités françaises ils n’étaient pas les bienvenus, et le premier mot de français qu’ils ont appris de la police est généralement "dégage". Tout est fait au quotidien pour qu’ils n’aient pas envie de rester en France.

    C’est donc dans ce contexte qu’intervient le directeur général de l’OFPRA. Le dispositif qu’il propose évite le temps d’attente à la rue avant le rendez-vous en préfecture et la proposition d’hébergement – ce qui est d’ailleurs le simple respect de la loi, et on se demande pourquoi l’État ne respecte pas la loi tout le temps. Mais rien n’est dit quant aux hébergement proposés et surtout au suivi de la demande d’asile des personnes, qui est essentiel pour avoir une chance d’obtenir une réponse positive (le dossier de demande et le récit de vie doivent être écrits en français par exemple, les chances de réponse positive sont plus élevées pour les personnes qui ont pu préparer leur entretien avec l’OFPRA que pour les personnes qui n’ont reçu aucune aide).

    On a déjà eu le mois dernier un détournement des missions de l’ARS (Agence Régionale de Santé) pour le montage d’une fausse opération contre la gale pour donner une couleur humanitaire à l’expulsion de trois campements. Maintenant c’est l’OFPRA qui est détourné de sa mission de protection des réfugiés pour jouer le rôle de la "main tendue de la France" dans une opération publicitaire visant à mieux faire passer l’expulsion des exilés qui occupent le lieu de distribution des repas.

    Au moment où une réforme de la législation française sur l’asile est en discussion, ce détournement des missions de l’OFPRA est particulièrement inquiétant.
    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/21/lofpra-sert-a-expulser-les-campements/
    bye
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    Message par bye Sam 5 Juil - 15:29

    Migrants piétinés et asphyxiés : «On a mis toute la nuit à sortir les
    cadavres»
    Filippo ORTONA 4 juillet 2014 à 20:47

    http://www.liberation.fr/monde/2014/07/04/migrants-pietines-et-asphixies-on-
    a-mis-toute-la-nuit-a-sortir-les-Cadavres_1057448/

    L'opération de sauvetage à Pozzallo le 1er juillet.
    INTERVIEWPozzallo, petite ville de Sicile, fait face à un afflux de migrants
    et réfugiés arrivés de Libye. Certains meurent pendant la traversée. Le
    maire de la ville explique la situation.

    Ce mardi, une nouvelle tragédie s'est déroulée à Pozzallo, petite ville du
    sud de la Sicile où débarquent régulièrement des bateaux de migrants et
    réfugiés. Quarante-cinq personnes qui cherchaient à gagner le continent sont
    mortes piétinées ou asphyxiées (l’autopsie est en cours) dans la soute d’un
    navire où avaient embarqué presque 600 migrants partis de Libye. Depuis
    octobre 2013, l’Italie a lancé l’opération Mare Nostrum de sauvetage et
    contrôle en mer, afin d’éviter des drames comme celui de Lampedusa.
    Luigi Ammatuna est le maire de Pozzallo. Elu en 2012 sur une liste
    réunissant des membres de la gauche et de la société civile, contre
    l’alliance du Parti démocrate et du Parti de la Liberté, les deux plus
    grands partis d’Italie, il explique comment la commune fait face à cet
    afflux de migrants.

    Que s’est-il passé mardi?

    Les secours nous ont alertés tout de suite. Sur le bateau, qui était encore
    en mer, il y avait une trentaine de cadavres [ils seront en réalité 45 à la
    fin du sauvetage, ndlr]. On a dû se préparer pour les recevoir sur le
    débarcadère, avec les sacs pour les corps. La trappe par laquelle on accède
    à la soute était minuscule, 80 centimètres de côté, entourée de bordés trop
    épais. Il a fallu que les pompiers interviennent à la tronçonneuse.

    On a commencé vers 14h30, on n’a pu sortir le premier corps qu’à 19h15.
    Imaginez-vous la fatigue, sous le soleil, dans la chaleur. On a continué à
    sortir les cadavres jusqu’à 6 heures du matin, en travaillant toute la nuit.
    C’était insoutenable pour quiconque a une miette d’humanité, de sensibilité.
    La situation était effrayante : il y avait des excréments, des miasmes, les
    corps étaient en état de décomposition… Je suis resté du début à la fin,
    avec mon écharpe tricolore, en tant que maire, à travailler. J’ai estimé que
    c’était important d’y être, pour signifier que la ville est présente.

    Etes-vous en état d’urgence?

    L’urgence, c’est tous les jours. C’est devenu la norme. La fréquence [des
    débarquements, ndlr] est telle qu’on s’habitue. On est tout le temps au
    front, à accueillir ces personnes. Dans notre centre d’accueil et de secours
    médical, à côté du port, on peut héberger 180 personnes. Aujourd’hui, il y
    en a 397, mais en 2013 on en a eu plus de 700. On essaye simplement de faire
    marcher la machine, en dépit des difficultés et de l’épuisement.

    Quand on a eu plus de 700 migrants dans le centre pendant deux mois et demi,
    j’ai fait savoir que je me sentais seul. Maintenant, ça va mieux. La
    préfecture de Ragusa [la grande ville la plus proche, ndlr] nous aide
    beaucoup, ainsi que la protection civile. Rome, Bruxelles… Ce sont eux que
    je sens loin.

    Que pensez-vous du programme Mare Nostrum mis en place pour éviter les
    tragédies dans la Méditerranée et contrôler les flux de migrants ?

    C’est une opération noble qui sauve beaucoup de vies. Mais cela doit
    continuer à terre, les institutions doivent nous donner les moyens
    d’héberger ces gens au mieux. Par exemple, on a un problème avec les
    mineurs: selon la loi, ils doivent être hébergés dans des structures
    séparées des adultes, qui soient reconnues officiellement par l’Etat. Mais
    les coûts de prise en charge doivent être couverts par la mairie. Or, on ne
    peut pas se permettre de payer cela. J’ai demandé au ministre Alfano
    [ministre de l’Intérieur, centre-droite, ndlr] de modifier cette loi. On
    verra. Entre-temps, heureusement, le diocèse de Noto [à 30 km de Pozzallo,
    ndlr] nous a confié des locaux pour les héberger.

    Et en ce qui concerne la politique de l’Union européenne?

    L’Europe tourne la tête de l’autre côté. Elle n’envoie aucun signal, rien du
    tout. Malte est à 90 kilomètres, mais depuis un an, dès qu’il y a un navire,
    les vedettes maltaises s’approchent seulement pour balancer des vivres, des
    gilets de sauvetage et c’est tout. Ils disent aux migrants d’aller à
    Pozzallo puisque eux ne feront rien. L’Europe ne peut pas continuer à faire
    comme si rien ne se passait.

    Que deviennent les migrants une fois débarqués?

    Lorsqu’ils arrivent, ils sont identifiés et soignés dans le centre de
    secours, puis ils sont répartis dans le pays. Depuis quelque temps, le
    ministère organise des vols charter pour le nord de l’Italie. La préfecture
    locale essaye de vider le centre régulièrement, pour pouvoir accueillir ceux
    qui suivront. Ici, les migrants sont libres. Des agents essayent d’organiser
    des activités dans le centre, des matchs de foot avec les jeunes du village,
    la projection des matches de la Coupe du monde… Ils peuvent se balader où
    ils veulent, mais normalement ils ne restent pas longtemps à Pozzallo. On
    n’a jamais eu de vrais problèmes, seulement quelques ennuis dans les
    périodes de surpeuplement.

