DE YA BASTA AUX LENDEMAINS QUI CHANTENT( suite ) !
Cette convergence ne doit pas se limiter à dire non.
La lutte sert aussi à imaginer, à exprimer, des revendications concernant à la fois les travailleurs et les usagers. C'est le moment de poser les questions autour du partage des richesses, de la gratuité des services publics, de la santé. Pour en finir avec
la privatisation de celle-ci, conduisant à sa dégradation, la Sécurité Sociale doit prendre en charge intégralement les soins. On n'aura plus besoin de faire appel à des mutuelles de plus en plus privatisées. Le trou de la Sécu n'est pas dû aux remboursements des frais médicaux des usagers, mais aux exonérations de
charges pour les entreprises, à l'Etat qui ne paye pas l'intégralité des cotisations qu'il doit par rapport aux fonctionnaires et aux grosses entreprises agissant de même.
L'Education nationale doit-elle former des personnes en fonction des besoins du patronat ou participer à l'éducation des gens ? La tendance à la transformer en organisme de formation a-t-elle
permis d'endiguer le chômage, la précarité ?
Pourquoi les transports ne seraient-ils pas gratuits ? Est-ce que le tout TGV correspond à nos besoins au détriment des transports locaux et de l'environnement ? Peut-on accepter que la SNCF ferme
une ligne de chemin de fer sous prétexte qu'elle n'est pas rentable, obligeant les usagers à avoir recours à la voiture ou au système D ?
Défendre la Poste comme service public est fondamental. Mais quelle Poste voulons nous ? Celle qui exploite de plus en
plus de salariés précaires, détériorant les conditions de travail de l'ensemble des postiers ? Celle qui impose des services de plus en plus chers et dégradés afin qu'elle soit de plus en plus rentable d'un point de vue capitaliste ?
Comment accepter que des gens puissent se retrouver à la rue, alors qu'il y a tant de logements vides ? La loi prévoit que les préfets ou les maires peuvent réquisitionner des habitations vacantes ?
Il n'y a donc aucun problème matériel et juridique pour que tout le monde ait un toit !
Comment les services sociaux peuvent-ils répondre aux besoins des usagers lorsque le coût de la vie augmente sans cesse, que les revenus (salaires, minimas sociaux...) n'augmentent pas et même pour certains se réduisent ?
Dans le privé, des grèves naissent et meurent un peu partout, face aux dégradations de conditions de travail et aux licenciement.
Le travail salarié nous est présenté comme une valeur centrale. Il doit, d'après l'État et la classe dominante,rester notre principale activité (en dehors de lui, on nous qualifie d'exclus, n'ayant plus voix au chapitre) autour de laquelle s'organise notre vie (organisation du temps, choix du lieu d'habitation pour beaucoup...). Seuls, les décideurs économiques et politiques déterminent les finalités de l'organisation sociale : la recherche de profits en nous exploitant. Le labeur doit retrouver sa place
: une activité sociale parmi d'autres. Les relations humaines, les rapports sociaux retrouveront une place prépondérante. Nous pourrons ainsi vivre autrement, œuvrer pour un autre futur.
Un revenu garanti et décent, bien qu'il ne remette pas en cause les inégalités et la hiérarchie sociales, , dès aujourd'hui, de porter un coup à la misère et atténuerait la concurrence entre les travailleurs.
Revendiquer, en premier lieu, l'augmentation du pouvoir d'achat, comme le propose bon nombre d'organisations syndicales et politiques, n'offre pas d'alternatives. Cette revendication est une fuite en avant qui maintient dans des rapports de plus en plus individualisés, n'augmentant,pour de brèves échéances,
n''pouvoir'' de consommer... ce que d'autres auront décidé. Ainsi, la
pub a de beaux jours devant elle ; l'aliénation continue, nous imposant d'avoir un ''look'' conforme aux unes des médias. Les inégalités sociales persistent, la domination perdure, l'exploitation se développe : le capitalisme se refait une santé, réglant ainsi la crise actuelle ! Au mieux, on favorise la société de consommation tant décriée en 68 ; au pire, on contribue aux crises climatiques, à la à la destruction de la planète.
