Comme l’indique Laurence Noelle dans sa préface, publiée avec son aimable autorisation ainsi que celle des Editions Syllepse (preface-a-louvrage-a-paraitre-aux-editions-syllepse-de-claudine-legardinier-prostitution-une-guerre-contre-les-femmes/), la prostitution est une institution « dédiée au plaisir masculin ». Elle ajoute « Les femmes, elles, en subissent le marquage car nous sommes toutes prostituables, toutes enfermées par la peur d’être traitées de « putes » ; physiquement, mentalement, socialement ».
Elle parle aussi des femmes brisées « par l’usage qu’ont fait d’elles proxénètes et clients prostitueurs », d’emprisonnement dans la honte, des « survivantes »… « Toutes, nous devons devenir des actrices de changement qui nous tenons debout, en affrontant nos peurs, tête haute et dans la dignité ».
Le premier élément que je voudrais souligner, c’est la clarté de l’exposé de Claudine Legardinier, la géographie étendue de son étude, les paroles lourdes de sens de prostituées, de « survivantes ». Tendue vers l’égalité et la transformation sociale émancipatrice de toutes et tous, l’auteure débusque les complaisances, les présentations « glamour », les travestissements des réalités, les intérêts bien construits et défendus par les bénéficiaires de cette violence quotidienne, de cette privation de la parole, de ce déni de droits, de ces humiliations, de ces viols ou de ces meurtres.
L’analyse des constructions sociales fait toujours apparaître des zones d’abjection. Et derrière l’exposé chaleureux, les lectrices et les lecteurs ne manqueront d’être saisi par le dégout, la honte et la révolte, face aux pratiques prostitutionnelles et à leurs défenseur-e-s. Dois-je enfin souligner ici, qu’il n’y a pas de personnes prostitué-e-s sans clients-prostitueurs, n’en déplaise à certain-e-s analystes, sociologues ou non, oubliant les rapports sociaux asymétriques, les systèmes de domination…
Je ne souligne subjectivement que certaines analyses, tout en indiquant que c’est bien dans leur globalité qu’elles ouvrent sur la compréhension des phénomènes prostitutionnels.
Le sexe pour les hommes, une « vocation féminine naturelle », un asservissement social et un « silence infini » qui l’entoure. La prostitution, des fantasmes, des réalités derrière les masques glamour, « Un imaginaire inépuisable a donc pu être édifié sur la seule parole des profiteurs du système et de ses contrôleurs zélés ; donc sur la version des dominants ». Pour ces femmes, une parole historiquement interdite… pourtant comme le souligne Claudine Legardinier, « Aux antipodes de la victime misérable et passive, elles montrent un courage, une résistance, une dignité impressionnantes ».
L’auteure évoque, entre autres, le sentiment de culpabilité, le déni pour se protéger, le silence forgée par la société, le silence imposé par les proxénètes. Et « Ce silence de mort prive de droits élémentaires des femmes dans le monde entier » (Voir par exemple : Patrizia Romito : Un silence de mortes, un-silence-de-mortes/). Silence et absence de droits, entrainant la disqualification des violences subies, les viols non reconnus…
Et de l’autre coté, la solidarité masculine, l’entre-soi des hommes (voir sur ce sujet, par exemple, la préface Christine Delphy à La Barbe : Cinq ans d’activisme féministe : a-lombre-des-vieux-hommes-vainqueurs/), les clients et leur légitimité jamais remise en cause, « Le présupposé juridique est l’irresponsabilité juridique ». Pour celles et ceux qui en douteraient, voir le récent procès du Carlton (avec DSK et « Dodo la saumure »), celui de Ribéry et Benzema (« affaire » Zahia), etc.
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2015/11/04/la-marchandisation-generalisee-des-relations-humaines-et-des-corps-coincide-avec-lechec-de-lambition-democratique/
Elle parle aussi des femmes brisées « par l’usage qu’ont fait d’elles proxénètes et clients prostitueurs », d’emprisonnement dans la honte, des « survivantes »… « Toutes, nous devons devenir des actrices de changement qui nous tenons debout, en affrontant nos peurs, tête haute et dans la dignité ».
Le premier élément que je voudrais souligner, c’est la clarté de l’exposé de Claudine Legardinier, la géographie étendue de son étude, les paroles lourdes de sens de prostituées, de « survivantes ». Tendue vers l’égalité et la transformation sociale émancipatrice de toutes et tous, l’auteure débusque les complaisances, les présentations « glamour », les travestissements des réalités, les intérêts bien construits et défendus par les bénéficiaires de cette violence quotidienne, de cette privation de la parole, de ce déni de droits, de ces humiliations, de ces viols ou de ces meurtres.
L’analyse des constructions sociales fait toujours apparaître des zones d’abjection. Et derrière l’exposé chaleureux, les lectrices et les lecteurs ne manqueront d’être saisi par le dégout, la honte et la révolte, face aux pratiques prostitutionnelles et à leurs défenseur-e-s. Dois-je enfin souligner ici, qu’il n’y a pas de personnes prostitué-e-s sans clients-prostitueurs, n’en déplaise à certain-e-s analystes, sociologues ou non, oubliant les rapports sociaux asymétriques, les systèmes de domination…
Je ne souligne subjectivement que certaines analyses, tout en indiquant que c’est bien dans leur globalité qu’elles ouvrent sur la compréhension des phénomènes prostitutionnels.
Le sexe pour les hommes, une « vocation féminine naturelle », un asservissement social et un « silence infini » qui l’entoure. La prostitution, des fantasmes, des réalités derrière les masques glamour, « Un imaginaire inépuisable a donc pu être édifié sur la seule parole des profiteurs du système et de ses contrôleurs zélés ; donc sur la version des dominants ». Pour ces femmes, une parole historiquement interdite… pourtant comme le souligne Claudine Legardinier, « Aux antipodes de la victime misérable et passive, elles montrent un courage, une résistance, une dignité impressionnantes ».
L’auteure évoque, entre autres, le sentiment de culpabilité, le déni pour se protéger, le silence forgée par la société, le silence imposé par les proxénètes. Et « Ce silence de mort prive de droits élémentaires des femmes dans le monde entier » (Voir par exemple : Patrizia Romito : Un silence de mortes, un-silence-de-mortes/). Silence et absence de droits, entrainant la disqualification des violences subies, les viols non reconnus…
Et de l’autre coté, la solidarité masculine, l’entre-soi des hommes (voir sur ce sujet, par exemple, la préface Christine Delphy à La Barbe : Cinq ans d’activisme féministe : a-lombre-des-vieux-hommes-vainqueurs/), les clients et leur légitimité jamais remise en cause, « Le présupposé juridique est l’irresponsabilité juridique ». Pour celles et ceux qui en douteraient, voir le récent procès du Carlton (avec DSK et « Dodo la saumure »), celui de Ribéry et Benzema (« affaire » Zahia), etc.
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2015/11/04/la-marchandisation-generalisee-des-relations-humaines-et-des-corps-coincide-avec-lechec-de-lambition-democratique/