    Comment vos concitoyens vivent-ils cette situation?

    Plutôt calmement. Le centre d’accueil est près du port, loin du village. Mes
    concitoyens ne s’aperçoivent des débarquements qu’à la télé. En général, ils
    sont très tolérants. Il y a quelques jours, j’étais en route pour le port.
    Je passe toujours par ce petit parc où il y a des bancs où les migrants
    aiment s’asseoir. Un vieil homme du village m’arrête en me disant: «Monsieur
    le maire, pourriez-vous ajouter des bancs, pour qu’il y ait de la place pour
    tous?» Ajouter, pas enlever, parce que les migrants aussi ont le droit de
    s’asseoir. Ça, c’est Pozzallo.

    Vous attendiez-vous à ce genre de difficultés quand vous avez été élu maire?

    Non. Mais quand je me couche, je sais que j’ai fait tout ce que je pouvais
    pour aider des gens qui fuient la famine, la guerre, la persécution. Je
    voudrais tout de même souligner que Pozzallo fait les frais de cette
    situation en termes d’image, pour le tourisme. On paie le fait qu’on est
    solidaire, qu’on essaie d’accueillir ces gens. Ce n’est pas juste.
    Filippo ORTONA


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    Message par bye Mar 15 Juil - 11:55

    1 654 migrants ont été sauvés en mer Méditerranée au cours du dernier week-end du mois de juin. Mais parfois, les sauveteurs arrivent trop tard et font de macabres découvertes, comme ces 30 corps de migrants morts par asphyxie en tentant de rejoindre les côtes italiennes. Le ministre italien de l'Intérieur demande que l'opération Mare Nostrum devienne une action européenne gérée par Bruxelles.
    Une trentaine de cadavres ont été trouvés sur un bateau de migrants secouru en pleine nuit dans le Canal de Sicile qui sépare l'Italie des côtes nord-africaines, ont annoncé lundi 30 juin les agences italiennes citant la marine et les garde-côtes.

    Les sauveteurs ont fait leur macabre découverte quand ils sont montés à bord d'un bateau de pêche transportant environ 590 réfugiés et migrants, afin d'évacuer immédiatement vers la terre ferme les personnes les plus en détresse, dont deux femmes enceintes.

    L'embarcation était en cours de remorquage dans la nuit par le navire Grecale de la marine et devait arriver lundi à Pozzallo dans la zone de Raguse (sud-est de la Sicile).


    MORTS PAR ASPHYXIE
    Les immigrés décédés sont apparemment morts par asphyxie. Les corps ont été retrouvés dans une partie difficile d'accès du bateau de pêche. Seuls quelques-uns ont été pris en charge par le navire Grecale.

    Ce n'est pas la première fois que des sauveteurs retrouvent des corps de migrants à bord de navires secourus en pleine mer dans le Canal de Sicile mais jamais jusqu'à présent en si grand nombre.

    Le 14 juin, 10 migrants s'étaient noyés dans le naufrage de leur embarcation à seulement 40 miles (70 km) des côtes libyennes où la marine italienne était venue leur porter secours. 39 autres migrants qui se trouvaient sur le même canot pneumatique avaient alors pu être sauvés par un bâtiment de la marine.


    PLUS DE 60.000 MIGRANTS SECOURUS DEPUIS JANVIER
    Au cours du weekend passé, la marine a annoncé être venue au secours de 1.654 migrants et réfugiés répartis sur sept embarcations, bateaux de pêche et canots de fortune.

    Ces sauvetages s'inscrivent tous dans le cadre de l'opération "Mare Nostrum" (nom que les Romains donnaient à la Méditerranée), lancée par l'Italie à l'automne 2013 après deux terribles naufrages, l'un près de Lampedusa, l'autre près de Malte ayant fait au moins 400 morts.

    Les experts soulignent que l'opération a aussi des effets pervers car les navires militaires italiens vont de plus en plus loin au large se rapprochant des côtes libyennes, ce qui tend à alimenter le flux des départs.

    En raison d'une météo favorable et de l'insécurité croissante dans leur pays d'origine mais également en Libye, leur point de départ, des milliers d'immigrés et réfugiés - Syriens, Erythréens, habitants pauvres d'Afrique sub-saharienne - prennent la mer chaque semaine vers les côtes italiennes.

    Depuis le début de l'année, selon les autorités, plus de 60.000 migrants et réfugiés fuyant les guerres et à la recherche d'une vie meilleure ont débarqué dans le sud de l'Italie. Le record de 2011, où le nombre de migrants avait atteint les 63.000 personnes en raison des printemps arabes, devrait être dépassé.

    Certains experts pensent même que l'on pourrait arriver cette année à 100.000 personnes secourues dans le Canal de Sicile.


    L'EUROPE AUX ABONNÉS ABSENTS
    L'Italie a obtenu un renforcement de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, et des aides supplémentaires pour gérer l'afflux de migrants. Mais elle voudrait de l'Union européenne, et en particulier des pays du nord de l'Europe, une plus grande solidarité dans l'effort d'accueil des immigrés.

    Cette semaine, le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano a aussi demandé en marge d'un sommet G6 à Barcelone que Mare Nostrum "devienne une opération européenne" dont Bruxelles prendrait la direction.


    Le Nouvel Observateur, le 30/06/2014.
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    Message par bye Mar 26 Aoû - 17:43

    Europe, terre d'asile : une carte interactive

    Alors que le droit d'asile représente un défi constant pour l'Europe, Arte fait le point, cartes à l'appui, sur les fortes disparités qui subsistent d'un pays à l'autre et les difficultés rencontrées par l'Union dans la mise en place d'un régime d'asile européen commun.

    La France s'attaque aux dysfonctionnements de son droit d'asile, l'Allemagne durcit ses règles et l'Europe essaie de mettre en place un régime commun aux pays membres. ARTE vous propose une carte d'Europe des pays d'accueil des demandeurs d'asile.

    C'en est trop. Deux ans de délai pour traiter une demande d'asile, des files d'attente interminables en préfecture pour renouveler les titres de séjour... Le gouvernement français entend bien réformer son droit d'asile. Le Conseil des Ministres vient d'adopter, ce mercredi 23 juillet, le projet du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Le texte, qui doit encore être débattu au Parlement, prévoit de ramener le délai de traitement des demandes à neuf mois dès 2017, ainsi que de mettre en place un titre de séjour pluriannuel. En 2013, la France a enregistré 66 000 demandes d'asile, un chiffre en constante augmentation depuis 2008. Le budget annuel de l'asile s'élève à 500 millions d'euros.

