Deux témoignages du No Border Camp (Bruxelles) à propos des événements de mercredi
http://www.noborderbxl.eu.org/
la repression a frappe fort cet apres midi a bruxelles.
> voici un resumme.
> aujourd hui avait lieu une manifestation europenne contre les politiques d
> austerite.
> les syndicats etaient tres nombreux (belges, francais et allemands).
> ils avaient pris des engagements vis a vis des gens du no border, tout
> devait etre calme normalement.
> la repression a commence avant la manif : la police a quadrille le secteur
> autour du camp, aussi bien les rues que les stations de metro. toutes les
> personnes qui allaient a la manif se faisaient controler, et beaucoup ont
> ete arretes des ce moment (ils ont meme arrete les clowns). il nous a
> fallu jouer au chat et a la souris pour acceder au lieu de la manif. 150
> personnes ont ete arretees lors de ces controles.
> une fois sur place, lors du depart, une voiture a commence par bloquer
> notre camion et a tente d encercler le cortege autonome. les gens qui
> etaient la ont reussi a s echapper et rejoindre le cortege des syndicats
> (les flics avaient deja essaye de separer le cortege autonome de celui des
> syndicats).
> ensuite, nous sommes partis derriere les syndicats. je pense qu on etait
> environ 250/300.
> tres vite, nous avons ete mitrailles de photos et videos, du coup, tout le
> monde s est masque.
> la presence de flics en civil a nos cotes etait impressionnante (ils se
> deplacaient par groupe de 10/15). on a aussi repere beaucoup de camions de
> flics qui avancaient dans une rue parallele.
> on a tres vite senti qu on allait se faire defoncer. un bruit a alors
> couru disant que les syndicats de la metallurgie nous soutiendraient.
> le block a donc depasse les syndicats pour s approcher des metallos.
> on sentait gros comme une maison qu on allait se faire prendre en etau.
> des chaines se sont formees.
> la, les flics anti emeutes ont forme une ligne pour nous empecher de
> continuer avec le reste de la manif, les baceux (en nombre impressionnant)
> nous ont bloques sur les cotes. tres vite, une autre ligne de flics anti
> emeutes (genre crs) a bloque l arriere du block. on a alors ete totalement
> encercles. ils ont commence a gazer au poivre mais on ne pouvait pas s
> enfuir. a ce moment la, j ai pas trop vu ce qui se passait (j etais trop
> occupee a suffoquer). j ai perdu de vue les copains. c est la qu ils ont
> chope tout le monde. ils les ont amenes derriere leurs lignes pour les
> menoter et les embarquer. il y a aussi eu beaucoup de blesses dont au
> moins 1 grave. on a ete environ 20 a s en sortir, je sais pas trop comment
> (juste la chance et le hasard).
> il y a eu quelques syndicalistes a s arreter pour soutenir "liberez nos
> camarades", certains nous ont donne des caquettes et foulards des
> syndicats pour qu on se fonde dans la masse. mais beaucoup sont passes
> sans s arreter (et disaient qu on l avait bien cherche, que si on avait
> forme des chaines, c etait qu on voulait se la mettre).
> a ce moment, on a stagne quelques temps pres des lignes de crs mais en se
> comptant, on a vu qu on etait plus qu une vingtaine donc on a fini par
> repartir dans la manif par petits groupes (2/3). ensuite, on a vu des
> tonnes de flics qui bloquaient toutes les rues adjacentes a la manif. les
> baceux cherchaient toujours les gens. on s en est sortis en allant boire
> des bieres avec les syndiques et en se changeant. on est rentres incognito
> au camp.
> t,ad et m ont ete arretes. apparemment, ils n auraient pas ete blesses (c
> est certain pour t).
> ca a ete une vraie hecatombe, le camp est presque desert.
> en resumme : 150 arrestations avant la manif, environ 250 pendant, 20
> personnes indemnes.
> j en sais pas plus pour l instant.
> je renvoie un mail des que j ai plus d infos et on fera un resumme plus
> precis avec les copains quand ils seront relaches.
> je precise quand meme que c etait sense etre une manif plan plan. du coup,
> vendredi et samedi, ca risque d etre chaud.
> biz
> al
> ps : un copain de strasbourg envoie un resumme de ce qui s est passe ce
> matin
>
>
> (2)
> Bilan sommaire et rapide de la situation sur Bruxelles.
