voir aussi Le Nouvel Obs : Jean-Pierre Raffarin ne veut pas politiser le scrutindimanche 13 janvier 2008, mis à jour à 21:37
Sarkozy politise les municipales, le PS, Royal en tête, relève le défi
Alors que Nicolas Sarkozy et l'UMP entendent politiser les élections municipales, la gauche, Ségolène Royal en tête, a relevé le défi en espérant se refaire une santé grâce à un vote-sanction contre le président de la République.
Le premier secrétaire du PS, François Hollande, qui personnellement aimerait tirer sa révérence après une victoire électorale, a souligné dimanche que le scrutin permettrait aux Français de "juger" l'action du chef de l'Etat, "chef de campagne" de son camp.
"J'adresse aux électeurs un message simple: si vous êtes satisfait de Nicolas Sarkozy, n'hésitez pas à apporter vos suffrages aux candidats de l'UMP", a-t-il ironisé sur Radio J.
En revanche, le vote PS est "le seul bulletin" pour tous ceux qui sont "frustrés, mécontents, indignés même, d'un certain nombre d'indécences au sommet du pouvoir" ou qui ne sont "pas comblés en termes de pouvoir d'achat après toutes les promesses" de l'ancien candidat UMP.
Mais, a prévenu M. Hollande, ces élections "ne sont pas le troisième tour de l'élection présidentielle".
Un message en direction de son ex-compagne Ségolène Royal, qui s'emploie à marquer des points dans la course au leadership du PS en voulant prendre la tête de la campagne à gauche dans une réédition du duel Sarkozy-Royal.
Prenant au mot Nicolas Sarkozy, elle a ainsi invité les électeurs à "lui répondre en votant massivement" à gauche en mars.
De fait, le chef de l'Etat a promis de s'engager dans la campagne, jugeant "absurde" le "concept même d'élection dépolitisée".
A l'unisson, plusieurs ténors de la majorité -François Fillon mais aussi Patrick Devedjian et Jean-François Copé- se sont relayés ce week-end pour évoquer "un premier test pour la majorité" et la nécessité de "politiser" le scrutin.
A gauche comme à droite, cette stratégie de "nationalisation" ne fait toutefois pas l'unanimité. Jean-Pierre Raffarin a estimé qu'il ne fallait pas en faire un "enjeu national" sauf à "mobiliser surtout le camp adverse" alors que, sur le terrain, nombre d'élus UMP ne semblent pas trop pressés de recevoir un appui ostentatoire de l'exécutif.
De même à gauche, Manuel Valls a souligné dimanche qu'il s'agissait avant tout d'une "élection locale". Un avis partagé par une large majorité de Français. Selon un sondage LH2 à paraître lundi dans Libération, 79% d'entre eux voteront en fonction d'enjeux locaux et 72% estiment que le chef de l'Etat "ne devrait pas s'impliquer dans la campagne". 37% souhaitent toutefois sanctionner Nicolas Sarkozy.
"C'est très risqué pour Nicolas Sarkozy de se mettre en scène pour les municipales (...) Il a plus de coups à prendre que de bénéfices à espérer", estime le politologue Dominique Reynié dans un entretien au Journal du dimanche.
Rétro-pédalage ou pas ? En tout cas, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, a tenu à souligner dimanche que celui-ci allait "rester dans le rôle qui est le sien" de président de la République et n'irait "pas faire campagne pour tel ou tel maire".
De même, M. Fillon a adopté un ton plus circonspect dimanche soir en évoquant une "confusion dans les esprits". "Ca ne peut pas être une élection pour ou contre Nicolas Sarkozy" et quel que soit le résultat, elle n'aura "pas d'effet sur la mise en oeuvre de réformes", a-t-il affirmé.
Source
Le Monde : L'UMP veut "politiser" les élections municipales de mars
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