    En Allemagne, les chiffres explosent carrément : avec 109 600 dossiers en 2013, le pays de Goethe est devenu la principale destination des demandeurs d'asile au niveau international (source : UNHCR). Le délai de traitement des demandes y est en moyenne de neuf mois. Une efficacité que le gouvernement souhaite renforcer par le biais d'une réglementation plus sévère, votée par le Bundestag début juillet : les ressortissants de Serbie, Bosnie-Herzégovine et de Macédoine peuvent à présent être renvoyés chez eux, car leurs pays sont considérés comme étant "sûrs".

    Les principaux pays d'origine des demandeurs d'asile sont en proie à la violence et aux conflits : la Syrie, l'Afghanistan, l'Erythrée, la Somalie, l'Irak et le Pakistan.


    VERS UNE HARMONISATION EUROPÉENNE
    Au niveau européen, le règlement Dublin III permet de "déterminer l’État membre responsable de l’examen d’une demande d’asile présentée dans l'un des États membres par un ressortissant d’un État tiers". En d'autres termes, il donne la possibilité aux pays d'accueil de renvoyer les demandeurs d'asile dans le pays qu'ils ont traversé en premier. Cette mesure, qui fait grincer des dents les défenseurs des droits de l'homme, doit perdurer lors de l'entrée en vigueur du régime commun européen d'asile, prévue en juillet 2015. Mais le demandeur d'asile pourra contester son renvoi, et éviter de se retrouver dans des pays incapables de l'accueillir dignement.

    Les taux de reconnaissance des demandes d'asile sont aujourd'hui très disparates d'un pays à l'autre. En 2012, l'Europe a enregistré 330 000 demandes d'asile, mais moins de 1% des demandes ont abouti en Grèce, contre 14,5% en première instance en France par exemple. Le texte européen, approuvé en juin 2013 par les 27 pays membres, prévoit de réduire les écarts. Le délai de traitement des demandes d'asile doit être ramené à six mois, sauf circonstances particulières où il pourra être étendu à vingt et un mois. L'accès au marché du travail doit être autorisé au bout de neuf mois.

    Une harmonisation totale au niveau européen est cependant peu envisageable. La Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark se sont déjà réservé le droit de ne pas appliquer les lois dictées par Bruxelles.

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9645-europe-terre-dasile
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    Message par bye Mer 26 Nov - 18:10

    Réfugiés, déplacés, migrants : la planète des camps

    Des millions d'individus y vivent. Censés être provisoires, ils durent et deviennent des villes. On ne les trouve pourtant sur aucune carte.





    « Il faut rendre les camps célèbres...», proclame en préambule l'anthropologue Michel Agier. Après un instant de surprise, le mot d'ordre s'impose. S'il y a un point commun qui relie les différents types de camps contemporains - du camp de réfugiés aux centres de rétention administrative -, c'est le manque de visibilité. Le camp est à l'écart, loin des centres-villes et des voies de communication, on ignore qui y réside, on en parle peu.





    Qui songerait à s'y rendre en visite ? En fait, tout est fait pour que ces lieux aient le moins d'existence possible. Tel ce camp de Dadaab ouvert en 1992 dans l'est du Kenya, qui accueille 450.000 réfugiés somaliens, soit quasiment la population de Lyon, et qui n'apparaît nulle part sur les cartes officielles.





    C'est cette réalité aussi massive que masquée que vient dévoiler « Un monde de camps », ouvrage collectif dirigé par Michel Agier. « Les camps sont une réalité d'après guerre froide », souligne ce dernier. Certes, le camp, défini comme le fait d'enfermer et de priver de droits des personnes n'ayant commis aucun délit, ne date pas d'hier. L'expression « camp de concentration » voit le jour à la toute fin du XIXe siècle lorsque les Anglais confinent dans des villages de tentes un quart des Boers (principalement les vieillards, les femmes et les enfants).





    Dans les années 1930, les régimes totalitaires ont transformé le camp d'enfermement en camp de la mort. Plus tard, les guerres postcoloniales ont jeté sur la route des millions de civils que la communauté internationale a regroupés dans des camps de réfugiés.





    Aujourd'hui, la cartographie des camps reflète la géopolitique mondiale: au sud, des camps de réfugiés et de déplacés ; au nord, des centres de détention où l'on enferme les sans-papiers ; dans l'entre-deux, des campements à demi sauvages pour ceux qui tentent le grand passage. Quant aux pays émergents, ils ouvrent des camps de travailleurs qui apportent leurs bras aux immenses chantiers.



    Carte des camps-nobs

    La carte des camps (DR)


    La carte que nous publions ci-dessus a été réalisée spécialement pour « l'Obs » par l'équipe de Michel Agier. Mission ardue, tant les informations sont lacunaires dans ce domaine. Le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) ne fournit pas de chiffres synthétiques sur les camps dont il assure la gestion, et les administrations nationales sont encore moins coopératives. Certains pays, comme la Russie et la Chine, restent muets sur la carte: il est vrai qu'ils ne font guère de distinction entre enfermement administratif et prison... La « planète des camps » n'en est pas moins éloquente. Cinq types de lieux y sont représentés:


    Les camps de réfugiés



    Ce sont les camps « officiels », qui accueillent des individus ayant fui leur pays d'origine. Ils sont administrés principalement par les agences internationales comme le HCR et l'UNRWA, et on en recensait 450 sur l'ensemble du globe dans la période 2010-2013, soit 6 millions de personnes - chiffre qu'il faut gonfler de 1 à 2 millions de personnes pour intégrer l'exode massif de Syriens en Turquie et au Liban depuis un an.



    Sur ce total, les plus gros contingents sont les Afghans, les Erythréens, les Somaliens, les Birmans, les Congolais (RDC)... et bien sûr les Palestiniens, qui sont toujours 1,5 million à vivre dans 60 camps ouverts depuis plus de six décennies. Signe de la banalisation de l'état de réfugié: jadis, lorsqu'un migrant se faisait arrêter à la frontière grecque, il se disait palestinien dans l'espoir d'obtenir le statut de demandeur d'asile ; aujourd'hui, les Palestiniens sont devenus des migrants comme les autres.
    Les camps de déplacés



    Les camps de déplacés



    Les « déplacés » ont quitté leur habitat d'origine, mais non leur pays. En Haïti, il a fallu créer un millier de camps pour reloger les personnes jetées à la rue par le tremblement de terre de 2010: il en reste encore 400, pour un total de 400.000 personnes. Au Darfour, on recense 65 camps de déplacés. Souvent, on est « déplacé » avant de devenir « réfugié »: c'est le cas en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Birmanie, au Congo... En 2014, on dénombre un millier de camps de déplacés et 6 millions de personnes.


    Les campements auto-établis



    Il s'agit du regroupement spontané de migrants, parfois des anciens déplacés ou réfugiés, qui cherchent à se rendre dans un pays riche et sûr. Dans l'attente d'un passage, ils s'installent en lisière du pays cible et montent des campements éphémères, autogérés, échappant au contrôle de l'administration locale. On en trouve dans le nord du Maroc, en Grèce, à la frontière américano-mexicaine ou encore autour de Calais, sur la route de l'Angleterre. Il en existe des milliers, mais il est impossible de les dénombrer avec précision.


    Les centres de rétention administrative



    Contrairement à une idée reçue, le flux de réfugiés et de migrants arrivant en Europe en quête d'un travail et d'un statut reste stable. En revanche, le taux d'accueil s'est effondré, multipliant les situations de clandestinité et des injonctions à quitter le territoire.