L'avenir n'est que la reproduction du présent, la catastrophe écologique en plus !
Répression, xénophobie encore, solidarité toujours !
Si jamais les tensions sociales se durcissent ou si l'Etat n'arrive pas à répondre à la crise, il se cachera encore une fois derrière le bouc émissaire traditionnel : l'immigré. Depuis très longtemps l’immigration est associée à la misère. On ne peut accueillir toute la misère du monde », déclarait Roccard. L’ouverture des frontières développerait le chômage, conduirait à l’explosion des systèmes de protection sociale.
Officiellement les frontières sont fermées à l'immigration depuis 1974. Pour autant, nos conditions de vie ne cessent de se dégrader depuis des décennies : développement du chômage, de la précarité, de la misère, remise en cause des acquis sociaux… C’est démagogique d’en faire reposer la responsabilité aux immigrés. Plus on durcira les lois concernant l’immigration, plus on renforcera la précarité de nos conditions de vie. L'Etat ne pourra pas expulser tous les sans papiers. D'ailleurs le souhaite-t-il vraiment ? Seule
une minorité d'entre eux est effectivement expulsée (il y aurait entre 200 000 et 400 000 sans papiers en France selon le ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Ce dernier se vante d'avoir exécuté un peu moins de 30 000 expulsions en 2008. En supposant que ce chiffre ne soit pas falsifié, à ce rythme il faudrait au moins 10 ans pour expulser l'ensemble des sans papiers
actuellement sur le territoire. Or les frontières sont loin d'être étanches.
Tous les ans plusieurs milliers ou dizaines de milliers de personnes rentrent clandestinement en France). En organisant la chasse aux clandestins pour qu'ils vivent dans la terreur de l'expulsion, il les instrumentalise afin de durcir l'exploitation de la force de travail. Vivant dans la terreur du gendarme, les sans papiers sont obligés d'accepter des conditions de travail de plus en plus dures. Des pans entiers de la production (agriculture, confection,
restauration, bâtiment...) ne peuvent survire économiquement parce que ces personnes acceptent, bien malgré elles, des conditions d'exploitation relevant de l'esclavage, rentrant ainsi en concurrence avec des salariés pouvant faire respecter un tant soi peu leurs droits. La liberté de circulation et d'installation, l'ouverture des frontières, la fermeture des camps de rétention, la régularisation de tous les sans papiers font partie des conditions nécessaires pour la construction d'un monde solidaire et ouvert.
Qui sont les responsables de la crise, les immigrés ou les capitalistes ? Qui impose la dégradation des services publics, de notre santé, les immigrés ou les capitalistes ? Qui licencie, précarise les emplois, les immigrés ou les capitalistes ?
Pour réprimer les mouvements sociaux, traquer les modes de vie en rupture avec le système capitaliste,faire la chasse aux immigrés, l'Etat, protégeant les intérêts des capitalistes, se dote de moyens de plus en plus conséquents : développement et armement croissant corps de police publics et privés, banalisation de la présence de militaires dans des lieux publics (gares, aéroports...), législation antiterroriste (l'affaire de Tarnac en est le dernier exemple de son application), création de fichiers en tous genre,construction de prisons (où s'y retrouvent bon nombre de personnes victimes de la misère), de camps de rétention
pour y enfermer des sans papiers en attente d'être expulsés(dont le coût est d'environ 20000 €, incluant l'achat du billet d'avion, la rétention dans un camp...), etc. La lutte contre la répression sous toutes ses formes, la mobilisation contre la criminalisation de tous les opposants à cet ordre social est primordiale. Il n'y a pas de casseurs ; il y a des hommes, des femmes révoltés qui ne supportent plus le cynisme, l'arrogance, la domination, la violence qu'on subit quotidiennement !
Dans l'immédiat, il nous faut construire des articulations concrètes entre les différents secteurs en lutte, les travailleurs, les usagers. C'est par la convergence des intérêts de classe que nous commencerons à ébranler les fondements du capitalisme. Pour en finir avec cette société, qui nous emmène droit dans le mur et
est source de tant d'inégalités, de souffrances, prenons nos affaires en main pour connaître et maitriser nos conditions d'existence.