Etre adulte

admin

admin: Administratrice; Nombre de messages : 2788
Date d'inscription : 23/11/2007

Message n°1

Etre adulte

Message par admin Ven 23 Nov - 22:21

C'est quoi être adulte ? Y a-t-il vraiment un élément déclencheur pour le devenir ? Se réveille-t-on un matin avec la certitude de l'être ?

admin

admin: Administratrice; Nombre de messages : 2788
Date d'inscription : 23/11/2007

Message n°2

Goethe disait : « Etre adulte, c'est avoir pardonné à ses parents. » Ce n’est pas toujours évident de tout pardonné, est-ce à dire qu’on n’est pas totalement adulte quand on ne peut pas ?
Les psy. souvent disent qu’il faut « tuer »le père ou les parents pour être adulte… moi je pense qu’il faut « tuer » l’enfant du père, ou des parents pour devenir adulte. Mais c’est une cible vachement plus difficile à atteindre. Mais je crois que c’est nécessaire. Qu’est-ce que vous en pensez ?

bye

bye: Administratrice; Nombre de messages : 9060
Localisation : souvent nuages
Emploi/loisirs : décalé
Humeur : main tendue
Date d'inscription : 19/12/2007

Message n°3

Re: Etre adulte

Message par bye Mer 5 Mar - 21:24

Adulte comporte pour moi, en tout cas tel qu'il est défini, une connotation négative.
L'adulte est celui qui sait, qui a de l'expérience,..Ce peut être celui qui fait face à ses responsabilités ( et c'est déja plus intéressant ).Dans ce dernier cas, les adultes sont-ils nombreux ?Ou plutôt, la déresponsabilisation étant tellement favorisée sur tous les plans, qu'on ne peut affirmer que nous vivons de manière adulte, dans une société adulte.

Il est souhaitable de tuer tous les membres de la famille, pour exister; ce qui n'empêche pas de se retrouver, de les estimer.C'est une autre question.Mais la famille, pour moi, c'est dévitalisant.
Pour être adulte, il faudrait oublier, mais je sais que c'est impossible; et quand bien même celà serait, notre chair, notre psychisme n'oublie pas.

Notre histoire d'adulte devrait couper le cordon, et bien sûr, d'accord avec toi Bettina, tuer l'enfant.
Quant au pardon, il est nécessaire.Pour s'affranchir du poids de la meurtrissure, de la rancune.

Le véritable amour du père à l'enfant de venu adulte et vice-versa, c'est de considérer et d'apprécier de chaque côté les amarres coupées, et l'autonomie totale de l'un et de l'autre .Le seul lien fort du père à l'enfant devenu adulte, c'est de ne pas avoir, c'est-à-dire d'avoir tout fait pour le briser, et de favoriser ainsi l'épanouissement le plus total de l'un, voire de l'autre.

Enfin, il reste important de rester enfant toute sa vie: garder un oeil frais, surpris, neuf, en questionnement.mais c'est une autre question.

ecotone

ecotone: Administratrice; Nombre de messages : 1036
Date d'inscription : 26/11/2007

Message n°4

Re: Etre adulte

Message par ecotone Jeu 6 Mar - 22:05

Bettina a écrit:
Goethe disait : « Etre adulte, c'est avoir pardonné à ses parents. » Ce n’est pas toujours évident de tout pardonné, est-ce à dire qu’on n’est pas totalement adulte quand on ne peut pas ?
Les psy. souvent disent qu’il faut « tuer »le père ou les parents pour être adulte… moi je pense qu’il faut « tuer » l’enfant du père, ou des parents pour devenir adulte. Mais c’est une cible vachement plus difficile à atteindre. Mais je crois que c’est nécessaire. Qu’est-ce que vous en pensez ?

BettinaMia I love you

Voilà comment je vois les choses...