    Dans les pays riches, ne pas avoir de papiers est devenu un délit qui vous vaut d'être placé dans un centre de rétention administrative. Il y a un millier de centres de rétention dans le monde, dont 400 en Europe. Au moins un million de personnes y ont été enfermées en 2013. Le plus gros centre se situe sur l'île Christmas, en Australie. Il compte 1 500 places et illustre ce que l'on appelle le « modèle australien », très militarisé, proche d'une prison en plein air.


    Les camps de travailleurs migrants



    Là aussi, il n'existe pas de chiffres. Dans le sud de la Chine, en Amazonie, en Afrique du Sud, dans les pays du Golfe, ainsi que dans les zones agricoles du sud de l'Espagne et de l'Italie, la main-d'oeuvre immigrée est logée dans des camps éloignés des centres-villes.



    « Un monde de camps » décrit par exemple les labour camps installés au Qatar dans les zones industrielles. Là, près d'un million de travailleurs (Népalais, Philippins...) vivent coupés du monde. La promenade de Doha, le souk et les centres commerciaux leur sont interdits le vendredi, ils n'ont aucun droit, et le passeport est chez l'employeur: très vite, ils renoncent à sortir de l'enceinte du camp, sauf pour aller travailler. Ils y passent quatre ans avant de rentrer au pays. La généalogie du labour camp est intéressante : le dispositif a d'abord été utilisé dans les années 1920 par l'entreprise pétrolière Aramco, elle-même l'ayant copié sur un modèle de logement ségrégationniste !





    « Je hais les camps », a déclaré récemment António Guterres, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Le camp fait peur, on préférerait ne pas avoir à y penser. C'est un philosophe italien, Giorgio Agamben, qui a attiré l'attention du monde intellectuel sur le sujet. En 1997, dans le tome I d'«Homo sacer» (Seuil), il montrait que le camp se définit par son régime juridique d'«état d'exception».



    La loi commune y est suspendue et l'individu est à la merci d'un pouvoir absolu, qui va jusqu'à celui de donner la mort - les camps d'extermination marquant alors l'aboutissement ultime de la « forme camp ». La force de son analyse était de montrer que, à l'ère de la mondialisation, le droit des individus régresse et l'état d'exception tend à devenir la norme. Sa limite fut de considérer chaque lieu d'enfermement comme un camp de la mort en puissance.



    C'est après avoir lu Agamben qu'Agier a commencé à travailler sur les camps. Mais il préfère aujourd'hui inscrire ses recherches dans le cadre intellectuel proposé par Hannah Arendt. La philosophe américaine s'est longuement intéressée à la figure de l'apatride qu'elle appelait le «sans-Etat» et où elle voyait la limite de l'Etat-nation.



    Car, dès lors qu'un Etat est fondé sur un peuple, il reste toujours des individus qui n'appartiennent pas à ce peuple. Ils deviennent alors ces indésirables que l'on regroupe derrière des barbelés ou dans des baraquements. Ces indésirables n'en ont pas moins le désir de construire leur destin, y compris dans l'espace où ils sont relégués.



    Le camp est aussi un lieu de vie, telle est l'ultime leçon d' « Un monde de camps ». Un lieu que l'on s'approprie, où l'hyperprécarité finit par engendrer une étonnante stabilité. Un lieu où l'on se frotte à d'autres cultures. Un lieu désirable: à Chatila, camp palestinien du Liban, des migrants syriens, soudanais et sri-lankais, des réfugiés irakiens, des Libanais pauvres sont venus s'installer, et les Palestiniens ne représentent plus qu'une petite moitié de la population.



    « Il nous faut admettre que certains habitants aiment leurs camps, souligne Michel Agier. Notre ouvrage veut sortir de la représentation victimaire et montrer comment l'espace du camp est investi par des personnes à qui aucun espace n'a été attribué nulle part. »



    Deux exemples piochés dans l'ouvrage: à Agamé (Bénin), les réfugiés togolais ont refusé de retourner au Togo ; et à Sainte-Livrade, dans le Lot-et-Garonne, les descendants des Vietnamiens rapatriés par la France en 1954 continuent de venir passer leurs vacances dans le camp de transit de leur enfance. Certains souhaitent même y revenir pour la retraite...



    Eric Aeschimann



    NouvelObs, le 09 novembre 2014

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9866
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    Message par bye Mer 26 Nov - 18:12

    Claire Mestre, une psychiatre à l'écoute des migrants

    Depuis vingt ans, cette psychiatre et anthropologue panse les plaies des demandeurs d’asile victimes de violences, dans un hôpital public de Bordeaux, grâce à la médiation artistique

    Des femmes violées au Congo, au Nigeria… Des hommes torturés dans le Caucase… Des mineurs, orphelins, dont les parents ont été assassinés, parfois devant leurs yeux. Chaque jour, depuis 1994, Claire Mestre, à la fois psychiatre et anthropologue, écoute attentivement les histoires de ces migrants, souvent effroyables.



    Déterminée à améliorer leur prise en charge, elle a fondé, dès 1998, l’association Mana au sein de l’hôpital Saint-André à Bordeaux, une entité du CHU. « À l’hôpital, le corps médical se cantonne trop souvent à l’aspect technique », regrette-t-elle. Déjà, lors de ses études en faculté de médecine à Clermont-Ferrand, Claire Mestre regrettait « un manque d’approche humaine dans les cours ».


    Prendre le temps de « libérer la parole »



    L’objectif premier de cette praticienne est d’aider ses patients à retrouver confiance en autrui. Les migrants qu’elle rencontre sont renfermés sur eux-mêmes, anéantis par les violences subies, la colère.



    Au point de ne plus arriver à construire une pensée ou même à terminer une phrase. Avec sa voix douce, son oreille attentive et le professionnalisme de son équipe, composée de psychologues, d’anthropologues, de traducteurs, Claire Mestre rassure.



    Et surtout, elle les écoute sans préjugés. Auprès de sa mère, assistante sociale et catholique très impliquée dans sa paroisse, ce médecin a appris très tôt à prendre soin des autres. Son bureau, aussi, réconforte. Ses murs sont recouverts de dessins, de cartes du monde, qui témoignent d’une grande ouverture d’esprit.



    Ceci étant, « cela prend du temps – plusieurs mois – pour “libérer” la parole », reconnaît-elle. La psychiatre a donc imaginé des ateliers créatifs : peinture, dessin, lecture et écriture de contes. « Quand je dessine, j’oublie tous mes problèmes, je souffle », confie une Géorgienne.



    En outre, un kinésithérapeute travaille sur les atteintes corporelles. Tous les ans, Claire Mestre expose les œuvres de ses patients dans les couloirs de l’hôpital. Les écrits, quant à eux, sont publiés dans un livre intitulé Fragments de vie. Une manière de leur montrer le chemin parcouru.