>
> ENVIRON 450-500 ARRESTATIONS AU TOTAL AUJOURD'HUI, SUR ENVIRON 600
> ACTIVITES EN ACTION.
> AU MOINS 2 BLESSES TRES GRAVES (dont un camarade au crâne ouvert,
> gisant pendant 1/2h au sol, inconscient, dans une marre de sang, avant
> que les secours arrivent pour l'emmener à l'hôpital).
> NOMBREUX BLESSES.
>
> SUR LES 300 CAMARADES AYANT REUSSIS A SE FORMER EN BLOC
> ANTICAPITALISTE, MOINS DE 20 PERSONNES EN ONT RECHAPPE. TOUS LES AUTRES
> ONT ETE ARRETES.
>
> **détails en Compte-Rendu ci-dessous**
>
> Toute la journée d'hier se sont enchainées les réunions action pour ce
> mercredi et jeudi.
> Pour ce mercredi 29 septembre était d'ores et déjà prévu une énorme
> Euromanif contre les mesures d'austérité dans toute l'Europe,
> rassemblant autour de 100 000 personnes. A été décidé en fonction de
> l'évènement de rejoindre la manif en formant un Bloc Anticapitaliste
> constitué par les camarades du No Border Camp (NBC).
> D'autres réunions ont préparé des actions Clown et surtout une action
> de blocage contre les grands dirigeants de Frontex (chargés de la
> politique migratoire et du financement des Centres de Rétention ainsi
> que des déportations).
>
> De sorte qu'il y eut plusieurs actions simultanées toute la journée, et
> toutes soldées par une répression innomable.
>
> Politiquement, il était tant intéressant de venir à la méga-manif
> syndicale européenne pour marquer une présence politique clairement
> anticapitaliste et révolutionnaire grâce à la fantastique opportunité
> du NBC, que de faire cette petite action commando contre les dirigeants
> de Frontex qui rentrent dans la ligne directe des cibles du NBC.
>
> Ainsi, avec une cinquantaine d'autres camarades, nous avons choisi
> d'aller attaquer la réunion-Frontex et, si possible, de rejoindre le
> Bloc en manif après.
>
> La réunion Frontex commençait à 12h15 dans un petit bâtiment au milieu
> du Parc Leopold près du Rond-Point Schuman. Le départ de l'Euromanif
> était à 13h.
>
> 11h40, habillés en civils et par petits groupes de 2 à 4, nous
> parvenons à prendre de court les flics massivement présents et à
> investir discrètement le Parc Leopold. 11h45, heure définie hier, nous
> lançons l'action en tentant d'envahir le bâtiment pour le bloquer de
> l'intérieur. Mais les portes ont été vérouillées en nous voyant venir.
> De fait, nous formons des chaînes humaines, avec une banderole, pour
> bloquer physiquement la seule entrée du bâtiment. Des
> costars-cravatés-délégués sont ainsi refoulés, le but de l'opération
> étant de perturber ou empêcher leur réunion, nous pouvons considérer
> que l'objectif de base a été atteint. Un tag fleurit : "Frontex, blood
> on your hands".
> Les flics arrivent massivement, nous encerclent, nous pressent contre
> le bâtiment. En lignes au coude à coude, nous scandons et tentons une
> résistance passive vu notre effectif.
> Finalement, ils prennent violemment chacun d'entre nous, un par un, et
> nous arrêtent tous.
> Nous sommes alignés à la méthode-Copenhague : tous assis les uns
> derrière les autres, menottes dans le dos.
>
> Pas de dégâts matériels, ni même d'investissement du bâtiment (hélas),
> résistance passive. Nous sommes tous emmenés en camtars à la Caserne
> centrale (Réserve Nationale de la Police Fédérale à Etterbeek), vers
> 13h30.
>
> Les cellules font environ 20m², toutes remplies par des camarades du
> NBC arrêtés. C'est là qu'on apprend que lors du départ groupé du NBC
> pour la manif, la plupart se sont fait arrêtés directement aux rues
> alentours par les flics qui ont fait des barrages. Des cellules, nous
> voyons arriver en continu des paniers à salade qui déversent leurs lots
> de prisonniers. Les arrestations sont innombrables. A l'intérieur, nous
> parvenons tous à nous défaire des menottes et, surtout, pour certains,
> à découper l'étiquette indiquant le lieu de l'arrestation.