Pour moi, être adulte, c’est : ne plus être enfant. Facile, oui, mais pas tant que ça!
L’enfant est l’individu mineur, d’un point de vue juridique, c’est à dire celui qui est pris en charge par ses parents, eux majeurs, et adultes d’un point de vue juridique aussi.
L’enfant pris en charge, pour moi, est celui à qui on prodigue des soins, éducatifs, alimentaires, matériels et affectifs, le mineur est supposé ne pas être responsable, de fait par son statut, ce qui implique que ses droits et devoirs sont restreints par rapport à un majeur.
L’adulte, donc le majeur, est supposé alors de fait ne plus être pris en charge par quiconque, il se prend en charge lui-même. Il assume ses besoins alimentaires, matériels, affectifs, et il est supposé être éduqué, donc assume ses droits et devoirs… en l’occurrence à son tour de prendre en charge un enfant, s’il y a une naissance dans la famille.

C’est peut-être basique, mais je trouve important de partir de cette base.

Alors reste à savoir si lorsqu’on est adulte, juridiquement et aux yeux de la société c’est-à-dire dans les faits, l’est-on de manière formelle?
Se prendre en charge d’un point de vue alimentaire, matériel, c’est en général ce que l’on fait, en faisant abstraction de la pauvreté pour ceux qui en sont concernés. En revanche, parfois, d’un point de vue affectif, et quand il s’agit d’assumer ses droits et devoirs des carences apparaissent.
Ce statut d’adulte pour moi implique aussi la capacité à se projeter, à faire des choix, prendre des décisions, ce que l’enfant ne fait pas, normalement, il n’a pas ces capacités, ou compétences, son statut juridique le définit ainsi, mais son développement psychomoteur aussi, ne le permet pas non plus.

Pour la notion de tuer le père, ou tuer l’enfant qu’on était, pour être adulte.
À l’âge adulte, les individus vivent une vie dans des règles apprises par les parents, les éducateurs, sans en vérifier leur efficacité. Ce n’est pas un jugement, c’est un fait. À 18 ans, on ne peut avoir de recul sur l’éducation que l’on a reçue.
En général, on est comptant d’avoir 18 ans, enfin adulte! On fait ce qu’on veut, ou presque, on décide sans demander d’autorisation, et vérifier qu’on ait reçu une éducation efficace ne fait pas vraiment partie des préoccupations du jeune adulte.

Pourtant des questions surviennent à un moment donné de sa vie, soit un mal être l’y pousse, soit une grossesse, soit à l’arrivée d’un enfant, soit un autre événement de la vie qui fasse écho en lui, et l’heure de la remise en question de l’héritage culturel des parents est arrivé.
La remise en question pousse au rejet total ou partiel de cet héritage, c’est ainsi que symboliquement on tue les parents.
Concrètement, trouver les moyens, le ressort, de s’émanciper de cet héritage, et construire son propre patrimoine culturel devient indispensable pour vivre sa vie d’adulte.

Je ne parle pas du pardon, volontairement, ce vocable a pour moi une connotation religieuse qui n’a pas un sens qui me convient.
Pour autant je comprends le sens que l’on y accorde, mais j’ai une expression d’un autre registre de langage.
Je le traduis comme : ne plus en vouloir aux parents, ne plus avoir de ressentiment pour ce qu’ils ont été, ou sont encore peut-être, et pour les attitudes qu’ils ont eu à l’égard de l’ancien enfant.

Pour moi être adulte et être capable de ne plus en vouloir, n’a pas de lien. Les moyens pour devenir adultes et les moyens pour ne plus en vouloir aux parents sont complètement différents. Les compétences à acquérir sont d’ordre différent. Les unes sont du domaine rationnel, ou raisonné et l’autre du domaine de l’affect.
On peut ne plus en vouloir à ses parents, avoir gérer ce conflit et ne pas être capable de s’assumer ; et inversement, être capable à son tour d’être adulte et toujours en vouloir à ses parents, le conflit intérieur n’étant pas réglé.

Contenu sponsorisé