    Le plaisir d’aider « à s’en sortir »



    La structure est mi-associative, mi-hospitalière afin d’avoir suffisamment de financements – de l’État, du conseil général de Gironde, de la mairie de Bordeaux et de l’ONU – pour fonctionner. Tous les ans, près de 200 personnes, envoyées par les médecins des hôpitaux, les associations humanitaires et les assistantes sociales, sont suivies au travers d’un millier de consultations individuelles et en groupe d’une heure.



    Travailleuse, passionnée, sensible, Claire Mestre, qui est l’aînée d’une fratrie de six enfants, n’a qu’un moteur depuis vingt ans : « le plaisir, gratifiant, de les aider à s’en sortir ». Dès sa thèse, cette femme engagée et croyante dénonçait les violences « ordinaires » de l’hôpital de Tamatave à Madagascar, « où il faut avoir de l’argent pour être bien soigné ».



    Mais, pour rester « efficace », elle sait aussi qu’il faut savoir prendre du recul. Même lorsqu’une Nigériane lui raconte comment son fils a été sacrifié par une secte. Dans ces moments, elle n’hésite pas à se confier à ses collègues.


    Savoir aussi « tenir »



    « On interroge beaucoup le sens de la vie, la condition humaine dans notre métier ». Pour « tenir » et « s’aérer l’esprit », cette mère de trois enfants écrit des livres « Je t’écris de… » (éditions La pensée sauvage) ou dans des revues telles que L’autre. Elle enseigne aussi à l’université de Bordeaux et s’investit dans la recherche.



    En juin 2013, Michèle Delaunay, alors ministre des personnes âgées, lui a décerné, à 51 ans, les insignes de Chevalier de l’ordre national du mérite pour « l’ensemble de son œuvre ». De quoi lui donner encore plus d’allant au quotidien et pour son prochain combat : créer un diplôme universitaire de psychiatrie transculturelle. « La qualité d’une société se mesure aussi à sa qualité d’accueil de l’étranger », justifie Claire Mestre.


    Nicolas César



    La Croix, le 05 Novembre 2014

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9861-claire-mestre-une-psychiatre-a-lecoute-des-migrants
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    Message par bye Jeu 18 Déc - 20:16

    ALTMÜNSTER, HAVRE DE PAIX POUR RÉFUGIÉS AU PIED DES ALPES

    Altmünster a menacé de sortir les "mitrailleuses" à l'annonce de la création d'un foyer de demandeurs d'asile il y a deux ans. Mais après avoir surmonté ses peurs, cette bourgade des Alpes autrichiennes s'est transformée en modèle d'accueil.

    Au bord d'un lac, dans un paysage de carte postale, cinquante réfugiés originaires principalement de Syrie, d'Iran et d'Afghanistan sont hébergés dans un ancien hôtel, envoyant leurs enfants à l'école communale, bavardant avec les habitants à la supérette et participant à la vie associative.

    " Je connais des centaines d'habitants. J'ai été très surpris : je ne pensais pas que les gens seraient aussi accueillants ", explique dans un allemand impeccable Mohsen, un mécanicien iranien de 29 ans, devenu l'une des vedettes de l'équipe de foot locale et chargé de l'entraînement des jeunes U14 et U10.

    Cette intégration quasi idyllique des migrants a valu à la commune, dont le bourg principal ne compte que 2.500 habitants, le label de " Lieu du Respect ". Et tranche avec le rejet dont font souvent l'objet les réfugiés ailleurs dans le pays.

    Début novembre encore, un député d'extrême droite a qualifié les demandeurs d'asile d' " hommes des cavernes ", avec le soutien de son parti, le FPÖ. Quelques jours plus tôt, au Tyrol, des hommes criant " Sales étrangers, on vous aura! " ont tiré des coups de feu près d'un foyer.

    Confrontées comme plusieurs autres pays européens à une explosion du nombre de réfugiés, les autorités autrichiennes ont étendu l'hébergement des demandeurs d'asile aux zones rurales, ouvrant des foyers d'office, sans consulter élus ni habitants.

    A Altmünster, une commune touristique qui ne compte que 1% de chômeurs, la réaction a été particulièrement vive à l'annonce de la création imminente d'un tel foyer, en novembre 2012.



    " Grande angoisse "



    " Il y a eu un phénomène de rejet massif qui a très rapidement fait boule de neige ", se souvient Franz Benezeder, le curé.

    Alimentée par le FPÖ, une campagne rassemble plus de 700 signatures en quelques jours et des affiches xénophobes fleurissent partout dans la localité.

    " Sur internet, il y avait des messages comme +On va mettre les mitrailleuses en batterie sur les balcons et on tirera+ ", témoigne Marlene Ebenberger, qui gère le foyer pour le compte de la Volkshilfe, une ONG mandatée par les autorités.

    " Nous avons l'habitude des accueils mitigés. Mais je n'avais jamais vécu une telle situation. J'avais presque peur quand je venais ici ", confie la jeune femme à l'AFP.

    Mais les passions sont vite retombées, grâce à une initiative de la mairie et de la paroisse.

    " Nous avons immédiatement organisé deux réunions publiques auxquelles ont participé beaucoup d'opposants, qui ont pu exprimer leurs craintes ", raconte M. Benezeder.

    " Je savais par une précédente expérience qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter. J'ai aussi rappelé que l'accueil des étrangers est un des devoirs fondamentaux fixés par la Bible", poursuit le prêtre. "Très vite, j'ai senti que les gens se calmaient ".

    Pour le maire conservateur Hannes Schobesberger, " il y avait avant tout une grande angoisse, à laquelle il fallait répondre sans tarder ".



    Avalanche de dons



    " J'ai expliqué qu'il s'agissait de gens qui avaient traversé des situations très difficiles, et qui avaient besoin de trouver une forme de sécurité ", explique l'élu, pour qui la formule magique a été d' " informer correctement les gens, les laisser s'exprimer, puis les impliquer ".

    En une poignée de jours, les affiches hostiles disparaissent et une quarantaine d'habitants forment un collectif pour faciliter l'accueil des réfugiés.

    " Quand ils ont vu arriver ces familles dans la neige, début décembre, les derniers opposants se sont tus, et certains se sont même portés volontaires pour les aider ", se souvient M. Benezeder.

    " Nous avons été littéralement submergés de vêtements, de vélos, et en quelques jours nous avions 6.000 euros de dons ", précise Almut Etz, responsable du collectif Altmünster für Menschen (Altmünster pour les gens).

    Avec l'argent, le collectif paie fournitures scolaires, lait infantile et couches, et organise des excursions pour les réfugiés. " Le Lion's et le Rotary, de leur côté, avancent les cautions pour les logements de ceux qui quittent le foyer ", se félicite-t-elle.

    Un goûter est organisé chaque mois avec la population et, une fois par an, les demandeurs d'asile proposent leurs spécialités aux habitants lors d'une grande fête, en partenariat avec le boucher local, souligne Mme Etz.

    Mais la plus grande force du collectif, de l'avis général, réside dans la trentaine d'heures de cours d'allemand hebdomadaires prodiguées bénévolement par des enseignants confirmés.



    Bilingues en 18 mois



    " Il est très impressionnant de voir comment des Afghans qui n'avaient jamais été à l'école ont su parfaitement parler et écrire l'allemand au bout d'un an et demi, au point de réussir des tests officiels ", évoque M. Benezeder.

