REGULARISATION A 13 ANS !
Voilà 13 ans que les sans papiers occupaient les églises Saint-Ambroise
ensuite Saint-Bernard pour sortir de l’ombre des griffes des patrons négriers du
travail clandestin. Les images de ces actions d’éclats allaient faire surgir sur
la scène sociale, politique et médiatique des humains travailleurs
parce qu’étrangers maintenus dans la sphère du travail souterrain qui, selon
certaines sources, produiraient près de 10% du Produit Intérieur Brut (PIB) de
la France. Ces travailleurs étrangers sont pourtant niés par les lois dans leur
droit à l’existence légale pour fournir aux patrons de secteurs non
délocalisables comme le bâtiment, la restauration, le nettoyage, le service aux
personnes âgées, le gardiennage, l’agriculture, etc., des travailleurs
taillables et corvéables à merci.
Si les travailleurs immigrés des années 1945 à 1970 ont été « importés »
par les patrons pour « reconstruire » la France d’après guerre et pallier au
besoin d’une main d’œuvre sous payée (ouvrier spécialisé) dans les industries
comme l’automobile, la métallurgie, la sidérurgie, les mines, le bâtiment, etc.,
aujourd’hui les sans papiers sont chassés de leurs pays par le pillage des
entreprises monopolistes d’ici des ressources minières et agricoles de là
bas.
En effet depuis les années 1980, les plans d’ajustement structurel du Fond
Monétaire International (FMI) dirigé par le socialiste Strauss Kahn et de la
Banque Mondiale (BM) dirigée par un ancien de l’administration Bush aux USA
(seuls des européens et des étatsuniens peuvent diriger ces institutions
impérialistes) ont soumis les pays d’émigration aux recettes économiques du
libéralisme, de la privatisation, de la baisse des prix des matières premières,
du blocage des salaires, de la dette usuraire, du désengagement de l’état de la
santé et de l’éducation, de la liquidation des protections douanières des
productions agricoles et industrielles locales, etc. En plus de ce diktat
économique libéral de l’impérialisme sur leurs pays, les populations sont
chassées par des pouvoirs dictatoriaux nécessaires pour maintenir ce système de
pillage et d’oppression et quand cela ne suffit pas, ce sont des seigneurs de
guerre qui sont financés pour créer dans ces pays des situations de conflits
armés toujours lucratifs pour les actionnaires des entreprises du capitalisme
financier.
Les images insupportables de jeunes africains condamnés à tenter l’aventure
de la traversée de l’océan Atlantique ou de la Méditerranée sont médiatiquement
instrumentalisées par le pouvoir Sarkoziste dans le sillage des fascistes du FN
pour faire croire à « l’invasion ». La social-démocratie n’est pas en reste,
elle qui a adopté la formule Rocardienne : « la France ne peut accueillir toute
la misère du monde » comme si « toute la misère du monde » déferlait sur la
France, ce qui est un monumental mensonge, car les pays développés, Union
Européenne, USA et Japon, reçoivent 1% des migrants du monde.
Et voilà la crise du système capitaliste qui s’attaque à tous les
travailleurs quelques soient leurs statuts. Pour les actionnaires du CAC 40 tous
les travailleurs doivent payés la crise : public, privé, fonctionnaires, CDI,
CDD, intérimaires, précaires, sans papiers, chômeurs, etc. Le gouvernement
mobilise des sommes effarantes qui étaient censées ne pas exister pour venir au
secours des actionnaires milliardaires du CAC 40 tout en continuant à étaler son
impuissance devant l’avalanche des licenciements, de fermetures et des
délocalisations qui jettent les salariés à la rue.
On va vers un affrontement de classe frontal qui posera clairement
l’exigence montante que les actionnaires milliardaires du CAC 40 payent la crise
comme l’a montré la mobilisation et la grève des 2 millions et demi de
travailleurs le 29 janvier dernier.
A défaut de pouvoir désigner les sans papiers comme bouc-émissaires de la
crise à l’instar des fascistes dans les années de la crise de 1929, le pouvoir
de Sarkozy/Fillon/Hortefeux/Besson organise la chasse aux sans papiers, propose
la délation à certains sans papiers, des régularisations cadeaux à l’initiative
de certains patrons et les garde-à-vue et parfois des procès contre certains
militants pour criminaliser la solidarité comme c’est le cas pour Monique
POUILLE, JC LENOIR, Armand NWATXSOCK, etc., lesquels ont pour seul « crime »
leur implication militante et solidaire auprès des sans papiers en lutte. Il
s’agit ici d’isoler les sans papiers en lutte du reste de la société, du reste
des travailleurs par la criminalisation de l’activité militante bénévole, de
l’engagement désintéressé et de la solidarité active. Forcément pour l’idéologie
patronale libérale, « l’engagement » militant est incompréhensible parce qu’il
n’y a pas de « retour financier sur investissement personnel». En fait les
tenants d’une telle idéologie imitent les singes : Selon K. Marx « ils
bombardent les autres (les militants) avec leurs propres excréments ».
Dans un tel contexte, la crise actuelle pose la nécessité de travailler au
TOUS ENSEMBLE pour que la crise soit payée par ceux qui en sont véritablement
responsables : les actionnaires patrons qui « gagnent sans travailler » pour
paraphraser K. Marx.
C’est pourquoi la stratégie de « diviser pour mieux régner » de
Sarkozy/Hortedeux a été mise à l’épreuve de la visibilité collective des sans
papiers par l’occupation de la Bourse du Travail de Paris par des centaines de
sans papiers de la CSP75. C’est pourquoi malgré l’affaiblissement de la lutte
dans son ensemble, partout les sans papiers encore organisés résistent.
Comment construire un « TOUS ENSEMBLE » public, privé, Français(e)s,
immigré(e)s, travailleurs avec emploi ou sans emploi, avec ou sans papiers,
comment faire en sorte que chaque statut, chaque catégorie de travailleur puisse
avoir intérêt à lutter ensemble pour que les patrons du CAC 40 payent la crise
?! En effet, toutes les catégories de travailleurs doivent pouvoir retrouver
leurs revendications globales et spécifiques pour réaliser ce TOUS ENSEMBLE dont
la société est grosse. Il faut donc une plateforme revendicative concrète et
précise. C’est en tout cas ce que les Guadeloupéens colonisés ont réussi pour
réaliser l’extraordinaire encouragement que donne leur victoire. Telle est
l’équation posée et à résoudre par les dirigeants du mouvement syndical de
France !