> Un par un, ils nous sortent des cellules pour fouille, contrôle, prise
> d'identité.
>
> Pour ceux qui ont su se défaire de leurs étiquettes d'arrestation, la
> libération est immédiate car la détention est alors illégale. Mais il
> semble que nous sommes assez peu à y être parvenus et nous sommes que
> quelques-uns, dès 15h30, à être relâché en centre-ville.
>
> Libérés, nous nous rendons directement à la manifestation. Au moment où
> nous parvenons en queue de cortège, vers 16h, nous ne voyons que
> l'hélicoptère survolant un waterloo urbain : des centaines de camarades
> arrêtés sur plusieurs points dans tout le secteur, dans une odeur de
> gaz encore fraîche. Les flics sont partout et continuent d'arrêter
> massivement. De fait, retour par sécurité au NBC.
>
> VOICI LES TOUTES DERNIERES INFOS DE LA LEGAL TEAM DU NBC :
>
> -il y a eu un départ groupé à 12h30 du No Border Camp. A peine quelques
> rues plus loin, ils se heurtent à des barrages de police qui arrêtent
> aussitôt tout le monde, sans exception. Environ 100 arrestations à ce
> moment-là.
>
> -La Brigade des Clowns est passée par le métro à la station
> Ribeaucourt. Rapidement repérés, les flics interviennent directement
> dans le métro et les arrêtent tous, sans exception. Plus de 40
> arrestations alors.
>
> -plusieurs groupes de 20 à 40 personnes se sont faits arrêtés à des
> coins de rue ou à proximité de la Gare du Midi, point de départ de
> l'Euromanif.
>
> -Malgré le dispositif répressif quasi unilatéralement tourné contre les
> No Border eux-mêmes, 300 camarades parviennent à se rassembler à un
> premier point de rassemblement. Les flics encerclent le Bloc et les
> empêchent de rejoindre la manif. Rapide prise de décision collective :
> un signal est donné et tout le monde court dans tous les sens, prenant
> de court les flics qui laissent faire.
>
> -les 300 camarades parviennent à se rassembler de nouveau à côté du
> cortège. Les flics arrivent alors en masse, les encerclent et les
> somment de se disperser sous menace de charges directes. Pour parer à
> cela, le Bloc Anticapitaliste négocie rapidement avec deux cortèges
> syndicalistes et parviennent à prendre place entre eux au sein du gros
> cortège. D'après les témoignages, nombreuses solidarités de la part des
> travailleurs syndicalistes.
>
> -Les flics encadrent le cortège et l'attaquent directement sur ses
> flancs au corps à corps. Le Bloc parvient à les contenir et les
> repousser. En appelant à la solidarité, le cortège syndicaliste de
> derrière se rapproche encore pour faire bloc. Mais face à l'acharnement
> des attaques policières et à la menace d'une attaque violente contre
> toute cette partie du cortège, ils s'éloignent et laissent le Bloc
> Anticapitaliste à la merci des porcs en uniforme.
>
> -Pendant un temps, le Bloc, fort de plus de 300 personnes, tient bon,
> soudé, compact, en lignes, contient et repousse les attaques de flics.
> Le Bloc choisit de courir et de prendre position plus avant dans le
> cortège pour sortir de l'étau répressif. Le Bloc s'arrête de nouveau. A
> partir delà se déchaîne sans plus aucune retenue la répression. Charges
> sur charges, matraquages sur matraquages, gazages sur gazages. Extrême
> violence policière.
> Affrontements et résistance pendant 2 à 3h. Très violentes
> interventions de flics en civil. A peu de monde près, absolument tout
> le monde est arrêté.
>
> -Pour l'heure, très peu de camarades relâchés, la plupart sont encore
> en prison.
>
> -ENVIRON 450-500 ARRESTATIONS AU TOTAL AUJOURD'HUI.
> AU MOINS 2 BLESSES TRES GRAVES (dont un camarade au crâne ouvert,
> gisant pendant 1/2h au sol, inconscient, dans une marre de sang, avant
> que les secours arrivent pour l'emmener à l'hôpital).
> NOMBREUX BLESSES.
>
> SUR LES 300 CAMARADES AYANT REUSSIS A SE FORMER EN BLOC
> ANTICAPITALISTE, MOINS DE 20 PERSONNES EN ONT RECHAPPE. TOUS LES AUTRES
> ONT ETE ARRETES.
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