    Quant aux actes de délinquance ou d'incivilité initialement redoutés par les opposants, aucun n'a été rapporté.

    " Ces gens mettent toute leur énergie à s'intégrer et à obtenir le statut de réfugié. Il est inconcevable qu'ils provoquent des incidents ", souligne M. Schobesberger. " L'unique souci a été qu'au début certains n'étaient pas familiarisés avec le tri sélectif ", sourit M. Benezeder.

    Mohsen, le footballeur-mécanicien iranien, voit approcher presque à regret la fin du séjour à Altmünster après avoir obtenu le statut de réfugié avec sa femme et son bébé.

    " Au club, certains m'ont confié qu'au départ ils avaient une mauvaise image des demandeurs d'asile, mais que nous avons changé cette image ", se félicite-t-il.

    Pour Marlene Ebenberger, " Altmünster montre que les peurs peuvent être surmontées. Et que l'accueil dans des petites localités peut être plus favorable à l'intégration que dans l'anonymat des grandes villes ".



    -

    © 2014 AFP



    AFP

    La dépêche, le 24 novembre 2014

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9896-altmuenster-havre-de-paix-pour-refugies-au-pied-des-alpes
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    Message par bye Jeu 22 Jan - 20:34

    William Lacy Swing, Directeur Général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), revient sur les drames survenus en Méditérranée en 2014, et rappelle que "la migration ne devrait pas être vue comme un problème, mais comme une opportunité".

    Cette année, près de 5 000 migrants ont péri dans le monde en empruntant de dangereuses routes dans l’espoir de trouver la sécurité et une vie meilleure pour leur famille. Sur ce nombre, plus de 3 000 se sont noyés en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe sur des bateaux de fortune surchargés. C’est sans compter tous ceux qui se sont noyés loin des regards et dont on ne connaîtra jamais le nombre. Un bien triste record. Ils étaient 700 en 2013.

    Ce sont des drames de tous les jours qui se déroulent sous nos yeux dans une quasi indifférence. Quels efforts déploie-t-on pour traquer ces trafiquants criminels qui profitent de la détresse pour détrousser les migrants de sommes considérables en échange d’un ticket le bien souvent pour la mort sur des bateaux qui ne sont pas faits pour naviguer en mer ?

    Or, j’aimerais rappeler ici que les migrants sont des êtres humains. Ce ne sont pas des criminels. Leur seul tort est de vouloir échapper à l’enfer. On entend des extrémistes de droite parler d’invasion de migrants venus, entre autres, d’Érythrée, du Soudan, de la Syrie, de la Palestine fuyant la dictature ou encore la faim et la pauvreté extrême.

    Ils ne sont pourtant pas si nombreux. Qu’est-ce que 160 000 migrants frappant à la porte de l’Europe qui compte 500 millions d’habitants comparé au Liban, petit pays généreux de 4,5 millions d’habitants, qui donne asile à un million de réfugiés syriens ?
    L’Italie a fait preuve d’une grande générosité en créant Mare Nostrum, une opération de sauvetage qui a permis de sauver la vie de 160 000 migrants, grâce à des navires de la marine italienne qui ont patrouillé jour et nuit, sept jours par semaine la Méditerranée pendant toute l’année.

    Malheureusement, l’Italie met un terme à cette expérience. Peut-on blâmer l’Italie de ne plus vouloir assumer seule une aventure de 10 millions d’euros par mois ?
    Or, nous avons désespérément besoin d’une opération de sauvetage en mer. Des vies humaines sont en jeu. Mais, nous nous orientons davantage vers des opérations de contrôle que de sauvetage. Avec ses quelques navires et ses restrictions de navigation à l’intérieur des eaux territoriales, l’opération « Triton », gérée par Frontex, l’organisme européen de surveillance des frontières européennes, reconnaît ne pas avoir été dotée des moyens nécessaires pour prendre la relève.

    Je n’ose penser à l’hécatombe dont nous pourrions être les témoins lorsque les beaux jours reviendront et que les migrants prendront à nouveau le risque de traverser la Méditerranée si nous n’avons pas en place une opération de secours en mer digne de ce nom.


    LA MIGRATION EST UNE OPPORTUNITÉ


    Ne vous leurrez pas. Les migrants connaissent les dangers qu’ils courent. Ils savent qu’ils risquent leur vie. Mais ils le font par désespoir, car il faut être désespéré pour accepter de mettre sa femme et ses enfants sur de tels bateaux. Rappelez-vous les boat-people vietnamiens et l’émotion que suscitait leur drame à l’époque ! Les contrebandiers qui ont coulé de sang-froid, près de Malte, un bateau avec ses 500 passagers le 6 septembre dernier, qui se sont tous noyés à l’exception de dix d’entre eux, sont comparables aux ignominieux pirates en mer de Chine de l’époque.

    Mais c’est un désespoir doublé d’une incroyable force de vivre et d’une envie phénoménale de s’en sortir - une énergie dont, je me dis chaque jour, les pays hôtes, en pleine crise économique, seraient sages de profiter.

    Rien de plus déchirants que ces coups de téléphone, ces emails, ces photos que j’ai reçus de parents des 500 passagers du bateau coulé volontairement en Méditerranée demandant si leurs enfants, leurs maris, leurs frères étaient du nombre des seuls dix survivants. Des familles entières ont péri. Il s’agissait d’ingénieurs, de jeunes universitaires, de médecins, etc. Certains avaient fui les 60% de chômage en Palestine.

    Ne vous méprenez pas. Je ne prêche pas pour que les frontières soient ouvertes sans restriction. Mais si des possibilités d’immigration légale étaient mises en place, on ne verrait pas autant de gens risquer ainsi leur vie. Si les ambassades mettaient en place des modalités d’application pour le droit d’asile dans les premiers pays où arrivent les réfugiés après avoir fui la guerre chez eux, on n’aurait pas eu, par exemple, autant de Syriens morts en mer cette année.

    Je pense que la migration ne devrait pas être vue comme un problème, mais une opportunité. Nous vivons désormais dans un monde global où la migration est devenue un phénomène de notre temps qui va continuer à se développer. Avec une population vieillissante dans l’hémisphère nord et extrêmement jeune dans le sud, nous ne devons pas nous cacher la vérité. Nous allons avoir besoin les uns des autres.

    Ce ne sera pas facile. Mais refuser cette réalité c’est courir vers davantage de problèmes sociaux. C’est un défi à relever. Les politiciens doivent se retrousser les manches et aborder une question qui est loin d’être populaire dans une période de crise économique. Mais, nous n’avons pas le choix. N’attendons pas trop tard.



    William Lacy Swing est directeur général de l’Organisation internatinale pour les migrations (OIM).

    http://www.france-terre-asile.org/toute-lactualite-choisie/item/9947-l-des-vies-de-migrants-sont-en-jeu-nattendons-pas-trop-tard-r
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    Message par bye Dim 8 Fév - 9:42

    Appel de la Coalition internationale des Sans-papiers et Migrants (CISPM) pour la participation des Sans-papiers, des demandeurs d’asile et des Migrants au Forum social mondial (FSM) de Tunis en mars 2015

    La CISPM (Coalition internationale des Sans-papiers et Migrants) appelle tous les mouvements et collectifs de Sans-papiers, Migrants d’Europe et demandeurs d’asile, ainsi que les associations de migrants subsahariens arrivés ou installés au Maghreb, à réaliser ensemble leur participation active au prochain Forum Social Mondial (FSM) de Tunis, qui se tiendra du 24 au 28 mars 2015. La CISPM, créée en 2012, dans le droit fil de la 1ère Marche européenne des Sans-papiers et Migrants réalisée en Juin 2012, est le regroupement de collectifs de Sans-papiers et demandeurs d’asile résidant dans plusieurs pays européens, à ce jour la France, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne, ainsi qu’au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Mauritanie. Son objectif est de lutter pour l’avancée des droits des sans-papiers, des Migrants et des demandeurs d’asile, à l’échelle européenne et internationale, la seule aujourd’hui pertinente pour attaquer les problèmes à leur véritable hauteur. Pour cet événement du FSM 2015 de Tunis, deux Caravanes seront formées par la CISPM, l’une venant du Nord, d’Europe, par la Méditerranée, l’autre du Sud, d’Afrique Sub-saharienne, par la route. Cette mobilisation à partir des deux pôles de nôtre géographie de migrants et d’exilés, dans une convergence vers le FSM de Tunis, tient à nôtre volonté de donner la plus haute résonance, dans cette chambre d’écho que sera le FSM, aux voix des « damnés de la terre » que nous ne cessons d’être, comme anciens colonisés, et des nouveaux sous-prolétaires que nous sommes devenus, comme Sans-papiers, réfugiés et demandeurs d’asile. Si nous voulons notre engagement aussi important, c’est d’abord parce que les questions mises en jeu au FSM 2015 nous y invitent expressément. Au FSM de Tunis 2013, auquel nous avions participé après avoir tenté une traversée par la Méditerranée (nous étions 15 Sans-papiers et nos soutiens mais avons été refoulés au port de Tunis), c’était la thématique de la dignité qui en était le fil conducteur. Elle était tout à fait pertinente pour parler de notre condition et de nos droits de Sans-papiers et de migrants. Malheureusement, le temps de parole qui nous fut accordé ne nous permit pas de développer combien, dans le contexte actuel du capitalisme déterritorialisé, notre expérience de la délocalisation forcée, de la précarisation organisée, de la surexploitation programmée, ce véritable servage des temps modernes que nous subissons pouvait donner lieu à de nouvelles formes de luttes, qui, n’en doutons pas, deviendront à court terme, au fur et à mesure du processus de paupérisation des populations, la méthode des combats à venir. Les derniers des hommes, nous nous trouvons ainsi, à l’heure de la lutte, en première ligne. Ainsi, à l’annonce du « fil directeur » des tâches du FSM 2015, nous avons décidé d’y occuper toute notre place. Nous nous réjouissons qu’il soit officiellement annoncé que « la mobilisation en Afrique sub-saharienne fait partie des grands enjeux. Le FSM 2O15 sera un forum de la Tunisie, du Maghreb et aussi de l’Afrique. Des représentants du Forum social Africain seront associés au comité d’organisation … la participation africaine demandera une attention particulière. Elle nécessitera une valorisation du fond de solidarité qui doit être préparé dès maintenant. » Si nous engageons notre participation au FSM 2015 de Tunis avec beaucoup de détermination et d’attentes, cela tient aussi à l’histoire de notre mouvement et de notre lutte qui veut faire « flèche de tous bois » et a toujours refusé la « politique de la chaise vide », qui fut pourtant celle qui nous fut trop souvent proposée. Nous travaillons d’arrache-pied à ce que s’ouvre une nouvelle étape d’une longue Marche des Sans-papiers et migrants pour leur émancipation, qui a commencé, pour l’Europe en 1996 à Paris, à St Bernard, lorsque les Sans-papiers ont décidé de prendre leurs affaires en main, sont sortis de la peur et de la clandestinité pour réclamer leurs droits fondamentaux. Longue marche au quotidien ponctuée ces dernières années par des moments forts. Mai 2010 : Paris-Nice à pied pour interpeller la Françafrique. Février 2011 : Caravane au FSM de Dakar, pour inscrire la problématique des Sans-papiers en bonne place dans la liste des injustices à combattre avec la plus farouche détermination. Juin 2012, Marche européenne des Sans-papiers et des Migrants, afin de se réapproprier concrètement en traversant 9 frontières la liberté de circulation et d’installation, pourtant proclamée comme un droit fondamental de l’homme dans la Déclaration universelle des droits de 1948, et porter cette revendication auprès du Parlement européen. Mars 2013 : participation au FSM de Tunis, malgré le refoulement à la Goulette de notre Caravane de Sans-papiers venus par la mer pour dénoncer les politiques de collaboration des Etats européens et subméditerranéens dans leur chasse liberticide et homicide aux migrants dont tant sont morts noyés. Septembre 2013 : Marche du Grand Paris, pour mettre le gouvernement socialiste, après un an d’exercice du pouvoir, devant ses responsabilités sur son entêtement à vouloir poursuivre une politique d’immigration réactionnaire et dangereuse pour la démocratie. Mars 2014 : intervention aux élections municipales à Paris et en Ile de France, pour interpeller les candidats sur la situation des migrants et à propos du droit de vote pour les étrangers non communautaires. Juin 2014 : Caravane de la CISPM à Bruxelles et semaine d’action à l’occasion du Sommet du Conseil européen sur les questions d’immigration, avec une mobilisation importante commencée début juin par une Marche européenne pour les droits des Migrants et demandeurs d’asile, de Strasbourg à Bruxelles, à laquelle s’était jointe une délégation de la CISPM. Nous souhaitons ardemment que le FSM 2015 de Tunis soit le lieu et le moment d’une étape décisive dans l’avancée de la réflexion et de l’action sur la nécessité d’obtenir à terme tout le droit et tous les droits pour les Sans-papiers et Migrants. La situation générale, en Afrique, au Maghreb, en Europe, en France, et partout ailleurs dans le monde, impose l’urgence de ce débat. Certes, le FSM 2015 de Tunis propose de faire porter la discussion sur la mobilisation des peuples dans la Région Maghreb- Machrek et dans le monde à partir de 2011, et « de ce point de vue l’évolution tunisienne sera en avant ». Rien de plus juste pour la Tunisie qui est au départ des insurrections de la Région, et qui fait effort dans la poursuite de son combat pour la justice, la liberté et le dialogue national. Pour notre part, nous tirerons la sonnette d’alarme sur les choix économiques et politiques que l’Europe a fait et veut accentuer par ses politiques d’austérité et de sécurité. Nous sommes de ceux qui pensons que ces politiques ne sont en rien solutions, chiffres à l’appui, à l’économie « en crise », alors qu’en même temps tout est fait pour accélérer privatisations, libéralisations des marchés, dissolution du code du travail, exploitation éhontée des travailleurs, éradication du service public et enrichissement des plus riches. ! Et les alternatives à gauche qui tardent à venir ! Et même la mort de la gauche annoncée ! Nous estimons, nous autres migrants et Sans-papiers, être partie prenante de cette transformation négative, non seulement parce que nous faisons partie de la grande armée du sous-prolétariat, donc solidaires avec les plus exclus et démunis, mais aussi parce que l’échec de ces politiques fait le jeu des forces les plus réactionnaires, nationalistes, racistes et xénophobes, dont nous sommes et serons les premières victimes. Et les adversaires les plus déterminés. Nous n’oublions pas aussi que 2015 sera l’année de deux évènements capitaux pour la suite du monde : d’une part le remplacement du cadre de développement de l’ONU, d’autre part la ratification d’un nouveau traité sur le climat. Il est certain que ces deux enjeux géopolitiques, toile de fond de l’évolution de notre monde pour les 20 ans à venir, donnent la mesure de l’importance cruciale des positions que la société civile et les mouvements sociaux devront dégager à Tunis en mars 2015. Et pour nous, cela implique l’importance d’une réflexion commune sur le devenir des migrations, des demandeurs d’asile, des Sans-papiers, des réfugiés. En pratique, nous appelons à la formation de deux Caravanes, chacune porteuse d’un message commun et de revendications spécifiques. Le message commun, c’est le droit à la liberté de circulation et d’installation, le droit à l’émigration et à l’immigration. Les revendications spécifiques porteront sur les problématiques de l’émigration Sud-Sud et Sud-Nord pour la Caravane venant de Bamako à Tunis par la route. Pour la Caravane venant d’Europe, elle aura pour tâche de témoigner de la dégradation, en fait et en droit, de la condition des Sans-papiers et Migrants en France et en Europe. Chaque Caravane, d’une cinquantaine de personnes, comportera des Sans-papiers mandatés pour prendre la parole au FSM 2015, et c’est à quoi nous tenons le plus, que la voix des Sans-papiers eux-mêmes, traversant les frontières, soit entendue officiellement au sein de l’agora mondialisée du FSM. Auparavant, dans chaque ville-étape, les Caravanes organiseront des manifestations pour faire connaître à la population ce que sont réellement les lois actuelles régissant l’immigration : en Europe pour la Caravane venant de Paris jusqu’à Marseille puis par bateau jusqu’à Tunis, et au Maghreb-Machrek pour la Caravane venant du Mali, durant un périple d’un mois, de Bamako à Tunis, en passant par Nouakchott, Casablanca, Rabat, Ceuta, Melilla, Oujda, Oran, Alger. De son côté, la Caravane « africaine » aura à coeur de manifester devant Ceuta et Melilla en solidarité avec les migrants subsahariens « en souffrance » aux portes sauvagement grillagées de l’Europe. Elle s’attachera aussi à dénoncer la ségrégation et le racisme ordinaire que ces migrants subsahariens rencontrent dans leur installation ou leur passage au Maghreb. Pour la Caravane « européenne », la traversée de la Méditerranée sera une nouvelle occasion de manifester sa solidarité internationale à tous les migrants forcés à l’exil par la mondialisation au péril de leur vie, et dans cette épreuve aussitôt poursuivis comme délinquants, au mépris de leur humanité. Ce que nous souhaitons vivement : qu’à chaque étape de leur périple, les deux Caravanes réussissent à mobiliser les solidarités locales, que les Marocains de Casa, de Rabat, d’Oujda , les Algériens d’Alger ou d’Oran, fassent preuve du soutien le plus chaleureux à la Caravane, qui activera ainsi des ressources, des promesses d’ action et de solidarité pour l’avenir, comme nous l’avions constaté en 2010 tout au long de notre Marche de Paris à Nice, qui avait créé des liens qui tiennent dans la durée et que nous comptons bien aussi réactiver dans la Caravane de Paris à Marseille en route pour l’embarquement à Marseille. En résumé, déjà à l’occasion du FSM 2013, le FALDI (Forum des Associations des Luttes Démocratiques de l’Immigration) avait souligné que « la question de l’immigration est un enjeu planétaire qui bouscule les notions de frontières, de souveraineté et de citoyenneté et doit être une des thématiques centrales… ». Faisons en sorte qu’il en soit ainsi en mars 2015, où nous nous devons d’apporter l’expérience et l’expertise des Sans-papiers rassemblés dans la Coalition Internationale des Sans-papiers et Migrants. Nous nous efforcerons de rappeler, au cours des rencontres et des ateliers, l’essentiel de nos analyses et de nos revendications qui, selon nous, ont vocation à être présentées et discutées de manière plénière, car même si elles sont issues d’une lutte qui se déroule en France, en Europe et en Afrique, ses conditions et ses objectifs peuvent prétendre à l’universalité. Il ne s’agit pas seulement de décider de quelques mesures ici ou là, mais de changer radicalement de vision du monde. Si nous nous en tenons aux grandes lignes, nous revendiquons : - Le droit à la libre circulation et à la libre installation. - La fermeture des centres de rétention pour les Sans-papiers et demandeurs d’asile. Nous nous associons à la campagne Frontexit qui exige le démantèlement de l’agence Frontex. - L’arrêt des expulsions du pays d’accueil et des zones extraterritoriales destinées à l’externalisation des expulsions hors de l‘Europe. - La régularisation de tous les Sans-papiers dans un titre de séjour pérenne (la carte de 10 ans pour la réalisation d’une insertion réussie) et la réduction des taxes afférentes. - La promulgation du droit de vote et de l’éligibilité à toutes les élections pour les migrants régularisés. - Le respect inconditionnel du droit d’asile. - L’égalité de plein droit entre nationaux et migrants régularisés (accès au travail, à la santé, à l’éducation, à la culture, en particulier accès à tous les métiers selon les compétences, lutte contre la dé(dis)qualification professionnelle des migrants). Ces 7 points représentent nos fondamentaux et nos raisons de lutter. Enfin nous voulons aussi contribuer à l’extension du FSM en appelant les associations, les syndicats, les travailleurs, les retraités, les étudiants, les mouvements sociaux, les partis, tous les citoyens et citoyennes à rejoindre et soutenir par tous les moyens possible les préoccupations et interrogations du FSM de Tunis 2015 qui se tient du 24 au 28 mars 2015, tout particulièrement sur le chapitre qui concerne la question des migrations , et dès maintenant, en participant au soutien à notre projet de Caravanes. Tous ensembles à Tunis, d’une manière ou d’une autre ! Le porte-parole de la Coalition Internationale des Sans-papiers, Migrants et demandeurs d’asile, Anzoumane SISSOKO Le 30 juillet 2014 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Coalition Internationale des Sans papiers et Migrants ( CISPM) E-mail : sissokoanzoumane@yahoo.fr, Anzoumane Sissoko :+33 651 70 74 92 Pour tout soutien financier : envoyer chèque à l’ordre de DIEL (Droits Ici et Là-bas) Ou virement : FR76 3006 6100 1100 0200 6420 224, en précisant Don pour Caravanes FSM Tunis 2015 Adresse Sissoko Anzoumane, CISPM chez Moussa Drame 19 rue de l’Ourcq- Hall 3 75019 Paris.

    https://fsm2015.org/dossier/2014/11/18/appel-de-la-coalition-internationale-des-sans-papiers-et-migrants-cispm-pour-la

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